La Presse Bisontine 93 - Novembre 2008

La Presse Bisontine n° 93 — Novembre 2008

DOSSIER

19

Bus à haut niveau de service

GRAND ANGLE Avantages, inconvénients Six villes, six solutions

Eindhoven (Pays-Bas)

À Eindhoven, le B.H.N.S. a connu quelques ava- tars.

Tramway sur rails

Bordeaux

Mulhouse L es deux premières lignes du tramway de Mulhou- se ont été inaugurées en mai 2006. Mulhouse a eu son premier réseau de tramway en 1882. Comme dans beaucoup de villes françaises, ce premier réseau a disparu, victime de la concurrence de l’automobile, et le dernier tramway a circulé à Mulhouse en 1957. Après avoir au départ été oppo- sé au projet, Jean-Marie Boc- kel, le maire de Mulhouse, a finalement soutenu ce projet. Le 20 mai 2006, après trois ans de travaux et un investisse- ment de 249,1 millions d’euros, le président Jacques Chirac a finalement inauguré les deux premières lignes du tramway de Mulhouse. La première phase de la construction du tramway per- mit de créer 11,7 km de lignes, sur deux lignes totalisant 24 stations. Le long des deux lignes, des pistes cyclables ont été créées, et des arceaux à vélo ont été créés. C’est la société Transdev qui exploite ces deux premières lignes.

L e réseau de tramway de Bordeaux est un système de transport en commun qui des- sert l’agglomération de Bordeaux en “site propre” et qui comporte 3 lignes d’une longueur totale de 37 km (fin 2007). Le tramway, qui avait disparu de l’agglomération bordelaise en 1958, a été réintroduit dans la ville en décembre 2003 après une longue période de gestation. La créa- tion des lignes de tramway s’est accompagnée d’une opération d’urbanisme lourde dans le centre de Bordeaux : rénovation des principaux bâtiments, réorganisation et embellissement de la voirie. Le tramway transporte fin 2007 en moyenne environ 165 000 voyageurs par jour. Les prolongements en cours (deuxième phase) devraient porter la longueur du réseau à 43 km et 84 stations à la fin de l’année 2008. Les lignes de tramway mettent en œuvre sur une partie importante du réseau (14 km fin 2007) une technique d’alimentation électrique originale qui permet de supprimer dans les par- ties historiques de la ville la ligne d’alimentation électrique aérienne jugée peu esthétique. L’A.P.S. (Alimentation par le sol) est un système d’alimentation électrique par un troisième rail dont seule la face supérieure affleure de la chaus- sée et qui est situé à mi-distance des deux autres. Ce rail alterne des tronçons conducteurs d’une longueur de 8 mètres et des tronçons non conduc- teurs de 3 mètres. La mise au point du système a été particulièrement longue : les relations entre la communauté urbaine et Alstom se sont for-

P hileas est un bus à haut niveau de service. Il est une alternative tramway par son coût d’infrastructure (sans rail, ni caténaire). Le pro- jet a surgi dans les années quatre-vingt-dix du souhait de conserver la connaissance et l’innovation technologiques de la région d’Eindhoven pour pro- curer de l’emploi. Phileas tire son nom de Phileas

Fogg, le protagoniste du roman de JulesVerne, LeTour dumon- de en 80 jours, du fait de la vites- se élevée et de la ponctualité. Le Phileas d’Eindhoven est un autobus guidé de 18, de 24 ou de 26,5 mètres de long, articu- lé ou double-articulé. L’autobus est hybride (G.P.L. - électrique) avec des électro-moteurs dans toutes les roues, excepté les roues avant.

tement tendues à cause du taux d’indisponibilité très élevé de l’A.P.S. au démarrage des lignes : le déclenchement intempestif de courts-circuits créés par les débris traînant sur la voie provo- quait l’arrêt de l’alimentation électrique. Des modifications apportées aux boîtiers de com- mande, l’ajout d’un balai à l’extrémité des rames chargé de repousser les débris ont permis par la suite d’obtenir un taux de disponibilité jugé satisfaisant. Il reste que le système est fragile, coûteux à l’entretien et source de perturbation récurrente du trafic. L’alimentation par le sol a posé de gros sou- cis à la mise en route du tramway bordelais.

Le tramway de Mulhouse a coûté 250 millions d’euros pour 11,7 km.