La Presse Bisontine 98 - Avril 2009

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n° 98 - Avril 2009

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SCIENCES Année mondiale de l’astronomie à Besançon L’année sera astronomique Année mondiale de l’astronomie, c’est le

Céline Reylé, astronome à l’Observatoire de Besançon. L’astrographe (derrière elle) sera rénové et une nouvelle lunette permettra

moment de lever les yeux au ciel. Chercheur à Besançon, Céline Reylé étudie les étoiles, les planètes, le système solaire. Rencontre avec une scientifique qui pense que nous ne sommes pas seuls dans l’univers.

L e métier d’astronome n’est plus ce qu’il était. Patien- ter des heures dans la cou- pole, l’œil rivé dans la lunette du télescope à scruter le ciel : c’est dépassé. Aujour- d’hui, les astronomes travaillent sur écran avec des données informatiques. “Il m’arrive d’aller dans les grands obser- vatoires comme auChili,Hawaï, ou aux Îles Canaries” explique Céline Reylé, astronome à l’Observatoire de Besançon, un des plus petits en taille en Fran-

ce, mais à la pointe de la recherche. Le voyage n’a rien d’un séjour vacances. “Il faut faire une demande pour justi- fier son arrivée. Une fois là-bas, on enregistre les images… et on rentre avec une pile de D.V.D. qu’il faut ensuite analyser.” Titulaire d’une thèse en astro- physique (Bac + 8), Céline a étudié la composition des comètes ainsi que la voie lac- tée, sa formation, sa taille. Depuis son bureau bisontin, l’astronome et astrophysicien-

aux curieux de découvrir les astres et planètes.

ne prépare actuellement des logiciels pour des missions spa- tiales ou sur la découverte des “naines brunes” , astres origi- naux entre la planète et l’étoile. Voila ses missions. Ce sont loin d’être les seules. Si l’Homme connaît mieux l’espace qu’il ne connaît ses fonds sous-marins, l’étude du ciel demeure un champ incom- mensurable et “depuis 15 ans, nous avons découvert 300 exo- planètes” dit Céline, comme pour mesurer toute l’étendue du travail qu’il reste à réaliser. Le sien n’est-il pas une aiguille dans une botte de foin ? “Non , rétorque-t-elle. Chaque cher- cheur apporte une pièce à un grand puzzle qui n’est jamais fini. Regardez Galilée : c’est grâ-

ront gratuitement s’immiscer dans la peau d’un astronome grâce à cettemanifestation. Des colloques seront organisés avec des chercheurs venus de la Fran- ce entière. Un cycle de confé- rences et d’interventions en lycées sur la célébration du 4 ème centenaire de la découverte des satellites de Jupiter par Gali- lée sera organisé. Le 20 mars, l’équinoxe du Printemps sera célébré avant la nuit des étoiles au mois de juillet. Répondre à une présence extra- terrestre, c’est l’autre mission des astronomes. L’occasion de poser à la question à Céline Reylé si elle croit à une vie extra- terrestre : “Je pense qu’il y a de la vie ailleurs. La terre n’est pas un cas unique…Le seul élément

qui peut conditionner la vie : c’est l’eau et liquide de préfé- rence car elle permet aux molé- cules de se rencontrer.” Cette question est pourtant loin de tarauder les astronomes davan- tage inquiets par la pollution lumineuse. Depuis les villes, il est en effet devenu difficile de scruter le ciel… Une occasion en moins pour les citadins de comprendre ce qui tourne au- dessus de leur tête. Pour tout savoir, rendez-vous à l’Observatoire. E.Ch. Renseignements sur l’année mondiale de l’astronomie à Besançon : www.obs-besancon.fr

ce à lui que l’on a appris que la terre n’était pas au centre du système solaire.” À 35 ans, cette mère de famil- le jongle entre vie de famille et étude du ciel. Ses heures ne sont pas comptées et à l’inverse d’autres chercheurs, elle n’a pas répondu à l’appel des sirènes. La fuite des cerveaux vers l’étranger, mesurable dans ce métier, demeure un fléau. “Nous sommes payés comme des fonc- tionnaires, avec ce privilège d’avoir un poste stable contrai- rement à d’autres pays.” À l’inverse, le recrutement est dif- ficile. Cette année, 7 postes sont offerts pour 120 candidatures. Avoir la tête dans les étoiles, ça se mérite ! En 2009, les Bisontins pour-

L’astrographe sera rénové et ouvert à tous Besançon accueillera la semaine de lʼastrophysique française du 29 juin au 4 juillet. Ce colloque annuel est organisé par la Socié- té française dʼastronomie et dʼastrophysique (SF2A). Durant cet- te même semaine interviendra lʼinauguration officielle de la lunet- te rénovée. Les astronomes feront admirer Saturne, la Lune, lʼamas globulaire dʼHercule ou la nébuleuse annulaire de la Lyre aux professionnels et curieux. À noter que lʼastrographe, pro- priété de la ville de Besançon, devrait être rénové pour lʼoccasion. Problème, il manque encore quelques crédits pour finaliser le lif- ting du bâtiment. Coût dʼenviron 20 000 euros. Des visites seront organisées. Se renseigner auprès de lʼObservatoire.

nouveau catalogue

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