La Presse Pontissalienne 116 - Juin 2009

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 116 - Juin 2009

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TRANSPORTS Inauguration le 11 décembre 2011 T.G.V. Rhin-Rhône : 1 000 jours pour réussir

TRAVAUX Le plus gros chantier français La dernière étape du chantier Le compte-à-rebours est lancé pour ce qui constitue le plus grand chantier actuel de génie civil en France. Le mois dernier, la première pierre de la future gare de Besançon-Franche-Comté T.G.V. était posée. Cet acte symbolique marque aussi l’ultime phase des travaux de construction de cette ligne à grande vitesse qui déroulera ses 140 km de voie entre Villers-les-Pots (Côte-d’Or) et Petit-Croix (Territoire-de-Belfort).

La pose des premiers rails démarre mi-juin.

Le compte-à-rebours est lancé jusqu’à la date fatidique du 11 décembre 2011. Les premiers rails seront posés à partir du 15 juin. Le plus gros chantier de France tourne à plein régime.

menteront la ligne en électricité. Depuis la fin dumois d’avril,la pose des poteaux- caténaires a débuté. Pour la pose des rails, le calendrier démarre le 15 juin. Tout part de l’immense base travaux de Villersexel (Haute-Saône), un immense chantier à ciel ouvert de 50 hectares, à partir de laquelle les ouvriers avanceront pour poser les équipements ferroviaires. Cet- te base ressemble à une immense gare de triage quadrillée de 22 km de voie. “Pour approvisionner la base travaux, nous avons rouvert pour l’occasion la vieille ligne de chemin de fer Lure-Vil- lersexel, fermée depuis belle lurette” noteMarc Svetchine, le directeur régio- nal de R.F.F. Deux voies et deux rails par voie, c’est 4 X 140 km de rails qui seront posés à raison d’environ 1 km par jour. “ Ensuite on pose les clôtures pour délimiter les emprises de la L.G.V. et pour éviter tout risque d’accident avec la faune. À ce propos, en moyenne, il y a un passage tous les 800 m pour la faune, par-dessus ou en dessous de la voie” ajoute le patron régional de R.F.F.

En février 2010 débuteront les travaux de construction de la sous-station élec- trique de Besançon, qui sera située en contrebas du rond-point d’accès à la R.N. 57, tout en haut de la rue deVesoul. Reliée à la sous-station existante de Palente, la future sous-station trans- mettra l’alimentation électrique à la L.G.V. via la ligne ferroviaire réhabi- litée de Devecey (lire par ailleurs). Au premier trimestre 2011, lorsque tous les équipements ferroviaires seront posés, viendra le temps des premiers essais de circulation, des tests de vites- se pour homologuer la ligne. Le tracé sera alors fin prêt pour accueillir, le

Le coût des équipements ferroviaires s’élève à environ 500 millions d’euros 1,350 million de tonnes de ballast (un train en transporte 1 000 tonnes). 550 000 traverses de voie en béton armé monobloc. 600 km de rails 63 aiguillages 350 km de fil caténaire

U n long ruban de 140 km qui tra- verse d’Est en Ouest les dépar- tements du Territoire-de-Bel- fort, de la Haute-Saône, du Doubs, du Jura et de la Côte-d’Or. Le plus grand chantier de génie civil actuel- lement en cours en France traverse la Franche-Comté de part en part.

À ce jour, les trois quarts de la plate- forme sont terrassés. La sous-couche est posée, elle n’attend plus que le bal- last, ces milliers de tonnes de cailloux concassés sur lesquels seront bientôt posés les traverses puis les rails. Début 2009 ont été posées au bord des futures voies les artères-câbles qui ali-

11 décembre 2011, les premiers voyageurs sur cette première ligne à grande vitesse dont le départ ou la destination n’est pas Paris. C’est une ligne qui à terme doit relier l’Europe du Nord, enAllemagne, à l’Europe du Sud, en Espagne. J.-F.H.

À raison d’environ 1 km par jour.

AMÉNAGEMENT 25 millions d’euros Gare T.G.V. : une opportunité pour le territoire La construction de la nouvelle gare T.G.V. Besançon Franche-Comté vient de débuter. Cet outil devrait donner au territoire un essor économique nouveau.

Calendrier préévisionnel des équipements ferroviaires Janvier 2009 : début de la pose des artères câbles Mars 2009 : réouverture de la ligne Lure-Villersexel Avril 2009 : mise en service de la base travaux et pose des premiers poteaux

L e compte-à-rebours est lancé. Le chantier de constructionde la ligne à grande vitesse entre dans la der- nière ligne droite. Les travaux de terrassement sont terminés ou presque, les premiers rails sont sur le point d’être posés.Tout seraprêt le 11décembre 2011, date de mise en service de cette nou- velle voie ferroviaire de 140 km entre Dijon et Mulhouse (L.G.V. Rhin-Rhône branche Est). L’autre temps fort de cette ultime éta- pe est le lancement de la construction de la future gare T.G.V. Besançon Franche-Comté à Auxon. C’est une des deux gares nouvelles que compte la ligne avec celle de Belfort-MontbéliardT.G.V. 25 millions d’euros sont investis dans la réalisation de chacune de ces infra-

structures. Le projet, à cheval sur les communes d’Auxon-Dessus et Auxon-Dessous, recherche,selon laS.N.C.F.,l’exemplarité environnementale et intermodale. Près de 75 % des consommations conven- tionnelles en énergie primaire de la gare seront issues de sources renouvelables. Elle sera aussi la première à être équi- pée d’une chaufferie bois dont le ren- dement devrait permettre de couvrir 90 % des besoins durant la saison de chauffe. Bref, sur le papier, la Commu- nauté d’Agglomération va accueillir une gare nouvelle génération par laquelle transiteront 1,1 million de voyageurs du Doubs et d’une partie de la Haute- Saône, alors que 12 millions de voya- geurs sont attendus sur cette liaison

Rhin-Rhône. Notre territoire attend beau- coupde cet outil.PourGuillau- me Pépy, président de la S.N.C.F., le pari est de par- venir à réussir dans cette opé- ration, lemaillage entre tous les transports en commun pour créer “l’alternative au mode de transport individuel.” Pour cela, il a rappelé que la gareT.G.V.ne suffit pas. “Nous ne devons pas oublier les gares classiques.Nous rénovons donc 30 gares en Franche-Comté, soit un investissement de

caténaires et pose des mâts GSM-R Juin 2009 : pose du premier rail2010

Février 2009 : début des travaux de la sous-station de Besançon Mai 2009 : début des travaux de la sous-station dʼHéricourt Printemps 2011 : tests dʼéquipement et essais de circulation Eté 2011 : mise sous tension de la ligne Décembre 2011 : mise en service de la ligne

tenté de lever les inquiétudes deMarie- Marguerite Dufay, insistant sur le fait que la L.G.V. est “une chance pour la Franche-Comté et que le rail a un ave- nir important.” Un avenir que Claude Jeannerot s’est amusé à imaginer. Le président du Conseil général du Doubs s’est projeté cinquante après l’ouverture de la ligne à grande vitesse “le 11 décembre 2061. Les gens fêtent le cin- quantenaire de la gare. C’est un môle que l’on peut voir de loin. Les élus et la population sont heureux car ils savent ce qu’ils doivent à l’arrivée de la L.G.V. Besançon est une grande métropole. Son centre se déplace vers le Nord. Beau- coup d’entreprises et beaucoup d’emplois ont été créés.” Et de conclure : “Construi- re cet équipement, c’est se donner un futur.” Espérons qu’il soit à l’image de la description que nous en livre l’oracle. T.C.

30millions d’euros. L’idée est de réussir l’association entre leT.G.V., lesT.E.R. et les transports urbains.” Selon Guillau- me Pépy, “l’existence de deux gares à Besançon (N.D.L.R. : laViotte fait l’objet d’un programme d’aménagement, lire par ailleurs) est un atout considérable.” Lemaire de Besançon Jean-Louis Fous- seret a ajouté à son tour que “la quali- té de la desserte de cette gare allait contri- buer à la réussite de la ligne.” Pour le président de l’Agglo, il n’y a pas d’ambiguïté possible. La gare est une chance pour le territoire régional. “Elle allie beauté architecturale - le créateur est Jean-Marie Duthilleul - et efficaci- té économique. C’est un joker pour tou- te la Franche-Comté. Nous ne mesurons pas à quel point la vie changera quand lesDijonnais pourront se rendre àBesan- çon en 20 minutes.” Jean-Louis Fousseret fait preuve néan- moins de réalisme. “Si cette gare est un

atout, elle a aussi des revers car elle va permettre aussi de s’échapper. Nous devrons donc être suffisamment perti- nents pour faire venir les gens et les entreprises.” Marie-Guite Dufay, prési- dente du Conseil régional, estime aus- si “que ce sont les gares qui accueillent les hommes qui font l’avenir de notre région.” L’élue vient néanmoins tem- pérer l’enthousiasme général, pointant du doigt les points faibles du réseau ferroviaire local. “Où en est la liaison Vesoul-Besançon ? a-t-elle lancé à Guillaume Pépy. Je regrette aussi, en s’adressant plus directement à Alain Joyandet, maire de Vesoul et secrétaire d’État charge de la coopération, que le feu vert de Nicolas Sarkozy ne soit qu’un feu orange. Il a annoncé l’engagement des acquisitions foncières de la deuxiè- me tranche de la branche ne soit qu’un feu orange. Car ce n’est pas le cas.” Dans son discours, Alain Joyandet a

La future gare T.G.V. sera située à Auxon, à 15 km de Besançon.

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