La Presse Bisontine 93 - Novembre 2008

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 93 — Novembre 2008

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STATISTIQUES Une nouvelle étude Créer son entreprise, un pari toujours risqué Selon l’enquête menée par l’I.N.S.E.E. sur les nouvelles entreprises, un quart des nouveaux créateurs d’entreprises francs-comtois sont des femmes, huit créateurs sur dix ont plus de 30 ans et 30 % sont diplômés du supérieur.

TÉMIS INNOVATION Des contacts avec l’Armée Covalia révolutionne la télémédecine Une entreprise implantée à Témis développe des outils de téléassistance au dia- gnostic à distance. Le dispositif a déjà séduit le C.H.U. de Besançon. Créée l’an dernier, la petite S.A.R.L. devenue S.A. emploie déjà une dizaine de personnes. Éric Garcia,

“D r Fabrice Vuillier ? Ici le président Sarkozy.” Le 18 septembre dernier, le président de la République de pas- sage dans le Jura pour présenter sa réforme du système de santé a pu tester grandeur nature la solution “Covotem” développée par la toute jeune société Covalia Interactive, créée à Besançon par Éric Garcia, jeune chercheur du laboratoire d’informatique à l’Université de Franche-Comté. Spécialiste du travail collaboratif dans le milieu médical, Éric Garcia et son équipe ont développé un outil qui per- met aux médecins de faire de l’expertise à distance. Développé en lien avec les neurologues de Besan- çon et de Lausanne, ce projet franco- suisse avait bénéficié du soutien des fonds européens Interreg. “L’idée était de permettre à des médecins situés à plusieurs endroits de discuter à plu- sieurs sur un cas en utilisant un seul outil” résume Éric Garcia. De l’idée développée dans un labo- ratoire universitaire est né un pro- jet de création d’entreprise. En juillet 2007, Éric Garcia fondait la société Covalia. “On a fait appel à Oséo pour préparer le transfert de technologie. L’idée était d’abord de transférer cette technologie à l’entreprise pour pouvoir ensuite indus- trialiser puis commercialiser l’outil.

à droite, P.D.G. de Covalia Inter-

active, et Delphine

L a proportion de chômeurs par- mi les créateurs d’entreprises s’est accrue entre 2002 et 2006, passant de 32 % à 41 %. Ces derniers ont majoritairement bénéficié d’aides publiques pour réaliser leur projet, en particulier de l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprises (A.C.C.R.E.) qui les exonèrent de charges sociales pendant un an. La création d’entreprise reste, pour beau-

Krieger, res- ponsable du marketing de

sentent ainsi 36 % des créations franc- comtoises (29 % en France métropo- litaine). Créer son entreprise est aussi de moins en moins une démarche solitaire puisque plus du tiers des créateurs francs-comtois ont fait appel à une structure dédiée à la création d’entreprise pour les aider ou les sou- tenir dans leur projet. Ils n’étaient que 13 % en 2002. “La création d’entreprise répond d’abord à un désir d’indépendance et cette moti- vation est d’autant plus forte que le créateur est jeune” souligne l’I.N.S.E.E. Franche-Comté. Près d’un chômeur créateur sur deux est devenu chef d’entreprise, par choix ou par contrain- te, afin de sortir du chômage. Quant à la perspective d’augmenter ses reve- nus, elle séduit davantage les hommes, les jeunes et les entrepreneurs qui étaient en activité avant de monter leur projet. Et désormais, les deux tiers des nou- veaux dirigeants d’entreprises ont pour objectif principal d’assurer leur propre emploi, soit près de dix points de plus qu’en 2002.

la jeune société bisontine.

tem permet une vraie téléassistan- ce au diagnostic à distance. “Par exemple, un patient arrive à Pontar- lier suite à un accident vasculaire. L’hôpital de Pontarlier pourra se connecter au C.H.U. de Besançon où un spécialiste pourra diagnostiquer le patient à distance” illustre le créa- teur qui explore actuellement d’autres pistes de commercialisation de cet outil novateur. L’armée française,les établissements de santé d’Amérique duNord,l’agence spatiale européenne comptent par- mi les prospects actuels de la socié- té bisontine promise à un dévelop- pement exponentiel. “On doit se préparer à changer de dimension dans les mois à venir” admet Éric Garcia. J.-F.H.

Ensuite, la jeune société a pu assu- rer son développement grâce à Franche-Comté P.M.E. Gestion qui a intégré le capital à hauteur de 30 % aumoment dupassage enS.A.Depuis mai 2008, Covalia est une S.A., elle emploie une dizaine de personnes” poursuit le P.D.G. Unanàpeine après sa création,Cova- lia est entrée dans une phase de com- mercialisation. Son chiffre d’affaire 2008 s’établira à 250 000 euros. L’objectif est de le doubler tous les ans pour atteindre 1 million d’euros en 2011. Le premier client de Cova- lia a été, logiquement, le C.H.U. de Besançon qui a acquis l’outil Covo- tem. “On réédite lemême contrat pour un laboratoire de dermatologie suis- se et le C.H.U. de Martinique.” Plus qu’un outil de visio-conférence,Covo-

coup, un parcours du combattant qui n’est pas toujours couron- né de succès. En 2006, comme quatre ans aupara- vant, date de la pré- cédente enquête de l’I.N.S.E.E., créer son entreprise exige des moyens plus élevés en Franche-Comté qu’en moyenne nationale. Les projets les plus importants financiè- rement (plus de 16 000 euros au démarrage) repré-

De moins en moins une démarche solitaire.

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