La Presse Pontissalienne 117 - Juillet 2009

La Presse Pontissalienne n° 117 - Juillet 2009

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SON 1 ER TOUR DE FRANCE EN 2005 F.D.J. Francis Mourey, l’enfant du pays Retenu pour participer au Tour 2009, le Bisontin Francis Mourey raconte sa première Grande Boucle, en 2005. Quel sera son rôle, les étapes visées ? Réponse du coureur de la “Française des Jeux”.

Le cycliste franc-comtois

L’ étape Colmar-Besançon, sûr que Francis Mourey n’a pas eu besoin de la reconnaître. “Elle pas- se à quatre kilomètres de mon lieu de naissance (N.D.L.R. : Chazot dans le Doubs) et arri- ve à Besançon, où je m’entraîne

souvent” dit le cycliste franc- comtois, passé professionnel en 2004 à la “Française des Jeux”. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Francis Mourey n’est pas encore certain de disputer la deuxième Grande Boucle de sa carrière. S’il est retenu dans la “short-list” de neuf coureurs, c’est à Marc Madiot - le direc- teur sportif - de décider s’il sera ou non du voyage. Les noms seront dévoilés après le 28 juin, date des champion- nats de France sur route. Une attente toujours longue, diffi- cile. Mais le Doubiste domici- lié à Saône n’est pas du genre à gamberger : “Si je fais le Tour, c’est tant mieux. J’espère vrai- ment le faire car il passe dans notre région. Si je ne suis pas retenu, tant pis. Je serai en vacances… ” schématise le sym- pathique papa d’une petite fille âgée de deux ans et demi. Sacré quatre fois champion de France de cyclo-cross (2005,2007, 2008, 2009), troisième auxMon- diaux en Italie en 2006, Fran- cis a gardé la tête froide comme si ce maçon de formation n’avait pas oublié d’où il venait. Autre chose qu’il n’a pas oubliée : la magie du Tour de France. En 2005, son équipe le lance dans le grand bain après un bonTour d’Italie (104 ème en 2004). Le début d’une vraie carrière sur route pour un cycliste plutôt habitué à rouler dans l’herbe et la boue avec son vélo de cyclo-cross. “Le Tour, j’en ai de très bons souve- nirs. C’est super bien organisé avec beaucoup de public autour de nous mais d’un autre côté, c’est fatigant moralement. Je n’aime pas trop ce côté super- médiatique. C’est un tout : il y a la pression de la course, ça rou- le vite et il y a peu de répit. Pour les spectateurs qui aiment le vélo, ce n’est pas sur le Tour qu’il faut venir pour discuter avec nous.

On reste abordables mais il faut déjà 36 badges pour accéder au village pro.” Francis, qui a l’habitude de s’entraîner à Besançon, a-t-il prévu un coup pour l’arrivée dans “sa” ville ? “ ç a risque d’arriver au sprint” dit-il. En clair, une victoire d’étape à Besançon n’est pas imaginable. La précédente (Vittel-Colmar) est davantage dans ses cordes. Il l’a d’ailleurs reconnue avec ses coéquipiers. Elle pourrait lui convenir àmerveille sachant que ses qualités de rouleur-grim- peur ne sont plus à prouver. Quel sera son rôle s’il a le bon- heur d’être retenu ? “Ce sera celui d’équipier pour les sprin- ters en début de semaine et pour Sandy Casar, notre leader , dans les étapes de montagne” répond le cycliste âgé de 29 ans qui voit bien Contador s’imposer même s’il ne faut pas oublier Arm- strong, “qui n’a pas fait le Giro à fond” selon Mourey. Concer- nant le dopage, Francis a été contrôlé àmaintes reprises avec un résultat toujours négatif : “Il

Francis Mourey

espère être en selle sur ce Tour 2009.

CINQ FOIS VAINQUEUR DU TOUR Le dernier Français Bernard Hinault : “Pas de souvenir de Besançon…”

E n juin, Bernard Hinault est venu à Besançon lancer le cycloparc, manifestation cycliste à destina- tion des jeunes scolaires. Cinq fois vainqueur duTour de France (1978, 1979, 1981, 1982 et 1985), il n’a jamais rem- porté d’étapes en Franche-Comté, “ou tout du moins, je ne m’en souviens pas” dit-il en souriant. L’ancien cycliste qui dit enco- re parcourir 100 kilomètres trois fois par semaine à une moyenne de 30 kilomètres par heure n’est pas tendre avec la jeune génération. “Aucun Français n’est capable de gagner le Tour de France ! Il vaudrait mieux qu’ils essayent de gagner des étapes que vouloir absolument terminer dans le top 10. On ne retient pas le nom du 4 e du Tour de France 2008 mais seulement les vainqueurs. Il faut que les cyclistes fran- çais arrêtent de se prendre pour des cham- pions !” , dixit l’ancien “Blaireau”, surnom donné lorsqu’il dominait son sport (de 1978 à 1986). L’homme n’est pas tendre avec la jeune Cinq fois vainqueur du Tour de France, l’ancien cycliste Bernard Hinault n’est pas tendre avec la jeune génération.

y a encore une semaine, on est venu me contrô- ler à 6 heures dumat’ chez moi. Quand quelqu’un est pris, il fau- drait le radier ! La lutte avance. Nous sommes contrôlés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Le cyclisme est le seul sport à vouloir se sortir du dopage.” Dis- cret mais talen- tueux, Mourey espère prouver qu’il est multi- cartes. E.Ch.

“Contrôlé à 6 heures du mat’, chez moi.”

Bernard Hinault, seul Français à avoir remporté cinq fois le Tour de France : “Que les Français arrêtent de se prendre pour des stars.”

Le profil de l’étape

génération tant et si bien que ses rapports avec cet- te dernière se sont net- tement dégradés. Son pronostic : une victoire de l’Espagnol Alberto Contador (Astana) et à l’instar de nombreux spé- cialistes, il attend une arrivée au sprint à Besançon. Comme le directeur du Tour de France, il aimerait que les oreillettes disparais- sent : “Avec ces oreillettes, les coureurs sont deve- nus des machines à péda- ler ! Ils n’ont pas la scien- ce de la course.”

“Des machines à pédaler.”

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