La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

DOSSIER

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ÉTUDE

Zoom Une instabilité croissante de l’emploi L es postes stables sont de moinsenmoinsnombreux

5,61 euros de l’heure Un salarié sur cinq est un salarié pauvre Près de 22 % des salariés de la région touchent un revenu inférieur à 9 396 euros par an, soit 783 euros par mois. Les femmes sont les plus touchées.

et 2004, “n’est pas toujours subie par les salariés franc- comtois” comme le souligne lʼI.N.S.E.E. à Besançon. “Les flux de sortie de l’emploi sont aussi nourris par la hausse des démissions.” Entre 1995 et 2000, le taux de démis- sion avait doublé. Mais cʼest une époque révolue, celle de la croissance. Dans lamême période (1995- 2004), le nombre dʼintérimaires a triplé dans notre région pour atteindre 15 000 salariés. Avec 5%de salariés en inté- rimen2004, lʼéconomie franc- comtoise présente le taux de recours à lʼintérim le plus éle- vé de France.

dans les entreprises franc- comtoises. tandis que ceux de courte durée et le recours àlʼintérimaugmentent.Lestrois quarts des embauches effec- tuées sur lʼannée 2004 (der- nière année disponible) sont faitesenC.D.D.(contratàdurée déterminée). Dans le tertiaire, cetteproportionestencoreplus importante :8embauchessur 10 se sont faites en C.D.D. Et les emplois les moins stables sont surtout occupés par des jeunesmaisilssontdeplusen plusnombreuxparmilesactifs les plus âgés. Mais cette instabilité, en for- te croissance entre 1995

P armi les 83 300 Franc-Comtois recen- sés par l’I.N.S.E.E.-Franche-Comté dans un récent rapport comme étant des “travailleurs pauvres”, touchant moins de 800 par mois, 6 sur 10 sont des femmes. Et plus de 30 % d’entre eux sont âgés entre 18 et 25 ans. Beaucoup de jeunes cumu- lent en plus une faible durée de travail et un bas niveau de salaire. Enmoyenne, ces jeunes ont travaillé 243 jours dans une année, contre 343 pour les salariés de plus de 25 ans. Leur salaire horaire s’établit à 8 euros nets de l’heure. Même constat pour les ouvriers et les employés non qualifiés qui perçoivent 8,50 euros de l’heure. En plus, 55 % d’entre eux tra- vaillent à temps partiel. C’est donc surtout la précarité des situations professionnelles et la durée de travail souvent à temps par- tiel qui explique ces bas salaires. Et la majo-

santé, action sociale” ou dans les services aux entreprises ou aux particuliers. Les très bas salaires horaires concernent, heureusement, moins de monde. Établi à 5,61 euros nets de l’heure, le seuil des très bas salaires concernait néanmoins près de 7 000 salariés franc-comtois. C’est le secteur de l’éducation, de la santé et de l’action socia- le qui concentre plus de la moitié de ces très bas revenus. Le pire, c’est que la plupart du temps, ces salariés ont occupé un poste à plus de 80 %. “L’installation de ces salariés dans une certaine précarité professionnelle s’explique donc plus par la faiblesse de la rémunération horaire que par le nombre de jours travaillés dans l’année” constatent les spécialistes de l’I.N.S.E.E. J.-F.H.

rité des salariés les moins bien rémunérés n’a pas tra- vaillé toute l’année. “Plus de deux salariés à bas revenus sur cinq ont travaillé moins de six mois et seulement un sur dix a occupé un poste tou- te l’année” précisent les sta- tisticiens de l’I.N.S.E.E. Besançon. La taille des entreprises dans lesquelles travaillent les Franc-Comtois influe égale- ment sur le niveau des salaires. Les deux tiers des moins bien payés travaillent soit dans le commerce, soit dans le secteur “éducation,

Leur salaire s’établit à 8 euros nets de l’heure.

C’est notamment dans le commerce que les salaires sont les plus bas.

C’est le secteur des services qui rémunère le moins bien les salariés.

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