La Presse Pontissalienne 112 - Février 2009

LE DOSSIER

16

P ÔLE MÈRE - ENFANT Le chef de pôle par défaut L’accouchement vérité du gynéco En poste à Pontarlier depuis 1979, comme inter- ne puis praticien hospitalier, le docteur Pierre Boyadjian est le responsable du pôle mère-enfant depuis 2007. L’activité ne manque pas dans ce ser- vice confronté à un manque crucial de gynéco- logues. Ce souci récurrent exaspère le chef de pôle également très critique sur les conséquences de la nouvelle tarification et sur la réforme de la gou- vernance hospitalière. Entretien.

Entre les soucis de recrutement et les travers de la réforme hospitalière, la coupe est pleine

pour Pierre Boyadjian.

prend en charge des futures mamans qui viennent de Maîche, du plateau duRussey. La rénovation complète des services participe peut-être à cette attractivité. L.P.P. : Tout va pour le mieux donc ? P.B. : On a un bel outil mais onmanque de praticiens. Il y a assez d’activité pour occuper 5 gynécologues à temps plein et non pas lamoitié comme c’est le cas actuellement. L.P.P. : Comment s’effectue alors la régula- tion ? P.B. : Lesmédecins de ville et les sages- femmes prennent plus de consulta- tions. L’hôpital fait de temps en temps appel à des renforts supplémentaires, notamment le week-end. L.P.P. : S’agit-il d’un problème spécifique à Pontarlier ?

P.B. : Non, il y a déjà un souci de recru- tement national dans cette spécialité. Comme on est dans une zone sous- dotée, Pontarlier est toujours en souf- france. Quand on arrive à trouver un gynécologue, il ne reste guère plus d’un ou deux ans avant de repartir.Aujour- d’hui, on est en attente de recrute- ment. On passe par des agences spé- cialisées qui prospectent surtout à l’étranger. C’est d’autant plus com- plexe que l’exercice de la gynécologie suppose une très bonnemaîtrise de la langue française et un niveau de for- mation qu’on ne retrouve pas dans tous les pays. L.P.P. : D’autres problèmes ? P.B. : Avec la nouvelle tarificationT2A appliquée depuis le 1 er janvier 2008, les hôpitaux publics sont désormais contraints de faire du chiffre.Une péti- tionad’ailleurs recueilli plus de 150 000

signatures contre cette tarification qui est passée brutalement de 50 à 100%. Et la réforme en cours de la gouver- nance hospitalière s’inscrit dans la même logique comptable.Elle implique la suppression de 20 000 postes de soi- gnants en France pour parvenir à l’équilibre. Cela va à contresens des missions de santé publique. C’est l’amorce d’une médecine à la rentabi- lité. On est obligé de raisonner en tenant compte des cibles. On calcule, on valorise l’activité. On n’a pas du tout été formé à cettemédecine contre laquelle on s’oppose formellement. C’est aussi les raisons pour lesquelles j’ai démissionné de la chefferie de pôle. On est deux à l’avoir fait à Pontarlier. Je continue néanmoins à assumer cet- te responsabilité à défaut de trouver d’autres volontaires au poste. Propos recueillis par F.C.

L a Presse Pontissalienne : La création du nouveau pôlemère-enfant était-elle justifiée ? Pierre Boyadjian : La maternité et la pédiatrie étaient les services les plus distants dans l’hôpital. Les locaux n’étaient plus du tout adaptés et il fal- lait améliorer l’hôtellerie. Ce regrou- pement s’avérait nécessaire d’autant qu’il est aussi imposé par la loi depuis 1998. L.P.P. : Comment a évolué l’activité de la maternité ? P.B. : En 1983, on était à 293 naissances annuelles. À l’époque, il y avait enco- re des accouchements à domicile et desmaternités à la clinique et surMor-

teau, qui ont fermé les unes après les autres. La courbe s’est orientée sans discontinuer à la hausse à partir de 1983, évoluant de 370 à 1 136 nais- sances en2008,recordabsoluà l’hôpital. L.P.P. : On fait beaucoup d’enfants dans la région… P.B. : Cette bonne dynamique traduit la vitalité démographique locale avec des familles jeunes souvent composées de trois enfants. On ne peut pas se plaindre de cette progression d’activité. Elle est aussi encouragée par une situa- tion sans concurrence sur le territoi- re de santé. Le rayonnement du pôle mère-enfant déborde sur le Jura jus- qu’à Nozeroy, Foncine-le-Haut… On

P ROSPECTIVE Extension, redistribution Les projets à l’horizon 2011-2016 Le transfert de l’E.H.P.A.D. qui devrait ouvrir en août 2010 va libérer le bâtiment de la maison de retraite et les ser- vices long séjour. Matière à réflexion.

Maurice CHARBERET • Jean-Pierre BAVEREL PONTARLIER

Muriel PELISSIER SAINT-CLAUDE

Gérard BAUMANN ARBOIS

Vos trois agences GAN Assurances seront à nouveau présentent lors de la 30 ème Transjurassienne les 07 et 08 février prochain sous le chapiteau d'arrivée. Vous pourrez participer gratuitement au jeu concours qui vous permettra de gagner de nombreux lots Venez participer, nous vous attendons avec des surprises...

C e départ coïncide prati- quement avec le prochain plan directeur qui déter-

tion des diverses associations qui gravitent autour de l’hôpital. Parmi les autres pistes à l’étude : de l’hébergement pour le personnel de garde ou encore une plateforme logis- tique. “Aucune option n’est enco- re arrêtée.” Reste à statuer sur la partie la plus ancienne de la maison de retraite qui pourra être réha- bilitée ou démolie. Cette der- nière option étant la plus plau- sible selon le directeur Dominique Bardou.

l’établissement” , explique Jean- Noël Gras. Les services U.S.N. seront reconvertis. Ils servi-

ront à l’extension du pôle médecine ou seront aménagés des chambres à 1 lit. L’espace cure médi- cale de la maison de retraite pourrait accueillir le pôle soins

minera les nouveaux projets à entre- prendre entre 2011 et 2016. Dossier prioritaire, la réno- vation de la phar- macie, seul service laissé en l’état.

La rénovation de la pharmacie.

de support et une crèche par- tagée avec l’usine Nestlé voi- sine. Il est aussi question de réaliser les locaux à destina-

“Aujourd’hui, elle est dispersée sur plusieurs salles et trop éloi- gnée des services médicaux. Elle sera repositionnée dans

La réhabilitation des locaux laissés libres par le départ de l’E.H.P.A.D. est à l’étude”, annonce Jean-Noël Gras, le directeur adjoint.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online