La Presse Bisontine 98 - Avril 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 98 - Avril 2009

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EN BREF

GENNES Reconversion d’un cycliste Alexandre Chouffe change de braquet L’ancien cycliste professionnel natif de Gennes est aujourd’hui un artisan polyvalent. Autodidacte et opiniâtre, il se lance seul dans des projets de rénovation colossaux.

Pèlerinages Le Service interdiocésain des Pèlerinages de Besançon, Belfort et Montbéliard propose du 27 avril au 1er mai, un pèlerinage à Assise, sur les traces de Saint- François. Du 18 au 25 mai, un pèlerinage à Chypre où l’apôtre Paul commence l’évangélisation du monde occidental. Renseignements et inscriptions : Service des Pèlerinages au 03 81 25 28 22. B.A.F.A. La Fédération des œuvres laïques propose un stage de formation B.A.F.A. approfondissement du 20 au 25 avril à Noidans-lès-Vesoul (Haute-Saône) en demi-pension. Cette session prépare les animateurs à l’encadrement des temps périscolaires. Renseignements et inscriptions : U.R.F.O.L. 25 au 03 81 25 06 40. Mini-golf Ouverture du mini- golf de Chalezeule à partir du 5 avril de 14 heures à 18 heures les dimanches et jours fériés et vacances scolaires.

I l en viendra à bout. La détermination de ce garçon est trop forte pour qu’il se laisse décourager par le chantier de rénovation de l’ancienne Maison de la réserve de Labergement-Sainte-Marie qu’il a entrepris. Il y a pourtant tout à faire pour rendre habitable ce bâtiment de quatre étages à la silhouette fanto- matique. Sa carcasse austère en béton armé, érigée pendant l’entre deux guerres, se dresse à l’entrée de ce village du Haut- Doubs pontissalien.Tout est à faire pour transformer cette ancienne friche indus- trielle en un petit collectif de 13 appar- tements (6 logements supplémentaires seront aménagés dans un bâtiment annexe à venir) aux contours esthé- tiques. Un chantier de taille pour un promo- teur qui confierait chaque poste à des entreprises du bâtiment. Mais il devient colossal pour un seul homme qui l’exécute dans ses moindres détails comme le fait en ce moment Alexandre Chouffe. Il s’est attelé en solitaire à la rénovation de cet édifice ! “Il y a cinq ans, je ne savais rien faire,même pas poser une tringle à rideau sourit-il en faisant le tour du proprié- taire. Je n’ai besoin de personne pour faire ce que je fais.” L’autodidacte est opiniâtre et exigeant avec lui-même.

C’est avec cette force de caractère qu’il s’est approprié en quelques années la culture du bâtiment faite de technique, d’outillage et de matériaux. Son école fut celle de son père au contact duquel il a beaucoup appris. “Sans lui, je ne serais jamais arrivé là” dit-il recon- naissant. L’effort n’effraie pas celui qui a commencé par construire sa maison d’habitation de ses propres mains pen- dant un an. Par principe, Alexandre Chouffe avan- ce à son rythme, sans pression. Il est son propre chef et n’a de comptes à rendre à personne,même pas à un client puisque la particularité de son activité est qu’il

Alexandre Chouffe se passionne pour le patrimoine qu’il rénove seul.

passé quatre ans chez les pros, il venait de retrouver le peloton amateur et cou- rait sous le maillot du S.C.O.D. (Sprin- ter Club Olympique Dijon). Il chuta vio- lemment pendant l’épreuve après avoir été bousculé par une voiture de course. Rideau. “Cette chute m’a cassé morale- ment. Ça a été le tournant de ma vie et de ma carrière car j’ai tout arrêté. À l’époque j’étais en pleine force de l’âge, je faisais 700 km par semaine.” Pour le grand public, Alexandre Chouf- fe est toujours ce coureur, un routier sprinteur, tenace et puissant, qui après avoir fait ses preuves chez les amateurs que ce soit à l’Amicale cycliste bisonti- ne ou auV.C.C.M.M. (Vélo Club des Can- tons de Morteau et Montbenoît) de 1995 à 1997, s’est hissé chez les pros. En 1998, il intègre l’équipe Bigmat-Aubert. C’est avec elle qu’il gagnera une étape sur le Tour de l’Avenir et participera à de grandes courses comme Paris-Roubaix et le Tour du Qatar avant de signer en 2002 chez Oktos. Il devait être au départ du Tour de France 2001 mais il fut écar- té de la sélection au dernier moment.

Alexandre Chouffe se targue d’avoir tou- jours roulé à l’eau claire. Il n’a jamais pu se résigner à accepter le dopage, cet- te “tricherie organisée.” Cette facette peu glorieuse du cyclisme professionnelle - entre autres - l’a toujours répugné. “J’ai aussi voulu quitter les pros car j’en avais marre de me battre contre des extrater- restres. Je n’acceptais plus le système.” La roue tourne mais Alexandre Chouf- fe n’a jamais vraiment tourné cette page sportive de sa vie. Licencié à Pontarlier il roule encore aujourd’hui pour le plai- sir avec des amis, comme Vincent Phi- lippe et Didier Faivre-Pierret. L’artisan passe plus de temps à se passionner pour le patrimoine que pour le vélo. À Guillon-les-Bains (commune située à quelques kilomètres de Baume-les- Dames), il restaure une annexe des anciens thermes dans laquelle il a amé- nagé une salle des fêtes d’une capacité de 450 personnes, le tout agrémenté d’un gîte. Cela à la seule force de ses bras et toujours à l’eau claire. T.C.

travaille pour lui. Il réno- ve des biens dont il est propriétaire pour les louer mais jamais pour les revendre, “ce n’est pas le genre de la maison.” À 34 ans, ce gaillard serein et tranquille est devenu un bâtisseur. Un rôle qu’il assume depuis qu’il a quit- té brutalement le cyclis- me. C’était en juin 2003, à Plumelec en Bretagne, lors des Championnats de France. Après avoir

“Je n’acceptais plus le système.”

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