La Presse Pontissalienne 117 - Juillet 2009

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 117 - Juillet 2009

39

ARÇON

Une vie trépidante

Le commissaire se met à table Avant de s’investir au service de ses administrés, Bernard Laithier, le maire d’Arçon, a effectué toute sa carrière de policier à Paris. L’action avant tout.

L’ appel des sapins plus fort que l’appât du gain. En 2003, quand sonne l’heure de la retraite, Bernard Laithier alors com- missaire dans le second arrondisse- ment de la capitale a préféré changer radicalement d’horizon. Quand d’autres de ses collègues rempilent dans le pri- vé, lui qui s’est vu proposer la gestion de la sécurité au stade de France tire définitivement un trait sur son acti- vité professionnelle et la vie parisien- ne. “J’avais envie de me consacrer à d’autres passions” , confie-t-il. Avec son épouse, ils élisent domicile à la Chaux d’Arçon. Hasard ? Pas vrai- ment car la famille Laithier a des racines saugettes. “C’est là que mon père officier de gendarmerie a rencon- tré ma mère qui avait obtenu un pos- te d’institutrice à Bugny. Ils ont ensui-

Toujours avide de nouvelles expériences, il quitte ce service en 1989 pour un bref passage d’un an à l’I.G.S., la poli- ce des polices. Qui le propulse au rang de commissaire. Nouveau départ, nou- veau transfert à la sécurité civile où il est responsable de la sécurité du parc des Princes. “J’avais une compagnie de C.R.S. à ma disposition. Durant cet- te période, je n’avais jamais vu autant de handicapés venir assister à des matches de foot” , sourit-il en évoquant ces drôles de supporters qui usaient de tous les subterfuges pour planquer des armes blanches. Évolution de carrière oblige, il chan- ge encore de poste en 1992. Retour à la P.J. dans le 13 ème puis le 20 ème arron- dissement. “Il s’y passait toujours quelque chose. C’est là que descendent tous les loulous de banlieue.” Avec la grande réforme de la préfecture de police en 1999, Bernard Laithier se voit finalement affecté au commissa- riat du 2 ème arrondissement. “On quit- te la rue Saint-Denis pour la rue de la Paix, le quartier du Sentier.” Signe de reconnaissance ou pas, il termine ain- si sa carrière dans les beaux quartiers. “J’ai eu un métier extraordinaire, mul- tifacettes. Je n’ai pas connu de situa- tions extrêmement périlleuses en P.J. C’était avant tout un rôle social. On venait chez nous quand il n’y avait plus d’autres solutions.” Après une existence aussi trépidante, on imagine le changement d’ambiance

familles du secteur. Même en retrai- te, on ne perd pas le goût des investi- gations. Quand son père l’encourageait à suivre son exemple, lui se voyait plutôt prof de sport. Recalé au concours d’entrée au C.R.E.P.S. à cause de problèmes visuels, il décroche finalement son diplôme d’inspecteur de police. “J’ai d’abord passé 10 ans aux Renseigne- ments Généraux à la préfecture de Paris. C’est là qu’on apprend à obtenir les bons tuyaux.” Sans forcément lui déplai- re, ce poste ne correspond pas fran- chement à son goût de l’action. Après trois ans à la police économique, il se retrouve à la P.J. Il y reste 10 ans, le temps de passer inspecteur principal. Promotion qui signifie mutation à la Division de la police judiciaire. Un tremplin qui le conduit à la “Crim” en 1984. Là, il va résoudre l’affaire la plus mar- quante de sa carrière qui conduira à l’arrestation de Thierry Paulin sur- nommé “le tueur des vieilles dames”. “On lui attribue une vingtaine de meurtres entre 1984 et 1986 perpétrés dans le 18 ème arrondissement. Il agis- sait seul ou avec des complices, notam- ment Thierry Mathurin. Ce n’est pas moi qui l’ai arrêté mais j’ai coordonné l’enquête en qualité de procédurier.” Ce fait d’armes lui a valu plusieurs pas- sages télévisés dans des émissions com- me “Faites entrer l’accusé” ou “Enquê- te exclusive”.

Entre la généalogie, le sport, les affaires municipales, l’ancien com- missaire parisien a trouvé à Arçon de sages occupations.

te vécu à Besançon où je suis né avant de partir sur Paris dans le cadre d’une mutation pater- nelle.” Une jeunesse par- tagée entre la capitale et le Haut-Doubs où Ber- nard Laithier venait séjourner chez son oncle agriculteur. Sitôt posé à la Chaux d’Arçon, ce généalogiste éclairé s’est attaché à reconstituer son ascendance puis il a élargi le cercle de ses recherches aux autres

en arrivant à la Chaux d’Arçon. Ber- nard Laithier a commencé à s’impliquer de plus en plus assidûment dans la vie associative du village. De quoi se fai- re vite repérer surtout à l’aube des municipales. “Au départ, je n’avais aucune intention d’y aller.” Les cir- constances ont décidé du contraire. Le maire sortant et toute son équipe ne se représentaient pas.Après réflexion, Bernard Laithier décide de former une liste fermée en privilégiant la jeunes- se et un vrai projet de développement communal. Après un an de fonctionnement, la

mayonnaise a bien pris. “On s’implique dans la révision de P.L.U. en vue d’aboutir à l’extension des zones constructibles pour attirer de nouveaux habitants et conforter l’effectif de l’école. On essaie également de créer une zone d’activité économique. La finalité étant de trouver les moyens financiers qui permettraient de construire une nou- velle salle des fêtes en remplacement de l’actuelle obsolète et très mal située au centre du village” , conclut l’élu qui n’a pas trop de souci à assurer sa mis- sion de police judiciaire… F.C.

L’arrestation du “tueur des vieilles dames”.

Made with FlippingBook Online newsletter