La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

VILLE Deux universités Besançon pousse plus loin le concept de démocratie participative Une enquête menée sur six ans auprès d’un millier de Bisontins

“représentatifs”, c’est la dernière trouvaille de la municipalité pour tâter le pouls de ses habitants. Coût de l’opération : au moins 360 000 euros.

S égolène Royal, chantre incontes- té de la notion de démocratie par- ticipative, ne renierait sans dou- te pas l’initiative validée début novembre par la Ville de Besançon qui lance une grande enquête pour “écouter certaines catégories d’usagers aujourd’hui fai- blement relayées.” Un panel de 800 à 1 000 Bisontins sera bientôt choisi et régulièrement interrogé sur les orien-

à des universitaires : l’institut demana- gement public et de gouvernance terri- toriale de l’Université d’Aix-Marseille et le laboratoire Théma de l’Université de Franche-Comté. Le fameux panel sera constitué d’ici la fin de l’année 2008, les critères de ce “sondage” seront éta- blis d’ici le début de l’année 2009 et les résultats de la première enquête tom- beront au printemps. Besançon est la toute première ville de France à adopter ce mode de fonction- nement. Le travail préparatoire,la consti- tution du panel et la préparation de l’enquête coûteront 20 000 euros. La même somme sera consacrée ensuite à chacune des trois ou quatre enquêtes annuelles, jusqu’en 2014…date des pro- chaines élections municipales. On ver- ra alors si les élus brandiront les résul- tats de ces enquêtes à l’approche du prochain scrutin. Ils l’assurent, ce n’est pas du tout l’objectif.

de la population bisontine” argumen- te Marie-Noëlle Schoeller, première adjointe au maire. Attention, les sondés ne se prononce- ront pas sur la politique Fousseret mais bien sur l’organisation des services municipaux et des politiques publiques menées par la Ville de Besançon. Une façon néanmoins de tâter le pouls de la population bisontine même si ses initiateurs se défendent de mettre en place un outil politique ou de propa- gande électoraliste. “Nous voulonsmieux comprendre ce que sont les attentes des citoyens, travailler sur leurs critères de satisfaction” insiste M me Schoeller. Une démarche qui permette aux édiles locaux “d’identifier les besoins, les attentes, les insatisfactions éventuelles. Ce qui fait que pourquoi les usagers ont été satis- faits ou non.” Exemple d’un thème qui sera abordé : tous les domaines liés à l’éducation comme lemode d’inscription dans les écoles ou dans les crèches… Cette démarche prospective a été confiée

La mairie aimerait savoir si ses services sont bien organisés.

tations du service public municipal. 20 000 euros seront consacrés à cha- cune de ses enquêtes (à la mairie, on n’aime pas le mot “sondage”) dont la fréquence doit varier entre trois et quatre par an, le tout sur six ans. “Nous voulons renforcer et fiabiliser l’écoute de l’usager en recueillant les observations et les avis d’un échantillon per- manent et représentatif

Les résultats de la première enquête au printemps.

MUSIQUE

Une nouvelle école

Sans partition mais avec méthode “On ne fera pas de vous des vedettes. Ici, on prend le temps et on fait de la musique d’abord pour son enrichissement personnel”, tel est le message distillé à ses élèves par l’EcMa, nouvel- le école de musique amplifiée bisontine. I ls ont pendant 10 ans organisé Utopia, concours de chansons fran- çaises. Aujourd’hui, lamême équipe se lance dans une nouvelle aven- ture en créant l’EcMa, École créative de musique amplifiée, affiliée à la F.E.M. (Fédération française de l’enseignement musical), “seule fédération reconnue par leministère de laCulture” souligneDanielMagnin, trésorier de cette nouvelle entité. “Les musiques amplifiées se transmet- tent oralement. 8 musiciens sur 10 ne sont pas lecteurs” note Catherine Borrini. La présidente poursuit : “Avec l’EcMa, nous voulons faire recon- naître cet enseignement oral et apporter le savoir professionnel à la pra- tique amateur.” Hormis un local pour ses stages, l’école n’a pour l’instant pas de locaux car chacun des sept enseignants travaille en individuel. “Tous sont aussi des praticiens et jouent régulièrement sur scène” précise Daniel Magnin et tous partagent le même projet pédagogique. Les tarifs sont également été harmonisés (20 euros de l’heure). “On utilise une méthode d’enseignement créative avec un travail collectif, le recours à l’audiovisuel, à l’autocritique. Les élèves peuvent jouer en grou- pe, faire leur propre choix artistique. C’est une ambiance de plaisir total” affirme Catherine Borrini, pianiste classique qui se dit “ravie d’établir des ponts entre ces deux mondes musicaux.” Grâce aux stages, “deuxième force de notre école” selon le trésorier, les élèves peuvent aller plus loin, travailler un répertoire, apprendre à faire une maquette ou appréhender la scène. “Par exemple, 4 guitaristes, 4 batteurs et 4 bassistes vont tra- vailler deux morceaux en cours et lors du stage, vont former des groupes et les interpréter devant leur prof.” Troisième volet d’action de l’école : des master-class avec un artiste invi- té donnant un cours magistral. Premier à s’adonner à l’exercice à Besan- çon : FaridMedjane, le batteur deTrust. Il vient en février. L’EcMAplanche aussi sur une audition de fin d’année, pour permettre aux élèves de se produire en orchestre.

J.-F.H.

URBANISME Démolitions Changement en face des 408 La place est vide pour l’instant. Armée et municipalité travaillent de concert à l’étude qui transformera le terrain de la caserne en nouveau quartier.

Place nette a été faite sur les terrains militaires.

D errière le mur de la caserne Joffre, le long de la rue Brûlard, le vaste hangar qui autrefois servait à stocker des véhicules militaires a laissé la place un terrain vague. “Il y a 15 ou 20 ans, c’était même l’atelier de répa- ration d’armes de petits calibres. Les travaux de démo- lition ont été sans souci” affir- me-t-on du côté des services des armées. “Il n’y avait pas de bâtiment d’habitation et la bâtisse à enlever était com- posée de tuiles, armatures métalliques et briques.” L’armée veut libérer son quar-

tier Vauban et tout regrou- per sur Joffre, la ville, elle veut urbaniser. L’emprise, d’une surface totale de près de 17 000 m 2 fait l’objet d’un important projet avec en par- ticulier, le passage du futur T.C.S.P. (transport en com- mun en site propre). “Une partie de l’emprise a été cédée il y a plusieurs années déjà” précise l’armée. “Nous sommes déjà propriétaires d’une bande le long de la caserne et nous voulions acquérir le reste du rectangle car on prévoit, à partir d’un nouveau rond-point, de créer une rue qui rejoindra d’un

réflexion. “Nous menons une étude sur l’ensemble des ter- rains acquis à l’armée ainsi que les terrains du Polygo- ne” poursuit l’adjoint. “Il y aura une dominante de loge- ments mais entre le site et la desserte en transport, il y a une mixité à trouver pour plus de cohérence.” Seule certitude pour l’instant, une urbanisation avec construction d’habitation est bel et bien prévue le long du T.C.S.P. “On aura besoin de ces terrains” assure Michel Loyat. Qu’abriteront-ils pré- cisément ? Il est bien trop tôt pour le dire.

côté la drue de Dole, de l’autre, l’avenue Mitterrand” confir- me Michel Loyat, adjoint en charge de l’urbanisme à la ville de Besançon. Un accord de principe d’acquisition a

Catherine Borini, pianiste classique et présidente de l’EcMA souhaite valoriser “la pratique amateur au sens noble.”

été trouvé par les deux par- ties. Ne reste plus qu’à fina- liser la vente. Hormis les futures voies de circulation, le terrain lais- sé vacant par l’armée fait actuellement l’objet d’une

“Il y aura une dominante

de loge- ments.”

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