La Presse Pontissalienne 115 - Mai 2009

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 115 - Mai 2009

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ARRONDISSEMENT DE PONTARLIER 27 faits La délinquance progresse de 78,57 % en mars Si l’on se fie aux pourcentages, alors le Haut-Doubs fait face à une montée spectaculaire de la délinquance de proximité. En réalité, en nombre de faits, elle reste modérée sur ce territoire.

Après le dramatique incendie du Touillon L’éternel débat du détecteur de fumée Après l’incendie qui a causé la mort de trois personnes d’une même famille à Touillon-et-Loutelet, revient la question des détecteurs de fumée obligatoires dans les logements en 2013.

cédente, ce qui fait un total de 27. “Nous ne sommes pas submergés par une vague de délinquance. Raisonner en nombre de faits permet de relativiser la puissance des pourcentages” tempère-t-il. Ces derniers mois, les locaux industriels et commerciaux ont été principalement visés par les brigands. “On a constaté des vols de fonds de caisse et de matériel par exemple” poursuit le capitaine Bailet. Dans la région de Pontarlier, le bureau d’un professionnel des métiers de bouche s’est fait dévaliser un dimanche en plei- ne journée. Les voleurs ont fracassé la porte d’entrée du bâtiment pour visiter le magasin et l’appartement du com- merçant. À Belleherbe, une entreprise a été cambriolée. Les malfrats ont piqué 2 000 euros dans la caisse. Les fromage- ries de Saint-Antoine et Métabief ont également été visitées. À chaque fois, quelques dizaines d’euros ont été déro- bées. “Nous ne sommes pas là face à de la grosse délinquance. Elle peut néan- moins avoir des origines locales. Mais en fonction de la typologie du mode opéra- toire, il peut s’agir d’une délinquance venue de l’extérieur. On peut être confron- té à des gens des pays de l’Est qui opè- rent de part et d’autre de la frontière fran- co-suisse. Il y a aussi des équipes qui viennent de Besançon et des régions envi- ronnantes pour effectuer des cambrio- lages. Il est donc nécessaire que les gens notent le maximum de renseignements sur des véhicules qu’ils trouvent suspects dans leur quartier ou leur village, et qu’ils nous en informent. Cela peut être dis- suasif.” Il n’empêche que parfois des groupes se livrent à des raids, en cambriolant dans unmême secteur cinq ou six habitations. Tous les indices relevés sur le terrain permettront aux gendarmes de mener leur enquête. D’ailleurs, le taux d’élucidation des affaires est en pro- gression constante. Les investigations portent leurs fruits puisque dans une affaire sur deux, les coupables sont iden- tifiés. Il y a deux ans, les gendarmes de Pontarlier ont été au départ d’une enquê- te qui vient d’aboutir par la mise hors d’état de nuire de délinquants d’origine roumaine qui ont sévi dans 13 départe- ments et en Suisse. 240 vols ont été élu- cidés. T.C.

S ous le choc, le village de Touillon-et-Loutelet l’est encore. Il a perdu trois des siens dans un incen- die qui s’est déclaré le samedi 2 mai à 5 h 20 dans la maison de la famille Bonnet, construi- te en 1993. Le père de famille - Christian Bonnet - n’a pas pu sauver son épouse Carole âgée de 47 ans, sa fille Alona de dix ans sa belle-sœur Dominique (46 ans). Le père de famille, pro- priétaire d’un magasin de sport à Métabief et bien connu dans le Haut-Doubs, est descendu au rez-de-chaussée mais n’a pas pu remonter pour sauver les siens, empêché par un épais et toxique rideau de fumée. Arrivés sur les lieux, les pom- piers n’ont pu qu’éviter la pro- pagation des flammes aux habi- tations voisines. Une cellule de

député du Territoire-de-Belfort Damien Meslot visant à rendre obligatoire l’installation de détec- teurs de fumée dans tous les lieux d’habitation. Votée initialement le 13 octobre 2005, après une série d’incendies meurtriers qui s’étaient décla- rés au cours de l’été, notam- ment dans plusieurs immeubles insalubres de Paris, elle pré- voyait, déjà, une mise en œuvre dans les cinq ans…Quatre ans plus tard, le gouvernement n’a toujours pas tranché, préférant axer sur la prévention. Néan- moins, cette obligation d’installer un détecteur de fumée doit entrer en vigueur “au plus tard au terme d’un délai de cinq ans à compter de la date de la publi- cation de la loi” , donc a priori fin 2013 ou début 2014. Le dispositif prévoit que l’occupant d’un logement “doit installer dans celui-ci au moins un détecteur avertisseur auto- nome de fumée” et “veiller à l’entretien et au fonctionnement” de ce détecteur. L’installation doit être notifiée à la compa- gnie d’assurance qui garantit les risques d’incendie du local et pourra justifier une mino- ration de la prime correspon- dante. En France, 480 décès, dont 30 % d’enfants, sont dus à des incen- dies domestiques et 70 % des décès surviennent la nuit, les victimes étant surprises dans leur sommeil. E.Ch.

L es derniers chiffres publiés par la préfecture du Doubs montrent que la délinquance continue de baisser dans le département au mois de mars. 1 875 faits ont été enregistrés dans le Doubs soit un recul de 1,42%par apport à mars 2008 (1 902 faits). “Cette baisse concerne essentiellement les zones de Besançon et Pontarlier” indiquent les ser- vices de l’État. Dans le même temps, le taux d’élucidation des affaires progres- se. Il est de 46,93 %, “soit 4,66 points de plus” comparé à l’année dernière à la même époque. “Ce taux est très supérieur à lamoyenne nationale qui est de 39,47%.” Or, dans le détail, ces statistiques qui confirment une amélioration globale de la situation ne sont pas aussi encoura- geantes que cela. La délinquance de proxi-

mité (de voie publique) est en forte haus- se. Elle fait un bond de 11,18 %. “La haus- se concerne l’arrondissement de Montbé- liard (+ 17,36%) et surtout celui de Pontarlier (+ 78,57%).” Leur nombre a presque doublé au mois de mars 2009 par rapport à 2008. Bagarres, cambrio- lages, vols de voitures, sont des délits qui viennent gonfler les statistiques de la délinquance de proximité. Cependant, pour le capitaine Christophe Bailet, il faut relativiser ces données en lesmettant en perspective avec un nombre de faits recensés. Sur les trois premiers mois de l’année, la délinquance de proxi- mité baisse de 26 % sur son territoire par rapport à 2008. En revanche, en mars, les services de gendarmerie ont enre- gistré 17 faits de plus que l’année pré-

soutien psycholo- gique a été mise en place. Fleurs et cadeaux ont été déposés dès le len- demain du drame en hommage aux trois victimes. Les causes du sinistre n’étaient pas enco- re déterminées à l’heure où nous écrivions ces lignes. Ce drame remet une fois encore sur le devant de la scè- ne la proposition de loi faite par le

480 décès, dont 30 % d’enfants.

Les investigations de la gendarmerie portent leurs fruits puisque le taux d’élucidation des affaires est en augmentation.

NATURE

En baisse de 39 % Où sont passées les hirondelles ? La destruction de nids d’hirondelles reste formellement interdite. C’est pourtant une des causes de la baisse des effectifs de cet oiseau qui se fait donc beaucoup plus rare qu’avant dans nos villes.

L e garde de l’office national de la chasse et de la faune sauvage veille. Et répond aux appels des citoyens qui découvrent, ici ou là, des proprié- taires peu scrupuleux qui se débar- rassent sans précautions des nids d’oiseaux accrochés à leurmaison quand ils engagent des travaux. Ce qu’ils ignorent sans doute, c’est que les “prin- cipales espèces d’hirondelles sont en déclin et notamment l’hirondelle de fenêtre” observe Christophe Morin, de la Ligue de Protection des Oiseaux (L.P.O.). Les nids d’hirondelles et de martinets seraient détruits de manière volon- taire et illégale en raison notamment des salissures que leurs déjections peu- vent laisser sur les façades. Leurs nids sont également détruits au cours de travaux d’entretien d’immeubles ou de réhabilitation de quartiers. Pourtant, ces espèces sont protégées par la loi du 10 juillet 1976 et l’arrêté

ministériel modifié du 17 avril 1981 fixant la liste des espèces protégées sur le territoire national. Selon ces textes, “il est interdit de porter attein- te aux individus, à leurs nids et à leurs couvées (œufs et poussins).Tout auteur d’une infraction est passible d’une amen- de de 9 000 euros et d’une peine

quand tous les oiseaux sont partis.Sinon, il est toujours possible de prélever les oisillons et de les transmettre au centre Athénas, à Lons-le-Saunier, avec l’appui de la police de la chasse” poursuit le Christophe Morin. Mais pour cohabiter avec ces oiseaux, des solutions sont possibles.Par exemple, afin d’éviter les salissures sur les façades, la L.P.O. recommande de placer de petites planchettes en dessous des nids, qui pourront également éviter aux jeunes de tomber au moment du nourrissage. D’après laL.P.O.,les effectifs d’hirondelles rustiques et de fenêtre ont chuté, cha- cun, de près de 39% entre 1989 et 2007. Selon l’association environnementale, “la sauvegarde de ces oiseaux s’avère d’autant plus indispensable qu’ils connaissent un déclin alarmant enFran- ce.” Évitons que les ambassadeurs du printemps ne disparaissent définitive- ment du paysage. J.-F.H.

d’emprisonnement de six mois” souligne la L.P.O. ÀOye-et-Pallet récem- ment, la L.P.O. est intervenue dans le cadre d’un chantier de réhabilitation pour conseiller la société chargée des travaux confrontée à la pré- sence d’hirondelles. “La solution la meilleure, quand on le peut, c’est de repousser les tra- vaux en septembre,

“Ils connaissent un déclin alarmant en France.”

Les hirondelles de fenêtre sous souvent présent sous les poutres, en façade des maisons.

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