La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

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BESANÇON Un vrai casse-tête Les places de parking sont chères à l’hôpital ! Pas toujours facile de se garer quand on se rend au C.H.U. Jean Minjoz en voiture. En pleine mutation avec la “remontée” future de Saint-Jacques, le centre hospitalier est un chantier dans lequel personnels et usagers doivent trouver de nouvelles marques.

Sur les trottoirs, autour du rond-point, le moindre

espace proche des grilles du C.H.U. est pris d’assaut.

“A ctuellement, 1 115 places de parking sont à la dis- position des personnels dans l’enceinte du C.H.U. Les visiteurs, eux, ont à disposition un parking appartenant à la ville d’environ 500 places, bien chargé surtout le mar- di et le jeudi après-midi, les deux plus gros jours de consultation” reconnaît

construit le long du passage duT.C.S.P.” Tramway ou long bus articulé, ce “trans- port en commun en site propre” va entraîner une reconfiguration totale- ment les lieux puisqu’il traversera l’actuel parking. “Une réflexion est éga- lement en cours avec la ville et l’agglomération pour encourager le transport en commun auprès des per- sonnels” souligne Jean-Marie Baudoin. Une amélioration de la ligne 10 le soir et le week-end est à l’étude. “La halte ferroviaire est aussi une piste intéres- sante. La voie longe le bâtiment de Min- joz et pourrait aussi desservir les Tille- royes et donc l’école d‘infirmières.” Au C.H.U., on l’admet sans détour : le problème n’est pas simple, d’autant qu’environ 4 000 personnes toutes caté- gories confondues, travaillent sur le site, heureusement pas toutes enmême

temps. Le parking créé côté Hauts de Chazal n’est pas des plus appréciés, trop éloigné. “Nous avons bitumé et sécurisé l’accès de ce parking. Il est éclai- ré et aux heures de sortie, deux agents de sécurité surveillent le site. Des camé- ras de surveillance reliées en perma- nence à la centrale d’alarme de l’hôpital ont également été installées.” Besançon n’est pas un cas isolé en matière de manque de stationnement. “Une enquête nationale a été menée auprès de tous les C.H.U. pour savoir comment chacun avait résolu ses pro- blèmes de parking. On attend ces résul- tats avec impatience. Ils nous guide- ront peut-être vers de nouvelles pistes.”

SANTÉ Utilisé au C.H.U. de Besançon Quand le traitement de la dépression passe par les champs magnétiques Les champs magnétiques peuvent-ils venir en aide aux dépressifs les plus sévères ? Étude à l’appui, la technique bien rodée chez les Anglo-Saxons séduit certains psychiatres français. D éjà utilisés par les neurologues pour soulager certaines douleurs, les champs magnétiques sont depuis une quinzaine années utili- sées dans les thérapeutiques psychiatriques. Le principe, mis au point par le Professeur Alvaro Pascual Leone de Harvard (U.S.A.) consis- te à stimuler certaines zones du cerveau électriquement. “La stimulation magnétique transcrânienne est une technique à part entière de la dépres- sion. Elle est reconnue aux U.S.A., au Canada et en Australie. En France, nous la développons dans une dizaine de C.H.U.” note le Docteur André Galinowski (Paris-Sainte-Anne). À Besançon, c’est le Docteur Emmanuel Haffen qui a introduit “ce pro- cédé innovant utilisé dans les cas les plus difficiles” dans le service de psy- chiatrie adulte. Les deux hommes sont membres d’une société savante baptisée le Club rT.M.S. (stimulation magnétique transcrânienne répé- tée) qui en France, compte environ 80 membres. L’objectif est de mieux faire connaître et reconnaître cette technique souligne le Docteur Emma- nuel Poulet (Lyon), président du Club rT.M.S. “La rT.M.S. appartient à l’arsenal thérapeutique mais n’est pas pour tout le monde” souligne Emmanuel Haffen. Les champs magnétiques sont réservés “aux dépressions dites résistantes qui ne répondent pas aux approches thérapeutiques classiques, antidépresseurs ou psychothérapies.” Actuellement à Besançon, 60 patients dépressifs depuis plus de cinq ans bénéficient de ce traitement et “il y a une amélioration significative pour 1/3 d’entre eux” estime le psychiatre. Si le traitement par champs magnétiques pourrait constituer “à l’avenir une alternative intéressante aux médicaments car bien toléré” , il n’est cependant pas magique. “On maintient le traitement pharmacologique dans le suivi pour éviter les rechutes. La rT.M.S. est utilisée en première phase, pour supprimer les symptômes dépressifs, ce qui permet ensuite au traitement médicamenteux d’être efficaces” explique Emmanuel Poulet. Quant à la crainte voire la peur suscitée par les champs magnétiques, “dire qu’ils permettent d’influencer le comportement des gens est un pur fantasme” insiste André Ganinowski. Dans la grande famille des psychiatres, l’arrivée de cette psychiatrie bio- logique ne fait pas l’unanimité. Certains n’adhèrent pas du tout, d’autres demandent à voir. “Il y a plus de doute que de contestation mais on a un gros travail de communication à faire” reconnaît Emmanuel Poulet. Le club lance une vaste étude sur 360 patients en France. La piste n’est peut-être pas à négliger à l’heure où 8 à 10 % de la population dévelop- pent au moins un épisode dépressif au cours de sa vie. A.B.

Jean-Marie Baudoin, du pôle en charge de cet épi- neux dossier au sein de l’établissement. Dès le matin, les trot- toirs sont envahis par les voitures et la situa- tion empire en général en cours de journée. “Avec le nouveau bâtiment, jouxté à l’ancien, un par- king de 400 places va être

Le parking du personnel sécurisé.

A.B.

URBANISME La Poste déménage Un nouveau quartier frappé par le droit de préemption L’îlot situé entre les rues Weiss, Demangel et l’avenue de Montrapon, où est notamment situé le centre de tri de La Poste, fera l’objet d’un droit de préemption décidé par la Ville.

Le bâtiment occupé par La Poste rue Demangel, dans le péri- mètre de cette zone, devrait être démoli.

L’ îlot Demangel-Weiss est délimité par l’avenue de Montra- pon, la rue Deman- gel et la voie S.N.C.F. Friche apparente faite de terrain nu herbeux et de quelques constructions dont la plus emblématique est l’immeuble en béton abritant les services de La Poste (agence et centre de tri), ce bout de terrain inté- resse au premier chef la Vil- le puisque situé “en premiè- re couronne, à proximité immédiate du centre-ville et de futures opérations d’urbanisme (gare Viotte et caserne Vauban).” De ce fait, “il se situe au cœur d’enjeux urbains de première impor- tance” affirme la Ville, ce qui justifierait donc ce droit de

préemption renforcé. Ce projet, confirmé au conseil municipal du 6 novembre, est directement lié à l’abandon imminent par La Poste de son site historique de Demangel. Le haut bâti- ment qui abrite une agence et un centre de tri doit être démoli et le service tri délo-

sommes déjà intervenus pour mettre en sécurité ce site. La deuxième étape, c’est l’instauration de ce droit de préemption. L’objectif n’est pas d’exproprier quiconque, rassure Michel Loyat, l’adjoint bisontin en charge de l’urbanisme. Mais d’éviter qu’à cet en droit ne se fasse n’importe quoi.” La prochaine étape de l’action menée par la ville sera la mise en place d’un “périmètre en attente d’un projet d’aménagement”, “pour enca- drer la mutation de ce sec- teur. Aucun projet n’est enco- re ficelé à cet endroit” assure M. Loyat qui rappelle que droit de préemption ne signi- fie pas menaces d’expulsion ou d’expropriation. “Le droit

de préemption existe bien sur la totalité du centre-ville et de Battant.Aucune intention de vente d’une cave ou d’un comble ne nous échappe mais cela ne veut pas dire que l’on préempte. Dans 99,9 % des cas, la ville ne préempte pas. Ce sera la même chose pour le bâtiment de La Poste sur lequel nous ne nous posi- tionnerons pas, ce n’est pas notre rôle” insiste-t-il. Après le déménagement du centre de distributionDeman- gel rue Albert Thomas (effec- tif depuis le 17 novembre), la présence postale devrait néanmoins être assurée dans le quartier Montrapon avec le maintien d’une agence. J.-F.H.

André Ganinowski, Emmanuel Poulet et Emmanuel Haffen lors de la journée bisontine de formation et d’échanges sur le thème “T.M.S.

calisé dans un futur centre rue Albert Thomas (à proximité de la rue Jou- choux). “À côté du bâtiment de La Poste, il y a une friche de l’ancienne marbrerie Franzi. Nous

Dans 99,9 % des cas,

la ville ne préempte pas.”

et imagerie cérébrale”.

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