La Presse Pontissalienne 116 - Juin 2009

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 116 - Juin 2009

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Dans le Haut-Doubs, la famille U.M.P. se déchire à la suite des élections sénatoriales. La plaie n’est pas encore refermée entre les partisans de Nathalie Bertin qui n’a pas obtenu l’investiture du parti pour ce rendez-vous électoral, et ceux d’Annie Genevard (maire de Morteau), la candidate légitime. Il n’y a plus d’amitié qui tienne. En coulisses, l’histoire se déroule sur fond de règlements de comptes et de petites phrases assassines. Les instances officielles de l’U.M.P. du Doubs ne cautionnent pas l’attitude de Nathalie Bertin pendant les sénatoriales. L’élue de Pontarlier porterait même le chapeau des dernières défaites de la droite, dont celle des cantonales. Depuis quelques mois, le ménage est fait sur les bancs de l’U.M.P. Insidieusement, Nathalie Bertin est écartée. Quelques-uns de ses plus fidèles soldats ont été remerciés, d’une façon démocratique, du bureau du comité départemental de l’U.M.P. Suite aux sénatoriales L’U.M.P. est sous tension dans le Haut-Doubs Dans la cinquième circonscription, les plus influents de l’U.M.P. n’auraient pas apprécié que des militants puissent soutenir quelqu’un d’autre qu’Annie Genevard (maire de Morteau) lors des dernières sénatoriales. La plaie est toujours ouverte. NATHALIE BERTIN MISE SUR LA TOUCHE POLITIQUE

dernier à Pontarlier. Pour Jean-Marie Binétruy, député de la 5 ème et président du comité dépar- temental U.M.P., “le sujet est délicat.” Il se dit lui- même surpris par les résultats des élections internes. “Nous sommes dans un mode de scru- tin démocratique. La participation a été forte.” Les militants ont donc choisi leurs représentants au comité départemental en leur âme et conscien- ce, sans influence extérieure. Dans les rangs de l’U.M.P., tout le monde n’en est pas convaincu… T.C. ment en ce moment l’U.M.P. même si elles concernent son adjointe. Les joutes poli- tiques internes au parti n’intéressent pas Patrick Genre qui a toujours dit qu’il ne s’encarterait pas dans un parti et ne bri- guerait pas d’autre mandat que celui de maire. Sa position est inchangée. Ce qui se passe à l’U.M.P. le conforte dans son choix. “Ce qui me répugne et me hérisse leplus, ce sont ces guéguerres depersonnes et ces luttes d’influences. Je ne pourrais pas tenir là-dedans. Un parti politique doit défendredes idées. Mais en cemoment on perd de vue l’aspect “idées” pour pri- vilégier l’aspect personnel. Ce qui me cha- grine c’est qu’on perde son temps dans des querelles intestines. C’est très domma- geable. On perd del’énergieet del’efficacité. Cela ne fait que conforter le choix que j’ai fait.” Pourtant Patrick Genre dispose sans doute d’un capital de crédibilité suffisant pour mettre tout le monde d’accord sur la scène politique locale si l’envie lui venait de briguer d’autres mandats. Réaction Patrick Genre garde ses distances L e maire de Pontarlier ne veut pas entrer dans les polémiques qui ani-

L a cinquième circonscription porte enco- re les séquelles des dernières élections sénatoriales. La plaie ne s’est pas refer- mée entre les partisans d’Annie Gene- vard et ceux de Nathalie Bertin, toutes deux can- didates à l’investiture. L’U.M.P. a préféré lemaire deMorteau à la suppléante du député Jean-Marie Binétruy pour la course au Sénat. Annie Gene- vard a échoué. Dont acte. L’affaire aurait pu en rester là. Mais les amer- tumes et les querelles intestines se sont réveillées lors de l’élection du Comité Départemental de l’U.M.P. Les membres qui y siègent sont élus dans chacune des cinq circonscriptions du Doubs. “Le comité est composé de 172 personnes. Les

espéraient être renouvelés dans leurs fonctions ont été désavoués. Leur plus grand tort, semble- t-il, est d’avoir soutenu Nathalie Bertin plutôt qu’AnnieGenevard pour les sénatoriales. “Des lea- ders importants sur le Haut-Doubs comme Alain Bailly et Denis Leroux ont été écartés” constate Michel Vienet qui veut ramener tout le monde au bercail pour les élections régionales de 2010. Alain Bailly n’a pas été renouvelé dans sa fonc- tion de conseiller national occupée désormais par SylvainMarmier, candidat aux Européennes. Flo- rian Gaiffe qui emmenait les jeunes de l’U.M.P. dans le Haut-Doubs, incarnant une relève dyna- mique, a été à son tour mis sur la touche “alors qu’il pouvait devenir délégué de canton” déplore un militant. C’est un “vieux de la vieille”, Léon Duquet de La Chenalotte, qui s’est vu confier cette responsabilité. Ils sont plusieurs à avoir été évincés comme les Pontissaliens Daniel Defrasne et Sébastien Cui- net. “Il y a unmalaise dans cette circonscription où prédomine la pensée unique. À la tête de l’U.M.P., on prône la liberté d’expression, mais à la base chacun défend son plan de carrière” déplore un militant du Haut-Doubs. Cette prise de position en faveur de la candi- date pontissalienne aurait été mal perçue par les représentants locaux de l’U.M.P. les plus influents. Denis Leroux et les autres auraient donc été sanctionnés,même si l’affaire s’est jouée à quelques voix près. “On a manifestement fait campagne contre eux” avoue-t-on à demi-mot dans les couloirs de l’U.M.P. “Il y a toujours des querelles et des règlements de compte. Les élus confondent parfois leur intérêt personnel avec ce qui est la priorité : l’intérêt de l’U.M.P.” insiste Michel Vienet, qui estime que les “bisbilles de la 5 ème circonscription appartiennent désormais à de l’histoire ancienne.” Lamaison bleue aurait donc retrouvé son calme. “Ce qui est sûr, c’est que si l’U.M.P. national travaillait comme la 5 ème circonscription, on ne gagnerait aucune élection. C’est pas mieux dans la deuxième ni même à Besançon” sourit unmilitant. L’affaire n’est donc pas totalement digérée. C’est d’ailleurs dans un climat de tension que s’est déroulée l’assemblée générale de la section locale de l’U.M.P. le 28mars

deux tiers sont des représentants des adhérents des circonscriptions” explique Michel Vienet, trésorier départemental de l’U.M.P. Les autres sont des parlementaires, conseillers généraux, conseillers régionaux, des maires, tous membres de droit. “La cinquième circonscription est la plus importante” ajoute-t-il. Elle avait aussi la réputation d’être une des plus stables comparées à ses sœurs. Mais les appa- rences sont trompeuses. La tranquillité et la bon- ne entente ne sont plus qu’une façade depuis les sénatoriales. L’élection organisée en interne pour désigner les représentants de la 5 ème circonscrip- tion témoigne des rivalités qui subsistent.Des can- didats à des postes à responsabilité et d’autres qui

Les militants qui n’ont pas soutenu Annie Genevard dans la course aux sénatoriales en auraient payé le prix (photo archive L.P.P.).

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