La Presse Bisontine 93 - Novembre 2008

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 93 — Novembre 2008

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BESANÇON DOIT-ELLE SE PAYER UN TRAMWAY ?

C’est le grand projet d’aménagement des six pro- chaines années. La construction à Besançon d’un transport en commun en site propre, c’est-à- dire avec des voies de circula- tion réservées, engagera finan- cièrement le Grand Besançon pour les 35 années à venir. L’agglomération a-t-elle les moyens de ses ambitions sachant qu’elle est une des plus petites de France à s’engager dans un tel projet ? Oui affir- ment les élus, Jean-Louis Fous- seret en tête. Mais à quelques semaines du choix du mode de transport (un tramway, un bus à haut niveau de service ?), il res- te de nombreux paramètres à ajuster. Dans ce dossier, nous verrons également quel choix ont fait les villes qui ont créé leur propre T.C.S.P. À peine évo- qué, le sujet suscite déjà des centaines de réactions chez des futurs usagers, tantôt scep- tiques, tantôt enthousiastes. Le premier coup de pioche ne sera pas donné avant 2010 et le T.C.S.P. bisontin déclenche déjà les passions. Éclairages.

TRANSPORTS D’ici 2014 T.C.S.P. : “Une question de C’est ainsi que Jean-Louis Fousseret présente le projet de transport en commun en site propre. Tramway sur rails ou sur pneus, bus à haut niveau de service : peu importe, Besançon ne pourrait pas se priver d’un T.C.S.P.

E n France, 25 villes ou agglomérations sont en train de lancer leur réseau de transport en commun en site propre. Effet de mode, conséquence du “Grenelle de l’environnement”, peur d’être hors jeu par rap- port aux villes concurrentes, Besançon confirme également son intention de se doter d’un réseau de transport complémentaire aux bus actuels et dont le matériel roulerait sur des voies réservées.

voitures en plus.” Ensuite, “renforcer l’image des transports collectifs” dont l’utilisation semble pla- fonner. Et enfin “favoriser un développement urbain harmonieux” selon les mots du président de l’agglo. Il le reconnaît aussi : faire un T.C.S.P. sera un moyen de “limiter l’accès des véhicules au centre- ville.” Ce futur transport en site propre reliera en 14 km et 28 stations l’Ouest de la ville (les Hauts-du- Chazal) à l’Est (zone commerciale de Chalezeu- le). Étonnamment, il ne desservira pas Château- farine pourtant poumon commercial de l’agglomération. De vrais parking-relais seront mis en service, “vrais” parce que le prix du par- king intégrera celui du transport en commun. Insistant sur la “nécessité de le faire” , le maire de Besançon est aussi conscient des “emm…… que ce dossier va entraîner” pour lui. Il reste d’abord à trancher et annoncer d’ici la fin de l’année, le tracé précis, le mode de transport retenu (tram- way sur rail, tramway sur pneus ou bus à haut niveau de service) et surtout le coût d’une telle opération évaluée, selon le scénario retenu, dans une large fourchette de 180 à 300 millions d’euros. Toutes ces incertitudes sont à lever en quelques semaines sachant qu’en plus, l’État est loin d’avoir garanti les sommes qu’il avait promis pour les villes qui réaliseraient leur T.C.S.P. Le T.C.S.P. bisontin doit être inauguré en 2014. Et pourquoi pas en mars, à quelques jours des municipales…

Les élus bisontins ont fait le constat suivant : un réseau de bus certes efficace mais néanmoins en perte de vitesse commerciale. La vitesse moyenne des bus Ginko est tombée à 17 km/h. À ce rythme, mieux vaut rouler en vélo, pour les courageux, ou en voiture, pour les pressés. “Les bus sont scotchés dans les embou- teillages” déplore le maire de la capi- tale régionale pour qui la réalisa- tion d’unT.C.S.P. est tout bonnement “une question de vie ou de mort pour Besançon.” La réalisation de cet équipement répond selon les élus de l’agglo à trois objectifs principaux : lutter contre l’augmentation du trafic auto- mobile d’abord. “Tous les ans à Besan- çon, la circulation augmente de 3 %. À l’heure actuelle, ça coince déjà à presque toutes les entrées de ville. Si on attend dix ans, il y aura 30 % de

“Ça coince déjà à presque toutes les entrées.”

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J.-F.H.

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