La Presse Pontissalienne 119 - Septembre 2009

La Presse Pontissalienne n° 119 - Septembre 2009

DOSSIER

19

INSTALLATION Manque de candidats Pas évident de trouver la bonne formule Jeune médecin originaire de Chaffois, Nicolas Kury projette de s’installer sur le secteur si possible pas seul. Tergiversations.

A près trois ans à remplacer ses confrères dans diffé- rents cabinets du Haut- Doubs, il se sent prêt à s’installer durablement. “Ces diverses expé- riences sont très formatrices. J’ai découvert que c’est la médecine de campagne qui me convient le mieux.” S’il partage lamême pas- sion du métier que les anciens, Nicolas Kury ne tient pas pour autant à exercer dans lesmêmes conditions. Travailler seul ne l’intéresse guère. En couple, il n’y songe pas car son épouse, elle aussi originaire du coin, pour- suit une carrière d’endocrinologue

Nicolas Kury s’implique depuis un an dans la création d’une maison de santé à La Cluse-et- Mijoux. Facile à dire, plus dif- ficile à concré- tiser.

en milieu hospitalier. La famille, les sapins, tout les incite à quitter Besançon où ils résident actuellement pour reve- nir vivre dans le Haut-Doubs. Plusieurs solutions s’offrent au jeune médecin. “J’effectue des remplacements à La Cluse-et- Mijoux chez le docteur Salins qui doit partir en retraite dans deux ans.” L’idée d’une succession lui plaît assezmais plutôt en l’élargissant à une maisonmédicale.Militant actif dans les associations d’étudiants enmédecine durant sa formation, Nicolas Kury s’est

donc impliqué avec lamême éner- gie dans ce projet, acceptant ain- si le rôle du généraliste fédéra- teur indispensable dans ce type d’entreprise. “Plusieurs acteurs de santé à La Cluse ou dans les environs seraient partants.Mais la démarche suppose d’abord de trouver un autremédecin.” Même en s’appuyant sur tout son réseau de connaissances, aucun collègue de promotion ou d’ailleurs ne lui a répondu positivement. Vient ensuite la question du terrain, des locaux donc de l’investissement immobilier. “Quand on est au départ de

l’installation,onhésite à s’engager dans un projet trop lourd. C’est toujours plus risqué qu’après 15 ou 20 ans d’exercice.” Après une année de démarches, de recherche d’informations, le dossier piétine. “En théorie, la maison de santé représente la solution idéale mais cela s’avère plus complexe àmettre enœuvre.

Je constate en tout cas que cela induit obligatoirement un très fort investissement personnel.” Aura-t-il la patience ou la moti- vation nécessaire ? Rien n’est moins sûr. Surtout quand autre possibilité d’installation dans le cadre d’une extension de cabi- net est envisageable sur leHaut- Doubs.

VILLERS-LE-LAC Un projet revu et corrigé Attendu avec impatience par la population locale, le projet d’installation des cabinets médicaux et d’implantation d’une maison de retraite au centre de la commune a été modifié. Du projet à sa réalisation, pas toujours facile. L a crise est passée par là, qui a refroidi les investisseurs. Il y a un an, la mairie de Villers-le-Lac annonçait le démar- rage imminent des travaux de construction d’un pôle médi- cal à Villers-le-Lac. Les premiers coups de pioche devaient être donnés au début de cette année mais la grande place, à ce jour, n’est toujours pas en travaux. Le projet n’est pas annulé, il est juste retardé… et quelque peu modifié. Car les financements sont difficiles à trouver. Malgré tout, le maire de la commune Jean Bourgeois, se veut rassurant. Selon lui, “d’autres investisseurs se sont manifestés, c’est en très bon- ne voie. Le permis de construire sera déposé à l’automne, les tra- vaux démarreront au printemps 2010” assure-t-il. Dans le projet initial figurait la réhabilitation du vieux “casi- no” dans lequel devait être aménagé un E.H.P.A.D. (établisse- ment d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de 80

lits, à côté duquel le cabinet des médecins de Vil- lers devait prendre place. Seulement, étant donné que l’emplacement de ce pôle de santé n’est dis- tant que de 6 km de Morteau, il ne pouvait pas bénéficier de financement de l’État. C’est pour cet- te raison que la commune s’était tournée vers des investisseurs privés. “En plus, nous avions appris il y a quelques mois que nous n’aurions pas non plus d’aide à la pierre ni d’aide à la résidence de la part du Conseil général du Doubs, si bien que nous avons dû revoir le projet” avoue M. Bourgeois. Abandonné, le projet de maison de retraite médi- calisée laissera place à “une résidence senior”. La différence ? Elle s’adressera à des “personnes âgées qui s’assument. Elles auront chacun son petit stu- dio et bénéficieront d’aide, notamment pour le ména- ge.” Une soixantaine de ces petits studios seront aménagés dans l’ancien casino réhabilité et c’est au rez-de-chaussée de ce bâtiment, et non plus à côté, que prendront place quatre cabinets médi- caux. Cet ensemble immobilier comprendra aussi des locaux pour des infirmier(e)s ainsi qu’un autre espace destiné à accueillir l’A.D.M.R. J.-F.H.

La création d’une “résidence senior”.

Made with FlippingBook - Online catalogs