La Presse Bisontine 96 - Février 2009
DOSSIER
La Presse Bisontine n°96 - Février 2009
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2009 : LA CRISE N’ARRÊTERA PAS LES INVESTISSEMENTS
La prudence sera-t-elle de mise en ce début d’année marquée du sceau de la crise ? Si les dépenses inconsidérées sem- blent être démodées (on le voit notamment avec les cérémonies de vœux, plutôt chiches cette année), cela ne signifie pas pour autant un coup d’arrêt aux investissements publics. En 2009, la ville de Besançon, et plus largement l’agglomération et le département vont pour- suivre leurs projets. Certains seront peut-être retardés et l’heure est à la recherche d’économies à la ville. De son côté, le Conseil général du Doubs confirme ses engage- ments dans le domaine de la scolarité, le soutien aux entre- prises ou l’accompagnement des personnes âgées. Car c’est bien sur les collectivités que les entreprises comptent en ce moment pour relancer l’économie. Zoom sur les princi- paux projets 2009 de ces col- lectivités.
INVESTISSEMENTS 500 000 euros d’économies Jean-Louis Fousseret : “Je suis économe et je le revendique” Les investissements de la ville ou de l’agglo ne seront pas freinés cette année. M. Fousseret promet de faire des efforts sur le fonctionnement. Pour lui, et surtout en ce moment, un sou est un sou.
J.-L.F. : Parfois, il faut savoir attendre. Pour la S.M.AC., on a bien fait d’attendre. On a voulu me faire adopter un projet qui dépassait de beau- coup nos prévisions financières et j’ai bien fait de refuser. Le projet a été revu et désormais l’enveloppe est respectée. L.P.B. : Avec la crise, la concurrence est plus vive entre les entreprises qui n’ont plus autant de travail qu’avant. C’est bon pour les finances de la ville ? J.-L.F. : Sur deux projets, la S.M.A.C. justement et la couverture de la tribune Est de Léo-Lagran- ge, nous “économisons” plus de 500 000 euros entre deux appels d’offres. L’effet “positif” de la conjoncture pour ces deux exemples, c’est que nous sommes en dessous des coûts d’objectif. L.P.B. : Les budgets de fonctionnement de la ville seront- ils revus à la baisse ?
jets que nous engageons, je demande aux ser- vices de regarder au moins cher. Le temps du “plaqué or” est révolu. Je fais à la ville comme je fais chez moi, avec mes moyens. L.P.B. : Le budget 2009 de la ville sera voté dans quelques semaines. Peut-il ne pas augmenter ? J.-L.F. : Avec une demande sociale qui explose, une demande de logements toujours aussi for- te, des demandes de places supplémentaires en crèches, comment voulez-vous que les budgets n’augmentent pas ? Ceux qui l’affirment ne sont pas dans la réalité des choses. L.P.B. : Côté investissements, l’effort de la ville est main- tenu ? J.-L.F. : Le volet “investissements” sera équiva- lent à celui de l’an dernier. Il ne faut pas oublier que l’investissement, c’est de la richesse redis- tribuée aux entreprises locales. C’est une forme de soutien à l’économie. Nous allons donc conti- nuer à investir autant en redoublant d’efforts et sur chaque euro dépensé voir s’il y a encore des marges de manœuvre possibles. Il faut reve- nir à des choses plus simples, on ne peut plus se permettre de superflu. L.P.B. :Votre réputation de “pingrerie” n’est donc pas usur- pée ? J.-L.F. : Je suis pingre et je l’assume. Je pourrais être dispendieux avec l’argent qui m’appartient. Mais avec l’argent de la collectivité, je suis éco- nome et je le revendique. Propos recueillis par J.-F.H.
La Presse Bisontine : La crise actuelle modifie-t-elle le comportement de la ville en matière d’investissements ? Jean-Louis Fousseret : Nous sommes en train de pointer tous nos projets d’investissements dans le cadre du plan pluri-annuel d’investissement pour respecter les engagements que nous avons pris en matière de fiscalité. Nous ne voulons pas peser plus sur la fiscalité locale. Je rappelle que l’État se désengage en permanence et à ce pro- pos, je suis en train de faire recenser par mes services tous les coûts supplémentaires induits par le désengagement financier de l’État. L.P.B. :Vous brandissez souvent cet argument mais avez- vous un exemple récent ? J.-L.F. : Dernier exemple en date qui peu paraître anecdotique : la réforme des conservateurs de musée. L’État a décidé de faire prendre en char- ge cette dépense par les collectivités locales. Pour nous, ce sera un coût de 150 000 euros. L.P.B. : Comment procéderez-vous pour faire des écono- mies ? J.-L.F. : On a toujours été très vigilants concer- nant l’utilisation des deniers publics et on le sera encore plus. Tous les projets d’investissement seront regardés pour être le plus économique possible. Et si la conjoncture ne s’améliore pas, certains seront repoussés. Nous sommes en train de faire des arbitrages. Ceci dit, il ne faut pas pour autant tomber dans la morosité. L.P.B. : Des projets avaient déjà été repoussés comme la S.M.A.C. Faut-il s’attendre à d’autres déceptions ?
J.-L.F. : Je ne découvre pas la rigueur aujourd’hui. Depuis plusieurs années, nous faisons des écono- mies de fonctionnement et ce, mal- gré la hausse des prix, la deman- de sociale en augmentation, le coût de l’énergie, des assurances qui augmentent…Et c’est partout que nous tentons de faire des écono- mies. Exemple tout bête : dans les services municipaux, le ménage était fait tous les jours. J’ai deman- dé à ce qu’il soit fait tous les deux jours seulement, y compris dans mon bureau. Dans tous les pro-
“Je ne découvre pas la rigueur aujourd’hui.”
Le maire de Besançon ne regrette pas que certains projets aient été repoussés.
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