La Presse Bisontine 91 - Septembre 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n°91 - Septembre 2008

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VIE DES QUARTIERS Relativiser le problème Lamalaise persiste-t-il aux Époisses ? Premier quartier avec Ile-de-France à avoir vu le jour à Planoise en 1968, les Époisses et son centre commercial éponyme ont aujourd’hui triste mine. Mi- juillet, l’incendie qui a détruit la brasserie et entraîné la fermeture du tabac, de la boucherie et de la sandwicherie voisins n’a pas franchement amélioré la donne. Le salut viendra-t-il du plan de rénovation urbaine ?

L es immeubles ont vieilli et la zone commerciale abrite de plus en plus de cellules vides. “Il y a urgen- ce sur ce secteur” estime Jean- Noël Fleury, président du conseil de quartier et de l’association Planoise Avenir. Lui qui a grandi là se souvient “d’une mixité importante, d’un quar-

partis.” Lui a juste migré de quelques rues, ne voulant pas quitter cette “vil- le dans la ville” de 20 000 âmes. Bernard Chaffongean, opticien et pré- sident de l’association des commer- çants des Époisses partage les mêmes sentiments. Arrivé en 1971, il n’a pas eu d’autre choix que de s’installer à

tier agréable à vivre qui aujourd’hui fait place à un communautarisme inquiétant. Il y a un sentiment d’impunité. Les gens baissent les yeux. Plus personne ne dit rien malgré les incivilités. Il faut que les adultes et les jeunes se réconcilient. Les habitants, même les plus attachés à Planoise sont

Le centre commercial des Époisses et ses trop nombreuses cellules commer- ciales vides.

vaux ont débuté sur la place et en septembre, la rénovation du centre commercial commen- cera. Coût total de l’opération près 1 mil- lion d’euros (80 000 euros financés par la ville). L’opticien espère qu’après, “le marché ne débordera plus.” Jean-Noël Fleu- ry mise sur cette réno- vation pour impulser une nouvelle dyna-

ça irait déjà mieux. Il y a un sentiment d’abandon.” Chef de la sûreté départementale, le commissaire Probst n’est pas de cet avis. “Les Époisses ne sont pas une zone de non-droit. La police fait les mar- chés, mais en civil. Je suis allé sur pla- ce. On a planqué cinq semaines, déman- telé un réseau de vente de cannabis.” Certains d’ailleurs rapprochent ce coup de filet avec l’incendie survenu 15 jours plus tard mais l’enquête n’a établi aucun lien sérieux pour l’instant. Le commissaire évoque “un sentiment d’insécurité exacerbé” et rappelle qu’une équipe d’intervention de 7 policiers est dédiée à Planoise. Chaque soir, ceux que les jeunes ont surnommé “les chauves-souris” arpentent le quartier par trois ou quatre. Seul espoir pour le commerçant com- me pour le président du conseil de quartier, le Plan de Rénovation Urbai- ne. “C’est une chose positive. Le centre n’a pas été refait depuis 1989” souligne Bernard Chaffongean.Mi-août, les tra-

l’arrière du centre, fau- te de place disponible ailleurs. Aujourd’hui, il n’aurait que l’embarras du choix ! Mais il ne se plaint pas. Sa clientèle même si elle a déménagé, est restée fidèle. Pour lui, le problème vient en grande partie du mar- ché. “Les camions sont garés tout le long du centre, rendant impos- sible l’accès aux com- merces. Ils dégradent tous les piliers, les faïences.” Il évoque aus- si les cigarettes de contrebandes et les faux polos au crocodi- le qui ne se cachent pas. “Si la ville faisait res- pecter les interdictions,

mique. “Il ne faut pas se contenter d’un ravalement de façade.” Il veut agir en profondeur avec l’aide les habitants et des élus. “Il ne faut pas attendre le coup de trop.” Stopper l’indifférence, encou- rager les adultes à plus de solidarité, lutter contre les discriminations et encourager l’embauche des jeunes, il demande tout simplement une vraie politique de quartier. A.B.

Bernard Chaffongean est installé depuis 1971 aux Époisses.

12 13 14 SEPTEMBRE 2008 ENTRÉE GRATUITE

FÊTE DU LIVRE DU DOUBS P A R C D E L A G A R E D ’ E A U - B E S A N Ç O N 7 ème

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