La Presse Pontissalienne 115 - Mai 2009

FRASNE - LEVIER - JURA VOISIN

La Presse Pontissalienne n° 115 - Mai 2009

24

AMANCEY Vainqueurs à Paris Les champions du pointage en race montbéliarde Jonathan Maréchal, 20 ans et Mathieu Ordinaire, 24 ans, ont terminé 1 er et second à la finale du salon de l’agriculture de Paris. Prometteur.

I ls symbolisent le renouvelle- ment des générations d’éleveurs duHaut-Doubs qui ont tant contribué au succès actuel de la race montbéliarde. Mieux vaut mettre toutes les chances de son côté quand on se prédestine au métier d’éleveur laitier. “Il ne faut pas oublier que c’est d’abord les vaches qui font le revenu” , note Mathieu Ordi- naire qui travaille depuis trois ans avec son oncle sur leG.A.E.C. de la Charmée à Amancey. Ce point de vue est également

lisation Lait en alternance entre Châteaufarine et le G.A.E.C. familial du Carrefour. La science du pointage ne s’enseigne pas dans les livres. Elle s’acquiert sur le terrain. En côtoyant les techniciens des centres d’insémination et les autres agriculteurs chargés de juger les vaches sur les comices et les concours. Jonathan et Mathieu cultivent ainsi le goût de l’élevage et le plaisir de par- ticiper à ces grand-messes en l’honneur de la montbéliarde. Paris,ça semérite.Avant demon- ter à la capitale, il faut d’abord faire ses preuves localement. Première étape, le concours can- tonal organisé à Montmahoux où les jeunes pointeurs d’Amancey raflent la mise. Mathieu devançant Jonathan sur la plus haute marche du podium. Ils retrouvent ensuite le 20 décembre dernier à Remo- ray 120 autres candidats aux

palmes départementales. Jona- than prend la seconde place et Mathieu la troisième. L’essentiel est assuré puisque les trois pre- miers sont sélectionnés pour la finale nationale. Le concours parisien se déroule en deux épreuves. Les 25 concur- rents ont d’abord une heure pour pointer quatre vaches et les clas- ser. “L’exercice consiste à évaluer une trentaine de critères par bête : taille,format,mamelle,aplombs… On doit être le plus proche des notes des juges professionnels.” Les 10meilleurs sont retenus.Ils sont ensuite invités sur le ring à venir commenter le classement. En pointage, l’oral est tout aussi important que le coup d’œil. Jonathan et Mathieu ne comp- tent pas s’arrêter là. En qualité de pointeurs, ils envisagent de gravir encore les échelons qui les séparent des juges habilités à intervenir sur les concours. Ils ontégalementl’intentiondemettre

En remportant la finale nationale,

Jonathan Maréchal et Mathieu Ordinaire ont défendu de la plus bel- le manière qui soit les couleurs du

partagé par son col- lègue. “Les compé- tences développées à travers les concours de pointage permet- tent d’être plus per- formant dans la sélection de son trou- peau” , confirme Jona- than. Ce dernier pré- pare actuellement un Certificat de Spécia-

canton d’Amancey et son dynamisme agricole.

Paris, ça se mérite.

enapplication ce savoir-faire dans la sélection du troupeau. “La plus belle récompense serait de pré- senter une de nos vaches au concours général de Paris.” Leur parcours prometteur met aussi

en évidence la vitalité agricole du canton d’Amancey. Il démontre aussi que les jeunes agriculteurs du Haut-Doubs ne se focalisent pas forcément sur le matériel et la technologie dans la conduite

de leur exploitation. Et ça, c’est plutôt rassurant pour l’avenir de la montbéliarde. F.C.

FRASNE

Sauvons nos mares ! Un grand programme de sauvetage des mares est lancé en Franche-Comté. Depuis 1950, entre 30 et 70 % des mares ont disparu selon les régions. Une action pilote a été engagée à Esserval-Tartre, canton de Nozeroy. ENVIRONNEMENT En voie de disparition

Public-privé

Comment mieux valoriser la filière bois ? Avec ses forêts, ses scieries, ses constructeurs, la filière bois ne manque pas d’atouts qui méritent plus de promotion. C’est l’ambition de l’Espace Bois Jura-Doubs.

P lus grande qu’une flaque d’eau et moins vaste qu’un étang,lamare est cette peti- te étendue d’eau stagnante ali- mentée par les eaux de pluie. Si fréquentes il y a encore 25 ans, où sont-elles passées ? La plu- part d’entre elles ont disparu. “Selon les régions, 30 à 70 % des mares ont disparu en France” confirme le conservatoire régio- nal des espaces naturels de Franche-Comté. Autrefois, elles servaient avant tout à l’alimentation en eau des trou- peaux. Peu à peu,les agriculteurs les ont négligées et leur ont pré- féré la tonne à eau.D’où leur len- te disparition. Le conservatoire régional des espaces naturels deFranche-Com- té vient de lancer un vaste pro- gramme de réhabilitation de ces milieux naturels qui abritent en

outre une faune et une flore spé- cifique. “L’objectif de ce programme est de connaître, gérer, protéger et valoriser lesmares” résume Clai- reMoreau,du conservatoire.2 700 mares sont pour l’instant réper- toriées sur la base de données de ce programme régional. “Mais on est loin du compte” ajoute Mar- tin Lacroix, chargé demission au conservatoire. Un site Internet pour signaler la présence de mares de Franche- Comté et sur ce programme de sauvegarde est mis en ligne sur www.mares-franche-comte.org. À Esserval-Tartre, un travail a déjà été engagé en lien avec la mairie pour réhabiliter lesmares. Une série d’animations est mise en place en Franche-Comté sur ce thème jusqu’à lami-mai. Ren- seignements au 03 81 80 92 98. J.-F.H.

Le comité de pilotage de l’Espace Bois Jura-Doubs s’est réuni le 10 avril à Frasne.

O n parle souvent d’échanges entre la France et la Suisse en oubliant parfois qu’on peut aussi travailler avec le département voisin. Ce projet de coopération économique associe quatre communautés de communes du Doubs et du Jura et l’association “O Quartier Bois” regroupant les professionnels de la filière bois installés à Frasne. Ce secteur qui s’étend sur les Pays du Haut-Doubs et de la Haute vallée de l’Ain intègre le concentré du massif forestier du Jura. On y trouve aussi de multiples entreprises performantes dans tous les domaines de la première transformation du bois, dans l’ameublement, la construc-

tion. La matière est là. Il suffit juste de prendre appui sur cette mobilisation locale et ces atouts pour faire la promo- tion et l’animation de la filière qui aujour- d’hui plus qu’hier a vraiment besoin de cette reconnaissance pour conquérir de nouveaux marchés. Le projet Espace Bois Jura-Doubs a une double vocation économique et touris- tique. Son ambition : faire connaître les produits, les métiers, en s’appuyant sur les ressources humaines et touristiques locales. Par quels moyens ? En dévelop- pant des collaborations à travers un réseau. En investissant dans l’aménagement d’un lieu vitrine qui se

situera en l’occurrence dans les anciens locaux de l’usine Cébé. Le projet prend peu à peu forme. Les élus et les professionnels du comité de pilotage se sont réunis le 10 avril à Fras- ne. Cette initiative promotionnelle béné- ficie notamment du soutien de la Région, du commissariat du Massif du Jura. Par les temps qui courent, tout nouveau par- tenariat public-privé en lien avec la filiè- re bois participe de cette volonté de ren- forcer les synergies entre les différents stades de la production bois. Et la soli- darité en période de crise, c’est toujours encourageant, même dans le bois. F.C.

Les mares remplissent aussi une fonction écologique (photo Luc Bettinelli).

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online