La Presse Pontissalienne 112 - Février 2009

Frasne - Levier

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Mission accomplie pour la sœur de Boujailles B OUJAILLES Centenaire et guérisseuse La première centenaire de la communauté boujaillonne a œuvré toute sa vie au service des malades. Ils venaient parfois nom- breux et de très loin consulter cette célèbre guérisseuse aujour- d’hui encore pétillante de santé et de bonté.

L a neige était tombée en abondance cet hiver-là sur le Haut-Doubs quand on vient la chercher pour soigner de toute urgence un enfant qui habitait une mai- son isolée du côté de la gare de Boujailles, le long de la voie fer- rée. “Comme l’endroit était pra- tiquement inaccessible à cause de la neige, j’ai demandé au chef de gare s’il pouvait m’y conduire en train” , raconte la religieuse. Le temps de le dire et voilà le convoi qui s’ébranle sur quelques kilomètres. Il ne restait plus qu’à franchir le talus recouvert d’un épais man- teau neigeux qui sépare l’habitation de la locomotive. La sœur qui n’a jamais man- qué de courage invite alors le père de l’enfant à lui lancer une corde. “J’ai sauté de la voiture et il m’a remonté ainsi jusque chez lui.” Après la piqûre sal- vatrice, elle reprend le train jusqu’à la gare où elle remer- cie le conducteur d’un amical “Mission accomplie.” Cette histoire parmi d’autres illustre assez bien le tempéra- ment et le sens du dévouement de la sœur de Boujailles. Née le 16 janvier 1909 dans les Franches-Montagnes côté Suis-

l’origine de la création d’une association culturelle, La Jean- ne d’Arc, qui fédère les jeunes autour du théâtre. Les béné- fices des représentations per- mettront d’organiser des séjours de vacances. Ils serviront aus- si à financer en partie la construction de la salle des fêtes. Le terrain a été donné gra- cieusement par un habitant ayant bénéficié des soins de la guérisseuse. Entre les malades, les enfants, la vie religieuse, les journées sont bien remplies. Les deux sœurs vont embau- cher en 1952 une “gouvernan- te” qui va les assister dans les tâches ménagères, le secréta- riat. La Michèle, comme tout le monde l’appelle, est toujours là et s’occupe avec beaucoup d’affectation de l’alerte cente- naire qui, si elle n’a plus autant de facilités à se déplacer qu’auparavant, conserve enco- re toute sa lucidité. La sœur ne s’est pas contentée de travailler uniquement sur son don. Elle s’est intéressée à la médecine chinoise, à l’homéopathie, à l’ostéopathie. “Elle a toujours évolué en marge de la médeci- ne conventionnelle en se défiant toujours de la consommation abusive de médicaments” ,

se, Suzanne Juillerat prend conscience de ses dons dès l’âge de 4 ans.Précocité qui s’applique également à sa vocation reli- gieuse. Celle qui deviendraSœur Marie-Aloysia n’a que 16 ans quand elle entre au couvent, dans la congrégation de la Sain- te-Famille à Besançon. Elle y apprendra, entre autres, le métier d’infirmière. Elle exer- ce dans plusieurs communau- tés du Haut-Doubs avant de rejoindre en 1942 Boujailles où elle s’installera définitivement. “Va chercher la sœur.” La for- mule fait désormais partie des mœurs locales. Elle répond à toutes les sollicitations, se dépla- ce à toute heure au volant de sa 2 CV, voire à skis quand il n’y a pas d’autre solution. Sa réputation dépasse vite les fron- tières. De Neuchâtel, on vient par cars entiers la consulter dans son cabinet aménagé à l’étage de sa demeure située au centre du village.Ces voyageurs d’un jour font le bonheur des trois restaurants du village. Une autre religieuse, Sœur Jeanne, vit également dans la petite communauté. Ensemble, elles ouvrent une garderie à destination des enfants du vil- lage. Elles seront aussi à

explique Gérard Paulin, le mai- re. Cet enfant du pays la connaît fort bien pour avoir grandi dans une famille très proche de la communauté. C’est lui qui les emmenait parfois en vacances à Saint-Jean-de-Mont. Chas- sez le naturel, il revient au galop. À peine arrivée que la sœur de Boujailles renouait avec ses habitudes soignantes. “J’ai toujours aimé ce que j’ai fait et j’ai eu une belle vie” , confie-t-elle avec ce regard rem- pli de bienveillance qui vous va droit au cœur. F.C. Arrivée à Boujailles en 1942, la sœur des malades s’est aussi beaucoup impli- quée dans la vie de la com- munauté villageoise qui n’a pas manqué de célébrer son centenaire le 25 janvier dernier.

Les frères Bishop reprennent le garage Renault F RASNE Ouvert depuis le 22 décembre Patrick Petetin a vendu son affaire à Yan- nick et Johann Bishop, bien décidés à poursuivre et développer l’activité de ce garage agent-service Renault.

I ls ont la jeunesse pour eux et l’avantage de partager des expériences profes- sionnelles assez complé- mentaires. Originaires de Mignovillard, ces deux méca- niciens de formation n’ont pas manqué de saisir l’opportunité qui s’offrait à eux. À 25 ans, Yannick connaît déjà plusieurs facettes du métier. “J’ai déjà travaillé en mécanique, dans la vente et comme magasinier” , explique l’aîné de la famille qui s’occupait précédemment de l’entretien du parc de véhi- cules d’une grosse entreprise locale spécialisée dans la construction bois. Son cadet de 3 ans, Johann, était déjàmécanicien du temps de Patrick Petetin qui cher- chait à remettre son garage de Frasne pour se concentrer sur celui qu’il exploite égale- ment à Mignovillard. Avec un pied dans la boutique, c’est toujours plus facile d’être au courant et de franchir ainsi le

grand pas de l’installation à son compte. “On a finalement racheté le fonds de commerce, le matériel et la clientèle” , pour- suit Yannick. Les deux associés louent le bâtiment comprenant deux ateliers superposés de 200 m 2 chacun. Le garage a rouvert ses portes le 22 décembre der- nier. “On vient tout juste d’organiser des portes ouvertes à la fin du mois de janvier.” Pas question de brûler les étapes et de se mettre dans le rouge des investissements à risques. Yannick et son frère se contentent dans un premier temps d’effectuer de la répa- ration mécanique toutes marques. “On projette de s’équiper d’un véhicule de dépannage et d’étudier ensui- te la possibilité d’élargir l’activité à la vente de véhi- cules neufs et d’occasion.” Par les temps qui courent, mieux vaut être effectivement pru- dent dans ce domaine.

Du sang neuf pour la filière ovine Le lycée agricole de Levier organisait le 21 janvier les Olympiades des jeunes bergers franc-comtois. Une éclair- cie dans un ciel passablement moutonneux. L EVIER Concours régional

le second au classement. En l’occurrence Emmanuel Mathevon qui défendait quant à lui les couleurs du lycée lévitien. Le concours du 21 janvier réunissait 19 par- ticipants dont 2 filles. Tous sont issus des trois établissements comtois proposant des modules de formation ovine. Vesoul complétant ainsi le trio. Les jeunes ber- gers ont passé un test de connaissance à l’écrit et 4 épreuves pratiques : parcours de maniabilité en quad tractant un char- gement de moutons, jugement sur la conformation, parage de pieds et tri des bêtes dans un parc. “Ces olympiades sont initiées à l’échelle nationale par l’interprofession dans le cadre du pro- gramme “la charte de la relance ovine”. À l’échelle régionale, elles sont organisées par le syndicat ovin, la coopérative Franche- ComtéAnimaux et les trois établissements” , cadre Anne-Hélène Bunot, l’animatrice du syndicat qui rassemble 78 adhérents, soit pratiquement la moitié des éleveurs ovins franc-comtois. “Avec la baisse de consommation, des cours du prix de la viande qui n’évoluent pas à la hausse contrairement aux charges, la filière ovi- ne est en souffrance. On est un peu moins exposé en Franche-Comté car le mouton est plutôt une activité de diversification et les éleveurs travaillent beaucoup sur des marchés de proximité” , commente Andrée Girard, la présidente du syndi- cat néanmoins ravie de constater que des jeunes s’intéressent encore à cette pro- duction.

L’ avenir du mouton franc-comtois se conçoit dans la complémentarité d’une production laitière, en cul- ture ou en viande. Ce n’est pas Julien Sahagum, le vainqueur de ces olym- piades qui dira le contraire. Étudiant en B.T.S. production animale au lycée de Dannemarie-sur-Crète, il envisage d’abord

de s’installer dans l’élevage bovin. “Peut- être que je m’orienterai ensuite vers une diversification ovine” , souligne celui qui a décroché sa sélection pour la finale nationale. L’événement se tiendra le 21 février au prochain salon de l’agriculture à Paris. Il partagera d’ailleurs cet honneur avec

Vainqueur Julien Sahagum (Dannemarie-sur-Crète), second : Emmanuel Mathevon (Levier), troisième : Aurélien Thévenot (Vesoul).

Yannick 25 ans (premier plan) et Johann 22 ans ont préféré voler de leurs propres ailes.

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