La Presse Pontissalienne 112 - Février 2009

LE DOSSIER

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L’HÔPITAL À CŒUR OUVERT

Sujet sensible s’il en est, l’avenir de l’hôpital public est au cœur des débats d’actualité. La réforme de la gouvernance hospitalière suscite les plus vives inquiétudes. S’il semble pour l’instant moins mena- cé que d’autres établissements régionaux, l’hôpital de Pontarlier poursuit sa mutation en s’adaptant aussi aux nouvelles règles d’organisation. Les- quelles, en bouleversant les habitudes, en accor- dant plus d’importance au médical, ne sont pas sans conséquences comme le dénoncent ouver- tement certains praticiens. L’hôpital se moderni- se, les services aussi mais le moral des troupes n’est pas toujours au beau fixe. Dossier.

F RANCHE -C OMTÉ

Plan Hôpital 2012

85,6 millions d’euros pour les hôpitaux locaux

P ROJET D ’ ÉTABLISSEMENT 70 millions d’euros L’hôpital de Pontarlier poursuit sa cure de remise en forme Cette transformation engagée depuis une vingtaine d’années va aboutir à la rénova- tion pratiquement complète des services. Elle doit conforter l’ancrage de l’établissement au cœur de son territoire de santé dans un contexte de réforme loin de faire l’unanimité.

D ans le cadre du plan Hôpi- tal 2012 qui prévoit une aide de 10milliards d’euros à la modernisation des établis- sements de santé français, la Franche-Comté s’est vue attri- buer par l’État, une première dotation de 85,6millions d’euros. Cette enveloppe a permis de sou- tenir le financement de trois projets. Il s’agit de l’extension de la Polyclinique de Franche- Comté (10 millions d’euros), l’extension de l’unité de psy- chiatrie du centre hospitalier de Pontarlier (4 millions d’euros) et la création de l’institut de can- cérologie de Besançon, un dos- sier en passe d’être ficelé (59mil- lions d’euros). Les 12 millions d’euros restants sont destinés à moderniser les systèmes d’information (informatisation du système de soin de 6 éta- blissements par exemple.) En milieu d’année, la Franche- Comté devrait percevoir une seconde enveloppe que l’Agence Régionale de l’Hospitalisation

espère équivalente à la première. L’A.R.H. ne sait pas encore à quels projets elle adressera les financements. Pour cela, elle devra procéder à un arbitrage sur la base d’une liste de 12 dos- siers. “Nous ne pourrons pas contenter tout le monde” annon- cent d’emblée les services de l’A.R.H. Parmi les centres de soins qui sollicitent l’aide de l’État, il y a l’hôpital local de Nozeroy, le centre hospitalier de Dole qui envisage de s’équiper d’un plateau technique. Novil- lars et Poligny ont également des prétentions. “Beaucoup de projets sont chiffrés entre 10 et 15 millions d’euros. À ce jour, l’arbitrage n’est pas fait.” Le site médian deTrévenans (entre Bel- fort et Montbéliard) ne figure pas dans la liste car l’investissement de 350 millions d’euros qu’il nécessite est trop important. Ce dossier fera l’objet d’une demande de financement particulière auprès du ministè- re de la Santé.

Le projet d’établissement

Centre Hospitalier Régional de Pontarlier 1 100 personnes, soit 600 postes Équivalents Temps Plein 500 lits dont la moitié en longs séjours Budget annuel : 60 millions dʼeuros

La construction du nouvel E.H.P.A.D. à Doubs représente le plat de consistance de projet d’établissement.

P lus on opère, mieux on se por- te quand on est un centre hos- pitalier comme celui de Pon- tarlier qui s’est d’abord concentré à partir de 1990 sur la modernisation de l’activité chirurgicale. À signaler aussi en 1998, l’ouverture du Grand Vallier qui concrétisait le transfert de l’activité psychiatrique de Villers- le-Lac vers la capitale duHaut-Doubs. “La seconde étape a été marquée par le rapprochement du plateau tech- nique de la clinique Saint-Pierre sur l’hôpital” , comme le rappelait Patrick Genre, le président du conseil d’administration lors de la présenta-

tion du projet d’établissement en cours. L’initiative a été couronnée de succès puisqu’elle a largement participé au développement de l’activité. Cela explique probablement pourquoi l’établissement pontissalien n’est pas sous la menace de suppressions de postes, contrairement à Besançon, Dole, Lons, Belfort Montbéliard voi- re Champagnole qui pourrait se voir amputer de son service de chirurgie. L’ambiance n’est guère à l’euphorie dans la révision de la carte hospita- lière régionale. Pas question, pour autant, de changer de stratégie de développement. Conformément à la

et/ou de modernisation inscrits au plan directeur. Idem pour les services techniques et administratifs. “Ce plan va permettre de renforcer la proximi- té de l’offre de soins aux habitants eux- mêmes. Malgré le contexte difficile, il est capital de respecter cette feuille de route voire de l’amender. On suivra avec vigilance les débats autour de la loi “Hôpital-Santé-Territoire” en espé- rant avoir les moyens de mettre en pratique ces politiques” , conclut Patrick Genre. F.C.

un plan directeur particulièrement ambitieux puisqu’il correspond à 70 millions d’euros d’investissement. 14 millions ont été consacrés au pôle mère-enfant. Le futur E.H.P.A.D. dont l’ouverture est prévue en août 2010 représente quant à lui une envelop- pe de 37 millions d’euros. À ces deux nouvelles structures, on peut égale- ment ajouter l’école d’infirmière (I.F.S.I.) transférée depuis 2006 sur la zone des Épinettes. Les 7 pôles médicaux ont bénéficié ou vont béné- ficier de travaux d’agrandissement

loi de 1991, Pontarlier a élaboré un ambitieux projet d’établissement 2006- 2011. Ce programme vise à satisfai- re aux priorités posées par le troisiè- me Schéma Régional d’Organisation Sanitaire (S.R.O.S. 3) pour répondre aux besoins de santé de la popula- tion. “Il est composé sur un projet médi- cal et définit les objectifs généraux dans tous les domaines : médical, social, paramédical, système d’information, de soins…” , précise Dominique Bardou, le directeur. Le projet d’établissement s’appuie sur