La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

Jean-Noël Fleury, le co-président du Conseil de Quartier. Bien que le sujet mobilise depuis plusieurs mois déjà, il reste sensible. “Inutile de parler encore une fois des problèmes de la place Cassin, il ne faut pas accabler ce quartier qui n’en a déjà pas besoin.” Inutile donc de parler des problèmes de circulation, de stationnement, de diversification des commerces ou encore des problèmes de bruit et de tapage ou encore de sécurité qui découragent les habitants du secteur ? “Pour certains, la situation est intenable, il y a beaucoup de départ y compris de personnes qui vivaient là depuis longtemps” concède M. Fleury. Le groupe de travail avance donc quelques éléments quʼil doit encore peaufiner avant de les soumettre aux élus : améliorer la tranquillité publique en tra- vaillant sur un meilleur éclairage, renforcer la signa- lisation, attirer de nouvelles enseignes, installer des services publics et dʼaccueil font partie des pistes de réflexion.

PLANOISE

Zoom Place Cassin :

Deux tunnels

Circulation à Planoise : on redoute le pire E n février 2009, la Ville de Besançon lance deux importants projets pour le quartier de Planoi- se. La percée du bou- Cet hiver débuteront d’importants travaux dans le quartier de Planoise. Deux déviations en même temps et sur le même sec- teur : les habitants craignent un vrai casse-tête.

objet de réflexion L eConseildeQuartiertravailleàlapréparationdʼune grande réunion qui doit se tenir courant décembre au sujet de la place Cassin à Planoise. Celle-ci devrait regrouper habitants, élus et services techniques de la Ville pour réaménager la place et en faire un lieu plus sûr et accueillant. La percée sous le boulevard Allende qui reliera Ile- de-France à Cassin semble être le bonmoment pour repenser en profondeur la configuration de la pla- ce. Mais pour lʼinstant, lʼheure est à la réflexion. “Lorsque nous serons plus avancés sur le sujet, nous saurons faire connaître nos décisions” affirme

taient ses membres. Mais à mesure que le projet approche, les réactions se font moins consensuelles. Il est vrai qu’un tel chantier ne se fera pas sans encombres pour les habi- tants du quartier et les usagers qui traversent quotidiennement ce secteur. Deux déviations pré- vues en même temps dans un périmètre restreint provoquent l’inquiétude au Conseil de Quar- tier, comme l’indique son co-pré- sident Jean-Noël Fleury. “Ce projet doit faire l’objet d’une concertation.Actuellement, nous sommes dans une phase de réflexion et nous souhaitons fai- re des propositions concrètes à la Ville de Besançon.” Outre les encombrements que les déviations ne manqueront pas de provoquer, deux points posent particulièrement pro- blème. D’abord la percée des Hauts de Chazal crée une nou- velle voie de circulation acces- sible aux transports en com- mun. “Nous n’avons pas besoin de plus de circulation dans ce

secteur qui est déjà engorgé” poursuit Jean-Noël Fleury. Le deuxième point sur lequel le Conseil de Quartier attend des engagements de la part de la Mairie concerne la route d’Avanne qui sera utilisée lors des déviations. “Cette route est actuellement fermée à la circu- lation et on se bat pour qu’elle le reste. Nous aimerions trou- ver une autre alternative mais si cette option est maintenue, nous souhaitons que la Ville s’engage à fermer à nouveau la route d’Avanne à la circulation dès la fin des travaux.” Un groupe de travail ouvert au public s’est réuni lundi 10 novembre pour évoquer cet- te question mais aussi celle de la place Cassin (voir encadré) mais aucune proposition n’est actuellement dévoilée. “Nous attendons encore des informa- tions de la part de la Ville pour formuler nos propositions.” Affai- re à suivre. K.M.

levard Allende en vue de créer une voie souterraine rejoignant Ile-de-France à la place Cassin et la percée sous la route natio- nale qui reliera Planoise au quartier des Hauts de Chazal. Des travaux jugés utiles, com- me l’indiquait le Conseil de Quartier il y a plus d’un an déjà : “Lorsque le dossier des Hauts de Chazal est apparu, le lien avec ce nouveau quartier nous a paru essentiel. Pour le projet de l’axe Ile-de-France-Cassin, nous avons toujours fait remar- quer la coupure du boulevard Allende et la dangerosité de sa traversée par les piétons : aujour- d’hui, nous avons un projet cohé- rent qui offre une continuité urbaine et visuelle” se félici-

Le nouveau quartier des Hauts de Chazal “isolé” de Planoise par la route nationale.

MUSIQUE

Quel avenir ? Une belle saison mais un avenir incertain pour l’Orchestre de Besançon Seule région de France à ne pas avoir un orchestre à demeure dans une forme perma- nente, la Franche-Comté dispose pourtant d’un bel outil qui ne demande qu’à grandir : l’Orchestre de Besançon. Encore fait-il trouver l’argent nécessaire à cet envol. L’ orchestre de Besançon créé en 1994 avec des enseignants du Conservatoire, est aujourd’hui

Le projet de souterrain qui relie Ile-de-France à Cassin en traversant le boulevard Allende.

depuis 15 ans, estime que l’ensemble doit “assouplir son fonctionnement sans se contenter des petites formes uniquement. Nous devons aussi déve- lopper le mécénat, ce qui pour l’heure est impossible puisque nous sommes plus ou moins sous statut municipal.” Municipal oui, mais avec des musi- ciens payés à l’heure. Une précarité pesante pour certains. Mais alors, pour assurer le change- ment, qui vamettre lamain à la poche ? Actuellement, l’Orchestre fonctionne avec 1 million d’euros, tous partenaires confondus (Ville, Département, Région, État et D.R.A.C.) quand Lille ou Lyon disposent de 3,5 à 4 millions d’euros. Et pas question d’abandonner les actions pédagogiques. “Les incursions dans les écoles ou les prisons sont des orientations à préserver” précise Yves- Michel Dahoui. En 2009, l’Orchestre va d’ailleurs travailler avec les chœurs de Haute-Saône. “Faire de la musique pour et avec les jeunes, c’est l’avenir de la musique” estime Peter Csaba. Il ignore ce qui ressortira de la confron- tation des analyses des différents par- tenaires voulue par la ville. “Si je sens que l’orchestre a un avenir positif, évi- demment je l’accompagnerai le mieux possible.” Si ce n’est pas le cas, il s’en ira. Un départ que tous les musiciens redoutent car synonyme pour eux de la fin de l’aventure.

face à un dilemme : soit il trouve de nouveaux financements et peut gran- dir, soit l’aventure, sous cette forme s’arrête là. Le virage à amorcer est de taille et l’inquiétude palpable chez la soixantaine de musiciens. “Il faut ren- forcer le rayonnement de cet orchestre. Il faut qu’il y ait des débats” affirme Yves-Michel Dahoui, adjoint à la cul- ture de la ville de Besan- çon.

Peter Csaba, qui dirige l’orchestre depuis sa création, ne cache pas son envie “de travailler dans de bonnes condi- tions. Bien que réputé pour l’accueil des artistes et reconnu pour sa qua- lité, l’orchestre a besoin d’entendre des mots encourageants.” Car aujourd’hui, la lassitu- de a envahi les rangs. “Peter Csaba est une per- sonnalité artistique. Il a réussi à fidéliser un grand nombre de musi- ciens dans une perma- nence qui n’en est pas une. On n’a pas de vrai statut” déplore Bernard Mauppin. Le premier violon, dans l’orchestre

Si ce n’est pas le cas, Peter Csaba s’en ira.

Peter Csaba, une

personnalité artistique qui est parvenue à fidéliser ses musiciens depuis 15 ans à Besançon.

A.B.

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