La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

L’ÉVÉNEMENT La crise économique plombe cette fin d’année, le pouvoir d’achat des ménages est en berne, des conflits sociaux larvés empoisonnent le cli- mat. Nous relatons cette actualité peu réjouissante dans le dossier du mois (voir en page 16). Raison de plus pour apporter un magnifique rayon de soleil aux sombres pages de l’actualité locale. La Presse Bisontine n’a jamais fait du strass et du people son fonds de commerce. En ces temps maussades et dans l’objectif de soutenir une Bisontine à un scrutin national - même futile -, il est apparu naturel et bienfaisant de faire une entorse à cette règle. Et après tout, si Johanne Kervel- la atteint son étoile, Besançon aura trouvé, enfin, l’ambassadrice qu’elle cher- chait désespérément pour sortir de sa discrétion.

La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

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JOHANNE KERVELLA : un sourire dans la crise

CHALEZEULE

La future Miss France ?

Parce qu’elle le vaut bien… Qu’elle se termine en apothéose par un couronnement ou non, 2008 aura été une année pas com- me les autres pour Johanne Kervella. Élue Miss Besançon en février puis Miss Franche-Comté an août, elle sera peut-être la deuxième Miss France comtoise après Patricia Barzyk en 1980.

Plus le temps d’aller en cours… entre les 10 jours en Thaïlande et les 3 semaines de répéti- tion au Puy- du-Fou, le programme est chargé jusqu’au jour J pour

“M ieux vaut être une femme belle et rebelle que moche et re-moche” disait le grand Pierre Desproges. Il suffit d’observer Johanne Ker- vella quelques minutes pour comprendre que cette fille-là fait définitivement partie de la pre- mière catégorie, même si pour l’heure, son échar- pe de Miss lui impose une certaine réserve. À 23 ans, de belles dents, des mensurations parfaites (90-62- 90) et un Bac + 4, Johanne sera l’une des 36 filles à défiler en robe du soir puis maillot de bain devant des millions de téléspectateurs le 6 décembre prochain lors de l’élection de Miss

pas ce qu’elle pense du contrat de 10 pages qu’elle a signé en endossant l’écharpe de Miss Franche-Comté mais les nom- breuses interdictions qu’il contient - “ni marié ni pacsé, pas d’enfants, pas vivre à deux, pas fumer, pas de chirurgie esthétique ni extension de cheveux…” - la font sourire. Qu’importe, si elle est élue, elle jouera le jeu. “Miss France, c’est un tout, ça relie le social, la beau- té. On soutient beaucoup de causes, on aide les autres. On n’est pas Miss pour soi” affirme-t-elle. Et si par malchance, une plus grande qu’elle empor-

se rêve plus ingénieure chez L’Oréal que man- nequin, “trop éphémère” mais sait que l’élection “ouvre des portes.” Pourtant, elle aime strass et paillettes. “Johan- ne avait une grand-mère très coquette” confie la maman, Danièle Vallet. Prof d’E.P.S., elle n’a rien de ces mères hystériques qui poussent leur fille déguisée en dame et sachant à peine mar- cher sur des podiums. “C’est une éthique que je n’apprécie pas mais je respecte et je l’encourage.” Elle admet que sa fille “a toujours eu beaucoup de succès.” Maintenant que la machine est lan- cée et que “le plus dur est fait puisque tout le monde le sait, il faut y aller” , le 6 décembre, elle sera dans le public, au Puy-du-Fou. “Je me ferai discrète” assure-t-elle, se réjouissant que sa fille, “ancienne timide avec du caractère, soit aujour- d’hui rayonnante et bien dans sa peau.” En attendant le grand soir, Johanne Kervella fait beaucoup de sport et surveille ce qu’elle man- ge. “Ambitieuse, simple et généreuse” comme elle se définit, elle n’a qu’une idée en tête : se battre. Ses atouts sont sans doute son intelligence, sa spontanéité et son expérience de danseuse depuis l’âge de 5 ans. Seul handicap, sa taille : 1,70 m “Geneviève de Fontenay n’a jamais voté pour une fille de moins 1,74 m” lâche-t-elle, bien décidée à se démarquer autrement que par le seul phy- sique. Pas vraiment dans le moule de la Miss, la can- didate assume l’image parfois désuète qui colle au concours et balaie d’un revers de main les éventuels quolibets. “Je sais que beaucoup de filles aimeraient être à ma place.” Elle ne dira

Johanne Kervella.

France 2009. “La peur va venir progressivement” assure la can- didate. “J’ai toujours rêvé de par- ticiper à Miss France mais je vou- lais attendre d’être plus mature et surtout ne pas rater mes études.” Elle a du coup attendu au maxi- mum avant de se lancer avec brio dans la compétition, l’âge limite étant de 24 ans. Étudiante à l’I.S.I.F.C. (Institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté), elle aurait pré- féré d’abord terminer ses études de biomédicale. À un an et demi du diplôme, elle les met momen- tanément entre parenthèses. “Miss France, c’est magique et merveilleux, le prolongement du rêve de princesse de petite fille.” Pourtant, à long terme, la belle

Être Miss, pas dans la culture familiale.

te le titre, elle est pré- parée. “Ce n’est pas la fin du monde. Je reprendrai ma peti- te vie.” L’Oréal ou d’autres auront peut-être eu le temps de la repé- rer. A.B.

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