La Presse Pontissalienne 112 - Février 2009

Mouthe - Région des lacs

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L’auto-entreprise fait mouche sur le marché du travail INNOVATION Une quarantaine de créations dans le Doubs Le nouveau statut d’auto-entrepreneur libère les initiatives. Dans le Doubs, des dizaines de personnes s’y intéressent, séduites par l’idée de créer leur entreprise d’une façon simple et sans contraintes.

métiers de bouche et de la construction. Avant de s’engager, il est donc préférable de s’informer. La C.C.I. et la C.M.A organisent régulièrement des réunions d’information pour accompa- gner les auto-entrepreneurs dans leur projet avec un maxi- mum de garanties. T.C.

preneur d’un certain nombre d’atouts. Néanmoins, la per- sonne qui s’y aventure ne doit pas oublier que cela ne la dis- pense pas de respecter les règles qui régissent la profession qu’elle prétend représenter. N’est pas électricien ou maçon qui veut ! Ce sont des métiers qui imposent des compétences et des assurances. “Une qua- lification est requise par la loi (un diplôme ou trois années d’expérience)” pour une ving- taine de professions, dont les

activité indépendante” estime Hervé Novelli. La procédure est simplifiée mais le statut d’auto-entre- preneur est bien encadré. Par exemple, “le chiffre d’affaires pour 12 mois ne doit pas dépas- ser les 32 000 euros pour les activités de prestations de ser- vices et 80 000 euros pour les activités de production, fabri- cation, commerce” rappelle la Chambre de Métiers. En revanche, le paiement des cotisations sociales est assou- pli comparé à une entreprise classique. L’entrepreneur a le choix de s’en acquitter tous les mois ou tous les trimestres. Leur montant est de 21,3 % du chiffre d’affaires et ce, quelle que soit son importance pour les activités de services. Il est de 12 % pour les activités de production. “L’affiliation au R.S.I. (régime social des indé- pendants) garantit aux coti- sants une couverture maladie sauf si aucun chiffre d’affaires n’est déclaré pendant un an” poursuit la Chambre deMétiers du Doubs. Parmi les mesures intéressantes, l’auto-entre- preneur est également exoné- ré de taxe professionnelle pen- dant trois ans ! “Ce statut est un bon moyen de tester un marché et pourquoi pas de changer ensuite de sta- tut pour créer une société clas- sique, plus pérenne” note le ser- vice juridique de la Chambre de Commerce et de l’Industrie. L’auto-entreprise peut donc être une étape avant l’entreprise traditionnelle. La simplification des formali- tés dote le statut d’auto-entre-

P révu par la loi de moder- nisation de l’économie, le statut d’auto-entrepre- neur suscite l’intérêt de celles et ceux qui ont envie de tra- vailler pour leur propre comp- te. Ce nouveau dispositif qui est entré en vigueur début jan- vier semble faire mouche sur le marché du travail. En un mois, dans le Doubs, la Chambre de Métiers et de

désormais aux professions libé- rales ! Le grand principe de ce dispo- sitif imaginé par Hervé Novel- li, secrétaire d’État chargé des P.M.E., est de “libérer les ini- tiatives” chez toutes les per- sonnes qui ont un projet d’entreprise, peu importe que l’on soit étudiant, déjà salarié, fonctionnaire, demandeur d’emploi ou retraité. L’essentiel est de développer “une activi- té à titre principal ou complé- mentaire pour augmenter ses revenus” a indiqué le secrétai- re d’État. En filigrane de cet- te mesure, l’État cherche aus- si à lutter contre le travail au noir. Pour encourager cet esprit d’initiative, toutes les démarches administratives inhérentes à la création d’une entreprise ont été simplifiées. En quelques minutes seule- ment, on devient auto-entre- preneur et ce, sans débourser un centime d’euro. Rapide, faci- le et gratuit : voilà la recette. Ceux qui le souhaitent peu- vent se déclarer sur Internet, ce qui leur évite d’avoir à se déplacer à la C.C.I. ou à la C.M.A. pour s’enregistrer. Le système est extrêmement souple pour les “personnes qui ne veulent pas nécessairement créer une société commerciale pour exercer leur nouvelle acti- vité et souhaitent pouvoir débu- ter ou arrêter facilement leur

l’Artisanat, et la Chambre de Commerce et de l’Industrie ont déjà enregistré la création d’une quarantaine d’auto-entreprises dans des secteurs variés (méca- nicien automobile, tapissier, créateur de bijoux, service à la personne, installateur de stores…). Les profils sont très variés. Jusque-là réservé aux métiers de l’artisanat et du commerce, ce statut s’applique

Renseignements sur www.auto-entrepreneur.fr

M OUTHE Témoignage “C’est le statut idéal pour tester le marché” Salarié en Suisse, Mathieu Le Duc exerce également depuis le 5 janvier ses talents de mécanicien auto au sous-sol de son domicile. Le statut d’auto-entre- preneur lui permet de tâter le terrain avant d’aller plus loin dans son projet d’installation.

mon cas. Au-delà, on passe en micro-entreprise. L.P.P. :Comment vous organisez-vous avec votre emploi en Suisse ? M.L.D. : Je travaille à Orbe de 6 heures à 15 heures, ce qui me libère une bonne partie de l’après-midi pour m’occuper des voitures. L.P.P. : Vous êtes équipé en consé- quence ? M.L.D. : J’ai d’abord transfor- mémon garage en ate- lier puis j’ai investi de façon à pouvoir réali- ser des travaux d’entretien et de répa- ration automobile. Les clients bénéficient des mêmes garanties pro- posées par un gara- giste. Les choses sont claires. C’est le statut idéal pour tester le marché. L.P.P. :En vue d’une installation futu- re ? M.L.D. : Tout à fait.Aujourd’hui, le but n’est pas forcément de gagner plus mais de vérifier s’il est vraiment possible de vivre de cette activité à Mouthe. Propos recueillis par F.C.

La Presse Pontissalienne :Qu’est-ce qui motive cette double activité ? Mathieu Le Duc : Tout simple- ment l’envie d’exercer mon premier métier à savoir la mécanique auto. On est venu à Mouthe en mai 2000. J’ai trouvé assez rapidement un emploi dans une petite entre- prise de mécanique de préci- sion à Orbe. Comme on se plaît à Mouthe, on souhaite y res- ter longtemps. D’où l’idée de concilier ces deux projets dans

Des artisans changent de régime pour adopter le statut d’auto-entrepreneur plus souple, moins contraignant et pour certains plus rentable.

une démarche évolu- tive et bien structu- rée. L.P.P. :Comment avez-vous découvert ce statut d’auto- entrepreneur ? M.L.D. : Par le biais d’une annonce lue dans la presse.

Une grande souplesse dans la gestion du travail.

L ES F OURGS

Inauguré le 31 janvier

Grosse ambiance au snowpark des Granges Berrard

L.P.P. : En quoi correspond-t-il à vos attentes ? M.L.D. : La procédure de décla- ration est rapide et très sim- plifiée. Comme on n’est taxé seulement sur les bénéfices à hauteur de 21 %, ça offre une grande souplesse dans la ges- tion du travail sous réserve bien sûr de ne pas dépasser un certain chiffre d’affaires, plafonné à 32 000 euros dans

tionne depuis l’hiver dernier. À l’occasion de l’inauguration du site, le 31 janvier, il vient d’être rebaptisé le “4 (four) Park”. Ce nouveau nom désigne aussi la jeune association créée pour la circonstance en vue de s’occuper du site. Le côté surpre- nant de la chose, c’est qu’elle réunit une dizaine de jeunes Pontissaliens. “On avait d’abord sollicité la C.C.L. pour aménager un snow-park au Larmont. Mais ça n’a pas abouti. La commune des Fourgs a répondu favorablement à notre deman- de” , explique Dylan, son président. Voilà pourquoi le snow-park des Granges-Ber- rard est désormais envahi par une colo- nie d’adolescents pontissaliens. Souvent très bien enneigé parce que par- ticulièrement froid, le coin semble d’ailleurs prédestiné à focaliser l’attention des ama- teurs de glisse. En 1924, on envisageait déjà d’y aménager un skidrome doté d’une remontée mécanique par traction ani- male. Plus tard, dans les années soixan- te, on y organisait des fêtes de la neige. Les temps changent, l’esprit demeure. Le Four park des Granges-Berrard est en passe de devenir le rendez-vous incontournable de tous les mordus de sauts acrobatiques.

Haut lieu du nordique, la petite station se met aussi aux nouvelles disciplines free-style avec cet aménagement qui fait fureur chez les jeunes.

L es ados en raffolent. Il suffit de les observer s’envoyer dans les airs pour comprendre qu’on n’est pas forcé- ment obligés d’aller dans les Alpes pour s’éclater en ski alpin. Un peu de pente, quelques travaux de terrassement pour installer l’incontournable “big air” et le

tour est joué.Ajoutez-y des tremplins plus modestes, des rails et vous obtenez une douzaine de modules différents. De quoi occuper pendant des journées entières la communauté locale des fondus de sauts tous plus acrobatiques les uns des autres. Le snowpark des Granges Berrard fonc-

Mathieu Le Duc a trouvé dans le statut d’auto- entrepreneur la formule adéquate à son projet d’évolution professionnelle.

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