La Presse Pontissalienne 111 - Janvier 2009
LE DOSSIER
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V AL DE M ORTEAU
Un concours d’envergure internationale Dans le souvenir de la célèbre Coupe Klaus
Cette compétition de saut à ski organisée jusqu’au début des années soixante-dix a marqué toutes les mémoires dans le Val deMorteau où la pratique des sports d’hiver se structura plus difficilement sans jamais rattraper son prometteur décollage.
L’ essentiel des pistes de fond et la totalité des remontées méca- niques, c’est-à-dire Chauffaud, Mont Meusy et la Bonade à Grand’Combe-Chateleu se concen- trent aujourd’hui sur le versant fran- co-suisse du Val de Morteau. Là où se trouvent les meilleures conditions d’enneigement. Côté paysages, ce domaine mérite largement le détour sans offrir, pour autant, ni les pentes d’un Mont d’Or ni l’ambiance nor- dique du plateau des Fourgs ou de Chapelle-des-Bois. Même si la géographie et l’altitude n’expliquent pas tout, ces données ont quand même largement favorisé l’essor du ski dans le massif. Pour ces raisons et d’autres probablement, le Val de Morteau s’est familiarisé avec la glisse un peu plus tardivement qu’ailleurs. Le Ski-Club de Villers voit le jour en 1934 et la Société des Sports d’Hiver de Morteau (S.S.H.M.) en 1937, soit une bonne vingtaine d’années après celui du Risoux par exemple. Dans la foulée, les premiers tremplins, les premières pistes sont ouvertes à Côte Grillon et à la Com- be Geay. Les skieurs locaux dévalent également les pentes des Arces. La S.S.H.M. débroussaille en 1942 une piste sur le Mont Vouillot qu’il faut, comme les autres, remonter à la force du mollet. Après la Libéra- tion, les pionniers du club mortua- cien se mettent en quête d’un lieu propice au saut à ski. Ils construi- sent alors le tremplin en bois au lieu- dit le Stand. Débute alors une formidable épopée qui prend toute sa dimension à par- tir de 1951 avec l’organisation de la Coupe Klaus, du nom de la célèbre chocolaterie mortuacienne. Le direc- teur de la fabrique, Maurice Gander, également membre de la S.S.H.M., propose de doter ce concours de nom- breux lots. Ce sponsoring attise vite les convoitises. Les plus grands cham- pions de la discipline s’affrontent à Morteau devant les regards admira- tifs de milliers de spectateurs. En
tuaciens se sont perfectionnés en fré- quentant cette propriété qui appartient à une association de protestants. Cela nous sert aussi à l‘organisationde stages pour les jeunes qui s’entraînent au Chauffaud et au Mont Meusy. Le club compte 300 à 350membres si l’on inclut ceux profitant des séjours aux Conta- mines. Il y a environ 150 licenciés“spor- tifs” autant en fond qu’en alpin.” Le problème dumanque de bras se fait de plus en plus aigu. La Val’Ski, cour- se populaire de ski de fond qui se dis- putait sur les crêtes, a périclité faute de neige. “On organise encore quelques concours régionaux en ski alpin au Mont Meusy. Mais les jeunes sont de moins en moins attirés par la compé- tition. Ils ont du mal à persévérer au- delà des cadets.” La mode du zapping des activités affecte toutes les disci- plines sportives.Changement d’époque, changement de comportement auquel il faut bien s’habituer. Les plus grands champions de la dis- cipline se retrouvaient tous les ans sur le tremplin de Morteau pour dis- puter la Coupe Klaus. L’événement attirait entre 10 000 et 12 000 spectateurs.
Zoom Le saut mortuacien définitivement enterré E n 1996, une poignée dʼinconditionnels de la section saut du ski-club du Val de Morteau envisagent de renouer avec cette pratique délocalisée entre temps sur Chaux-Neuve. “On a monté un pro- jet concernant la construction d’un petit tremplin synthétique de 25 m qui vien- drait compléter les installations de Chaux- Neuve” , rappelle Jacques Ryser, à lʼorigine de cette initiative. Les argu- ments avancés ne manquaient pas dʼintérêt. Avec près de 18 000 habitants, le Val de Morteau offrait un potentiel démographique laissant espérer un pos- sible redémarrage du saut. 20 ans après la mise au rencart du grand tremplin, il subsistait encore un noyau de prati- quants prêts à sʼinvestir dans lʼencadrement de la discipline. “Pen- dant des années, on a continué à s’entraîner régulièrement à Chaux-Neu- ve. On se déplaçait avec une ou deux voitures”, confirme lʼancien sauteur. Dʼautre part, le district et les sponsors étaient plutôt favorables et prêts à mettre la main à la poche. “À l’époque, le mon- tant de cet équipement s’élevait à 300 000 francs. Sa réalisation était néanmoins conditionnée à une subvention indis- pensable du Conseil général qui avoi- sinait 1/3 du financement. Les instances du ski pouvaient apporter environ 35 000 francs. Le reste était supporté par le district qui n’avait pas les moyens de prendre tout en totalité” indique Jean- Marie Binétruy. Malheureusement, le Département nʼa pas souhaité sʼengager sur ce tremplin complémentaire, considérant quʼil inves- tissait déjà beaucoup dʼargent dans le stade de saut de Chaux-Neuve. Jacques Ryser nʼa pas tout à fait la même per- ception des choses. “En se débrouillant bien, on pouvait faire pour beaucoup moins cher. Si ce projet n’a pas abou- ti, c’est davantage le fait d’une volon- té politique.” La Val’ski était la dernière grande épreuve populaire de fond. Elle n’a pas résité au manque d’enneigement.
soixante, Morteau, Les Gras et Gran- d’Combe-Chateleu s’associent en vue d’étudier la faisabilité d’aménager un site alpin au Mont Châteleu. Ce pro- jet ambitieux se heurte au protec- tionnisme des propriétaires fonciers. Ils s’opposent également avec succès aux tentatives de Pierre Gaiffe d’implanter un véritable complexe tou- ristique au même endroit. La station duChâteleu-Chataignot ne verra jamais le jour. Les skieurs duVal deMorteau devront finalement patienter jusqu’en 1969- 1970pour goûter auxplaisirsdes remon- tées mécaniques installées au Chauf- faudet auMontMeusy.La communauté de communes duVal deMorteau assu- re désormais la gestion de l’alpin et du nordique. Le ski-club a été rejoint en 1990 par la section fond de la M.J.C. Originalité, il loue depuis très long- temps une structure d’hébergement située dans la station alpine desConta- mines. “On peut y aller un mois et 5 week-ends par an.Tous les skieursmor-
1955, la S.S.H.M. finance la construc- tion d’un tremplin enmétal doté d’une piste de réception de 120 m. Le record est établi en 1960 par l’italienAimoni avec un saut de 82,5m. Les problèmes d’enneigement, de mise aux normes, de bénévolat rendent ensuite de plus en plus complexes l’organisation de l’épreuve.La dernière édition de la cou- pe Klaus a lieu en 1973 et le tremplin est démonté quelques années plus tard. Les efforts investis dans cet équipe- ment ont longtemps retardé l’installationde remontéesmécaniques. Le premier remonte-pente sort de ter- re en1959 auGrandMont.LaS.S.H.M. sollicite un prêt auprès du syndicat des fabricants horlogers. “Ce téléski migrera au Mont Vouillot puis sera transféré plus tard à la Bonade où il fonctionnera jusque dans les années quatre-vingt” , explique Michel Ory, l’ancien président du Ski-club du Val de Morteau né de la fusion de la S.S.H.M. avec le Ski-Club de Villers en 1989. Toujours dans les années
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