La Presse Bisontine 93 - Novembre 2008

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 93 — Novembre 2008

QUARTIERS Concours La cité a des talents À l’instar du concours national “Talents des cités” créé en 2002 et inscrit dans le plan Espoir Banlieue, la ville de Besançon décli- ne une version locale pour elle aussi récompenser les jeunes entrepreneurs des quartiers dits sensibles.

Richard Gay, l’un des 13 lauréats du concours local talents après ouver- ture, sa bou- langerie ins- tallée à la Grette est “une entre- prise solide.” des Cités. Trois ans

“N ous distribuons 10 000 euros chaque année et nous limitons volontairement le nombre des lauréats pour leur remettre un chèque significatif” explique Gérard Nappez, chargé d’animation de la Z.F.U. (zone franche urbaine) de Planoise. Ain- si, depuis la première édition en 2006, 13 initiatives ont été primées.

Artisan boulanger ou boucher, coif- feuse, vendeur de vêtements, de disques ou d’aliments pour ani- maux, les créations, très diverses, ont toutes en commun “de répondre à un besoin sur le secteur, d’être un service de proximité” souligne l’employé municipal, en charge de ce dossier depuis sa création. Il cite ainsi Abdelkader Tami. Primé en 2007, ce fabricant et livreur de piz-

zas s’est installé à Planoise, quar- tier royalement ignoré de ses concur- rents et où il était impossible avant lui de se faire livrer la moindre piz- za. RichardGay,boulanger,fut lui récom- pensé en 2006 pour l’ouverture du “Fournil du pain chaud” à la Gret- te, zone répertoriée sensible. “Le prix de 4 000 euros a été pour moi la ceri- se sur le gâteau et m’a permis de fai-

VIE ASSOCIATIVE Anniversaire Tambour Battant, 10 ans de solidarité et de convivialité L’association bisontine a multiplié les rendez-vous festifs en 2008 pour fêter comme il se doit ses dix ans. Après le repas de quartier de sep- tembre et son rallye, les bénévoles planchent sur le marché des arts de décembre tout en poursuivant les actions au long cours.

re des investissements dits de confort comme la climatisation. J’ai égale- ment pu prendre quelques vacances dès la première année, même si je suis resté loin des 5 semaines” pré- cise le boulanger. Il admet de ne pas avoir eu “spécialement la volonté d’intégrer une Z.F.U. ou une zone sensible. Ce local était libre et près de chez moi.” Trois ans après, il n’a aucun regret et face aux difficultés “mais chacun a ses soucis” , il évoque son “naturel

optimiste. J’ai globalement fait ma place.” Il a embauché deux salariés et son entreprise est “solide.” Aujour- d’hui, comme lui, les autres lauréats (à l’exception d’un qui a quitté la région et un autre qui a fermé et rouvert une autre enseigne) se sont développés, embauches à la clé. De 16 emplois au départ, on est passé à 34 en 2008, “ce qui nous conforte dans notre décision” se féli- cite Gérard Nappez. A.B.

“T ambour Battant” fut d’abord, dans les années soixante-dix, un journal satirique alimenté par les com- merçants du secteur avant de devenir une association de quar- tier il y a 10 ans “pour créer du lien dans ce périmètre ou rien de tel n’existait” rappelle Janine

Gauthier,présidente deTambour Battant depuis trois ans mais bénévole depuis le début. “J’étais responsable de l’accompagnement scolaire” précise-t-elle. C’est en effet par là que tout a commencé. “On accueille aujour- d’hui une cinquantaine d’enfants par semaine, encadrés par des

bénévoles dont la plupart tra- vaillent. C’est une activité per- manente.” Refusant de se can- tonner à ce seul créneau, la structure propose aussi coin de l’amitié, atelier d’informatique ou d’art plastique, ou venue d’un écrivain public sur demande. “On veut balayer tous les âges de la vie” note la présidente. Mais si la renommée de l’association dépasse aujourd’hui largement les limites du quar- tier, c’est grâce à l’organisation d’événements : vide-grenier pla- ce Marulaz (toujours le dernier week-end avant le 1 er mai),mar- ché des arts, tournoi de pétanque ou repas de quartier, “on conti- nue ce qui marche et on recherche toujours d’autres choses.” Pour débuter cette nouvelle décennie,Tambour Battant veut créer une battucada qui annon- cerait ainsi en fanfare les “petites récréations qui visent à propo- ser chaque mois quelque chose en lien avec le calendrier.” Aujour- d’hui pilier de la vie associative bisontine, la structure est res- tée 100 % bénévole même si cet- te réalité fait régulièrement débat. “Notre travail représente un poste et demi mais on veut rester comme ça. On est là pour faire émerger les besoins. S’il y a un projet sur le quartier, on l’étudie. Le salariat, c’est autre chose.” Comme Janine Gauthier, ils sont une dizaine de bénévoles à “être là depuis un bon bout de temps.” Autour de ce noyau dur, il y a comme partout des allers et venues mais l’esprit est resté identique, s’appuyant sur deux valeurs essentielles : “solidari- té et convivialité.” A.B.

Tambour Battant 03 81 81 47 39 www.tbattant.free.fr

L’association participe tout simplement à la vie du quartier.

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