La Presse Bisontine 93 - Novembre 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 93 — Novembre 2008

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CULTURE Le der des ders Musiques de rues, un beau souvenir Le rideau est tombé. Musiques de rues est de l’histoire ancienne et l’équipe est sur le départ, fière du travail accompli mais déçue de s’arrêter là.

Zoom Et pourtant…

Q uand un rendez-vous culturel prend de lʼampleur, il est des signes qui ne trompent pas comme la création dʼun festival Off. Pour la pre- mière fois cette année, et à lʼinitiative de Marjorie Heinrich, Musiques de Rues a eu le sien. La Jurassienne y a présenté sa deuxième création, la performance “Autopsie, pièce de guerre pour une fanfare”. “On a eu des contacts intéressants” note lʼartiste qui ignore sʼils déboucheront sur quelque chose. Trop tôt. Mais le principal pour lʼheure était de le faire. “Un festival est un champ dʼexpérimentation où tout le monde est gagnant.” Autre participation surprise, celle de Imperial Kikiristan. Cette drôle de fanfare, venue au dernier moment en 2006, programmée en 2007 est revenue en 2008 quand elle a su que cʼétait la der des ders. Parmi les autres indicateurs marquant lʼancrage du rendez-vous, un nombre sans précédent de bénévoles, comme de fanfares candidates au Tremplin (3 000 euros à la clé). En 2007, année de sa création il fut remporté par la Fanfare en Pétard. “En 2008, on a reçu une tren- taine de dossiers” se félicite François-Xavier Ruan. “Avec ce tremplin, on voulait faire de Besançon une base dʼenvol de musiciens.” Les Fonkfaron, lauréats cet- te année, peuvent se targuer dʼêtre repartis avec lʼunique trophée Musiques de Rues, un cône de chantier désormais collector.

I nutile de refaire le film. Comme l’a souligné Pascal Esseau, co- directeur, au soir de la clôture du festival 2008, “la loi du marché a parlé, ici comme ailleurs.” C’est désor- mais à d’autres que revient la lour- de de tâche d’organiser un grand évé- nement culturel. L’aventure s’arrête et comme son acolyte François-Xavier Ruan, il regrette de devoir en rester là. “On est artistiquement satisfait de ce qu’il s’est passé. Les gens ont

artistes invités à Musiques de Rues, musiciens ou plasticiens avaient le temps d’échanger. De ces rencontres sont même nées de nouvelles his- toires. “Benoît Maubrey, créateur des Ballerines sonores, a été séduit par Les souliers d’Arno Fabre et l’a du coup invité à Berlin. Ils vont travailler sur un projet commun” raconte Fran- çois-Xavier Ruan. Il évoque aussi tou- te l’action engagée avec les établis- sements scolaires pour “apprendre à être spectateur” et permettre l’art à l’école, qui n’est jamais une mince affaire. “On s’est rendu compte à quel point les enseignants étaient en atten- te d’un événement culturel dans la ville allant au-delà du simple : on fait trois jours de nouba.” Les fon- dateurs sont également fiers d’avoir fait vivre la friche industrielle. “Plus personne ne remet en cause l’idée d’une friche culturelle. Les murs de Supé- rior ont certainement un bel avenir devant eux.” Les deux hommes évoquent la ren- contre d’une ville et d’une équipe et ignorent si le festival est transposable ailleurs. “On n’a pas démérité. On ne s’est pas planté, on s’est fait planter”

lâche François-Xavier Ruan. L’évaluation menée tout au long des trois éditions a toujours été satisfai- sante, y compris côté budget. “Un mil- lion d’euros, ce n’est pas beaucoup pour un festival de cette ambition et ce débat nous a pourris la vie dès le début” déplore Pascal Esseau. “Cha- lon dans la Rue, c’est 1,4million d’euros mais hors frais de fonctionnement puisque l’équipe est salariée de la mai- rie.” Et de poursuivre, espérant mettre définitivement un terme à des méchantes rumeurs dont il est aujour- d’hui plus que lassé : “Le budget Musiques de Rues, c’était 1/3 de fonc- tionnement, 1/3 d’artistique pour les cachets et les frais de déplacements des artistes, 20 % pour la technique et 10 % pour la communication.” Pas- cal et François Xavier estiment avoir vécu “une bonne expérience” mais notent comme d’autres, “l’absence de politique culturelle à Besançon, constante dans son inconstance en la matière.” Ils repartent à zéro. La vil- le aussi avec un Troisième Pôle dont on ne se sait toujours rien. Le silen- ce masquerait-il le vide ? A.B.

Venu en 2006 et 2008, le Hot 8 Brass Band fait le show mais était aussi le vecteur d’une action de solidarité en faveur des victimes du cyclone Katrina (photo Yves Petit).

découvert une musique qu’ils n’écoutaient pas.” Quant aux profes- sionnels et aux artistes, “venus en masse voir l’expérience” précise François-Xavier, “beaucoup nous ont dit : vous tenez un truc qu’on ne trouve pas ailleurs.” Ce truc, c’est une transversalité des genres, la possibilité de passer d’une forme à l’autre. Se posant pour trois jours à Besançon, les

“On ne s’est pas planté, on s’est fait planter.”

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