La Presse Pontissalienne 119 - Septembre 2009

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 119 - Septembre 2009

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AFFAIRE 40 kg déclarés Drogue : la police procède à 108 interpellations C’est l’affaire du début de l’été dans le Doubs : le démantèlement record d’un vaste réseau de trafiquants et de revendeurs après plusieurs mois d’enquête. Une vingtaine d’interpellations dans le Haut-Doubs (Pontarlier, Morteau…) dont un professeur de collège, une hôtesse d’accueil…

Nicolas Jolibois, chef de la sûreté départementale (à gauche) et Bénilde Moreau, responsable de l’antenne P.J. du Doubs.

C’ est en octobre 2008 que tout démarre sur la base “d’un rensei- gnement recoupé par une information de l’antenne P.J. de Besançon. Un informa- teur du groupe “stupéfiants” a révélé un gros trafic de canna- bis et de cocaïne sur Planoise. Sept mois d’enquête ont été néces- saires” résume Nicolas Jolibois,

de réseaux sont des gens déjà connus pas la justice.” Première vague d’arrestation le 1 er avril à Gray sur un prénom- mé Mounir, ouvrier né en 1978. Résultat : 16 interpellations. Parmi eux, un menuisier, un vendeur, un ergothérapeute, une préparatrice en pharmacie et “pas mal de personnes sans pro- fession. Mounir faisait le trans- port depuis Besançon, il affir- me avoir revendu 5 kg de résine de cannabis depuis deux ans.” Deuxième opération le 7 avril sur Besançon avec une douzai- ne d’interpellations. Tête de réseau : Kader, surveillant dans l’Éducation Nationale, “qui ali- mentait beaucoup de fêtes dans le milieu du sport étudiant.” Troisième vague le 14 avril à Planoise avec 16 interpellations à la clé, dont le semi-grossiste, Fabrice, 25 ans, qui “reconnaît une revente de 6 kg au total qui lui auraient rapporté entre 12 000 et 18 000 euros.” Quatrième série d’interpellations

incarcérations et 2 contrôles judi- ciaires” ajoute le patron de la police du Doubs. Le noyau de cette équipe de tra- fiquants était basé à Battant et à Planoise, avec des ramifica- tions sur le pays de Gray, et les secteurs de Pontarlier et de Val- dahon. Ces interpellations ont été effectuées en six vagues suc- cessives, de début avril à fin mai. L’ultime vague d’interpellations est organisée le 25 mai dans le Haut-Doubs avec à la tête des circuits, Sami àValdahon et Saïd à Pontarlier. 21 interpellations sur Pontar- lier, La Cluse-et-Mijoux, Val- dahon, Avoudrey et Morteau. Parmi les prétendants, un maçon, une hôtesse d’accueil et un professeur de collège ! C’est sur la base d’une “sur- veillance physique et technique” des têtes de réseaux que les prin- cipaux leaders de ces trafics ont pu être arrêtés : six semi-gros- sistes qui alimentaient chacun une filière différente. “Ces têtes

au domicile des intéressés le 4 mai, “avec les deux plus gros trafiquants, Kamel et Laurent qui habitent au cœur de Pla- noise.” 25 interpellations ce jour- là, dont un chef de département dans la grande distribution, deux distributeurs de journaux, un comptable, une astrologue, un étudiant, un peintre, une mère au foyer, une aide-soignante, un responsable demagasin,etc.Esti- mation du trafic : 16 kg pour une valeur de 79 000 euros. “Laurent a avoué acheter le kg de résine 2 000 euros, il le revendait le double.” Les deux dernières séries ont eu lieu le 15 mai et le 25 mai. La

première à Besançon. 19 inter- pellations dont Mourad et Rali- de en têtes de réseau. Parmi les épinglés, un étudiant, un pay- sagiste, un employé de restau- ration, un chauffeur routier. La dernière vague concerne donc le Haut-Doubs. La principale tête de réseau de tout ce trafic, Abdel Ouaheb, a été interpellée sur le final, fin mai. En même temps que deux autres semi-grossistes,Kamel et Mourad, il a été écroué. Cette enquête au long cours a été ren- due difficile par lesméthodes par- ticulièrement discrètes des tra- fiquants. “Je suis avec l’autre, tu viens comme d’habitude”, c’est le

genre de phrase qu’ils se disent au téléphone. Pour brouiller les pistes, ils font deux ou trois fois le tour d’un rond-point, passent au feu rouge. C’est très difficile de les suivre” avoue un des enquêteurs qui a participé à ce démantèle- ment, un des plus vastes de ces dernières années dans le Doubs. Ce réseauopérait depuis aumoins deuxans. Laquantité totaledécla- rée de 40 kg de drogue n’est sans doute que la partie visible d’un iceberg beaucoup plus important. Ce démantèlement aura mobili- sé 25 enquêteurs. J.-F.H.

le chef de la sûreté départe- mentale du Doubs. Le tra- vail combiné de la sûreté dépar- tementale et de la police judi- ciaire a abouti à l’interpellation de 108 usagers, revendeurs et trafiquants. “11 trafiquants étaient impli- qués. Ces inter- pellations ont donné lieu à 9

“Beaucoup de fêtes dans le milieu du sport étudiant.”

TÉLÉVISION

Dans le Sud

David Sandona, joker du sport sur France 3 Le jeune journaliste originaire du Haut-Doubs a assuré les sessions estivales de l’émission nationale “Tout le Sport” sur France 3. Nouvelle étape dans la carrière du Pontissalien.

O n a aperçu sa tête blonde sur le village-départ du Tour de Fran- ce le 19 juillet dernier. Toujours en phase avec le milieu du sport, local ou national. Ancien reporter sportif sur France 3 Bourgogne-Franche-Com- té, puis présentateur du journal régio- nal, le jeune trentenaire poursuit sa carrière journalistique sur France 3. Il a quitté le Haut-Doubs et officie désormais sur France 3 Méditerranée

où il alterne reportages et présenta- tion du journal régional. Cet été, nouvelle évolution dans la carrière du Pontissalien d’origine puis- qu’on l’a vu tenir les rênes de l’émission “Tout le Sport”, présentée habituelle- ment par Henri Sannier. Pourtant, David Sandona reste modeste. Alors qu’il présentait le journal régional de France 3, il confiait dans nos colonnes : “Quand les gens dans la rue me recon- naissent, je ne suis pas toujours à l’aise. Je ne suis rien, je ne le mérite pas. Je n’ai rien fait de spécial. Même pas d’études” disait-il. Son parcours, dans un milieu où les diplômes des écoles sont devenus un sésame presque indispensable pour accéder à la profession, détonne et irrite parfois ses pairs. Il déteste l’école, atterrit par chance au lycée Pasteur de Besançon, section audiovisuelle. Le bac en poche - “obtenu d’extrême justesse au rattrapage” -, il est enga- gé comme stagiaire pendant un an à Europe 2. Christophe Joly, alors à la tête de la station, le prend sous son aile. Il se forme sur le tas, à l’ancienne, est embauché dans la foulée à Belfort, à Europe 2 toujours. La suite, on la connaît. David Sandona rêvait d’entrer au service des sports de France Télévisions. Première expérience réussie cet été.

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