La Presse Pontissalienne 111 - Janvier 2009

LE DOSSIER

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D ÉVELOPPEMENT RURAL Économie touristique Chapelle-des-Bois à fond dans l’esprit nordique La popularisation du ski de fond dans les années soixante-dix a largement contribué au développement de ce village planté au pied du Risoux.

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L’Envolée Nordique toujours au sommet de la vague

H ormis la Transju, cette cour- se disputée par équipe de deux est l’une des seules à faire encore régulièrement le plein de participants. Lancée en 1974 à l’initiative de l’Accueil Montagnard, elle attiremajoritairement des skieurs du massif jurassien. L’originalité de cette formule en duo, imaginée dans l’esprit de la solidarité, fait encore recette. Le principe étant d’être ensemble le plus souvent possible et ce, jusqu’à l’arrivée. “On n’a jamais subi une baisse d’affluence signifi- cative.” Pour des raisons de sécurité et de gestion, le nombre de doublettes est

volontairement limité à 750. L’organisation de cette course est désormais assurée par le ski-club du Mont Noir qui en tire l’essentiel de ses ressources financières. Prochai- ne édition le 25 janvier avec 2 par- cours de 25 et 45 km (départ 10 heures). L’Envolée des moineaux réservée aux enfants de 5 à 13 ans aura lieu le même jour (départ 16 heures).

Renseignements : Secrétariat du comité

d’organisation : 03 81 69 13 14 http://www.skiclubmontnoir.com

Christian Burri a dirigé l’Accueil Montagnard pendant 10 ans avant de construire son propre centre d’accueil en gîte baptisé La maison du Montagnon.

A près avoir traversé Chaux-Neuve pas toujours gâté par les flocons, le contraste est toujours saisissant de se retrouver quelques kilomètres plus haut dans cette autre ambiance où la nei- ge abonde souvent à profusion. Dans ces années soixan- te-dix qui riment avec exode rural, une poignée de jeunes Chapelans bien décidés à vivre au pays vont profiter de l’aubaine. “En 1973, on a monté l’association de l’Accueil Montagnard pour redynamiser le village. On ne pensait pas s’orienter dans le tourisme” , confie Christian Burri, ancien skieur de bon niveau qui son- geait plutôt à exercer sa formation de maçon. L’association commence par investir dans l’achat d’un fil-neige et gère une petite location de skis alpins et de fond. Constatant le succès du produit fond, nos jeunes s’empressent alors de passer leur monitorat dans cette spécialité. “On a eu la chance de rencon- trer Bernard Gentil, le fondateur de l’association natio- nale de centre-écoles et foyers de ski de fond. C’est lui qui nous a convaincus d’aller vers une démarche axée sur la formation.” La formule fonctionne tant et si bien qu’elle aboutit en 1976 à l’ouverture de l’Accueil montagnard. Ce centre-école de 150 places est aménagé aux frais de la commune qui en est propriétaire. L’association lui verse des annuités et se charge d’exploiter cette struc- ture dirigée initialement par Christian Burri. La clien- tèle afflue à Chapelle-des-Bois où elle se voit propo- ser une prestation complète intégrant l’hébergement et les cours de ski. L’Accueil Montagnard s’occupe même du damage jusqu’à l’instauration de la rede- vance en 1986. “On était en avance sur les autres sites nordiques. On dispose aujourd’hui d’un réseau com- plet de Mouthe à Chapelle-des-Bois et qui est égale- ment en lien avec celui du Haut-Jura, côté Bellefon- taine” , poursuit l’ancien directeur qui a choisi de voler de ses propres ailes à partir de 1986. Le maçon se réveille et s’investit dans la construction d’un gîte qui comprend aujourd’hui 80 lits dont une trentaine en appartements meublés. Au fil des ans, l’Accueil montagnard monte en puissance. L’équipe s’étoffe. La gestion se professionnalise. Comme sou- vent en pareil cas, des dissensions se créent entre les salariés et le conseil d’administration. On atteint en quelque sorte les limites du fonctionnement associa- tif. Il ne résistera pas à l’essoufflement de la pratique populaire du ski de fond. L’Accueil Montagnard fer- mera ses portes en 2002. Le bâtiment est revendu à la communauté de communes des Hauts du Doubs qui en a confié la gestion au groupe Cap Vacances. Après une lourde rénovation, 4,7 millions d’euros de travaux, il vient de rouvrir avec une capacité de 195 lits à destination d’une clientèle familiale accueillie

en pension complète. Les cours ne sont plus intégrés dans la prestation mais proposés à la demande et délégués à l’école de ski internationale (E.S.I.). Res- te plus qu’à le remplir. La clientèle nordique a pris un petit coup de vieux. Passée la soixantaine, elle privilégie les balades en raquettes. “C’est clair que l’arrivée du skating n’a pas dynamisé le renouveau. La cohabitation avec les ama- teurs de style classique n’est pas toujours évidente. Il serait peut-être opportun aujourd’hui d’ouvrir quelques pistes uniquement en alternatif.” L’avenir du touris- me nordique passe par un rajeunissement des prati- quants.

L’Envolée Nordique, un succès jamais démenti en 34 éditions.

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