La Presse Bisontine 95 - Janvier 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°95 - Janvier 2009

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EXPORT L’ouverture d’un bureau de représentation Dubaï, nouvel eldorado des entreprises bisontines ? Plusieurs entreprises locales ont participé au salon “The Big Five” à Dubaï (Émirats Arabes Unis), un des plus grands rendez-vous mondiaux dédiés à la construction.

Bernard Bozian (à gauche), l’ingénieur com- mercial de la société Dimeco, faisait partie de la délégation régionale à Dubaï (photo Dimeco).

“B uilding the Midd- le East” , “construi- re le Moyen Orient” : un pro- gramme énorme et prometteur annoncé en guise de slogan par “The Big Five”, le salon inter- national de la construction qui se tenait à Dubaï fin novembre. Petit émirat où toute construc- tion prend des proportions déme- surées, Dubaï n’en finit pas de se développer. C’est là que la plus haute tour du Monde (près de 800 m de haut) est en cours de finition. C’est là que vient d’être inauguré le plus grand complexe hôtelier duMonde édi- fié sur une île artificielle en for- me de palmier. Dubaï est le pays de tous les superlatifs et de tous les excès. Plusieurs entreprises de Franche-Comté, financièrement soutenues par le Conseil régio- nal, ont fait le voyage pour expo- ser leur savoir-faire là-bas. Par- mi elles, le groupe bisontin Mantion, un des spécialistes

mondiaux des serrures de portes coulissantes. Pour son président Denis Schnoebelen, “The Big Five” est LE salon où il faut être. “C’est un événement, un énorme salon où les 3/4 du monde vien- nent en visite. Tous les pays du golfe et plus largement jusqu’à l’Inde s’y donnent rendez-vous. C’est la deuxième fois qu’on va là-bas, on y trouve un grand inté- rêt” confie le patron de cette entreprise qui emploie 170 sala- riés, dont 85 à Besançon. Le groupe Dimeco, basé à Pirey, y voit le même intérêt. Un de ses représentants, Bernard Bozian, ingénieur commercial, faisait également partie de la délégation locale. “Le Moyen Orient est un marché en pleine croissance, il est très bon de se positionner sur place pour ten- ter de récupérer des projets d’investissement. Pour nous, fabricants de machines-outils, c’était intéressant d’y aller pour sceller des partenariats avec des agents locaux” concède Laurent

Deschamps, le directeur géné- ral de Dimeco. Pour le groupeMantion, l’intérêt de participer à ce rendez-vous d’affaires est d’autant plus fort que ses dirigeants ont décidé “d’axer tout notre développement export sur cette partie du Mon- de. Mais il n’y a pas que Dubaï, ce n’est qu’une vitrine. Il y aAbu- Dhabi qui va se développer énor- mément, puis le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Koweït…Même des pays en reconstruction comme l’Iran. Le Moyen Orient est un

marché potentiel énorme” avoue Denis Schnoebelen. Pour y asseoir sa réputation, la socié- té Mantion prévoit d’ouvrir dès le printemps prochain un bureau de représentation à Dubaï. “L’export est un travail à long terme. Et comme par rapport à d’autres pays l’industrie fran- çaise est toute petite, il faut être visible. On y va avec du coura- ge, de l’optimisme et de l’espoir” poursuit le responsable de Man- tion, une entreprise qui réalise

45 % de ses activités à l’export. Pour Dimeco, ce chiffre est enco- re plus important : l’export pèse à hauteur de 65 % de l’activité du groupe de Pirey, qui distri- bue ses produits dans 45 pays. “Lors de ce salon, nous avons fait connaissance d’une société qui nous représentera là-bas. Dans ce genre de salons, on peut faire des affaires ponctuelles qui peuvent représenter une centai- ne de milliers d’euros par an, mais c’est avec ces petits “pour

cent” que l’on arrive à 65 % de chiffre à l’export. Ce n’est pas négligeable” juge Laurent Des- champs. Mais pour pénétrer ce genre de marchés à fort potentiel, il faut du temps et de la persévéran- ce. “Quand on cible un nouveau pays, il faut au moins deux ou trois ans pour percer” avoue M. Schnoebelen. Un investis- sement à long terme. J.-F.H.

JEUX

- 20 % en un an

Rien ne va plus pour les casinos Les casinos français sont en grande difficulté et leurs recettes en chute libre depuis l’été dernier. Les patrons de ces maisons de jeu lancent un appel au secours.

L a crise loge aussi dans un mon- de doré que l’on pensait épargné du marasme ambiant, celui des jeux. Les casinos français se disent en crise et les 197 casinos français, dont celui de Besançon, viennent de lancer un appel au secours au gou- vernement pour que celui-ci soutien- ne la filière. Selon eux, l’entrée en application au 1er janvier dernier de la loi anti-tabac aurait entraîné “une rupture dans le comportement de notre clientèle et la chute immédiate du pro- duit brut des jeux”, de l’ordre de 7 à 12 % selon les établissements. “De nombreux joueurs ont recréé à domi- cile leur environnement de prédilec- tion associant le tabac aux jeux sur le Net” affirment les patrons de casi- nos. La baisse du pouvoir d’achat a porté un nouveau coup au secteur : en septembre dernier, la diminution du produit des jeux a atteint 20 % par rapport à septembre 2007. Consé- quence : la plupart des casinos “sont devenus structurellement déficitaires” si bien que “certains d’entre eux ne pourront pas survivre à cette crise” affirment-ils. Fait rarissime dans ce monde fait de

discrétion, tous les directeurs de casi- nos se mobilisent ensemble et deman- dent notamment “un allégement immé- diat des prélèvements sur les produits des jeux et le strict respect par les communes de la loi qui plafonne à 15 % la totalité des prélèvements sur le produit des jeux au bénéfice des communes.” À Besançon, le chiffre d’affaires brut du casino de l’avenue Édouard Droz s’élève à environ 20 millions d’euros par an. De cette somme, le casino Bar-

rière bisontin reverse environ 3millions d’euros au budget de la Ville. Enfin, les casinos récla- ment “la mise en place sans délai d’une législa- tion sur les jeux en ligne et la protection des casi- nos “en dur” pour faire face à l’explosion récen- te de la concurrence des opérateurs étrangers qui ont investi Internet pour proposer des sites illé- gaux en France de paris et de jeux de casino en ligne.

Les casinos “sont devenus structurelle- ment défici- taires.”

Avec la loi sur le tabac et la crise, l’activité des casinos dégringole.

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