La Presse Bisontine 91 - Septembre 2008

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°91 - Septembre 2008

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ENVIRONNEMENT 1 500 individus comptés La Franche-Comté, terre de cigognes Jusqu’à la fin du mois de septembre, il est probable que des cigognes fassent encore étape dans la région de Besançon. Les échassiers qui migrent vers l’Afrique effectueront leur retour au mois de mars.

D epuis le début dumois d’août, les habitants de l’agglomé- ration de Besançon assistent au ballet des cigognes qui va durer jusqu’en septembre. D’importants groupes de ces oiseaux migrateurs se sont posés dans la région com- me à Saint-Vit, où le 10 août, 270 individus ont été comptés dans un pré. Le 16 août, 150 cigognes blanches (il en existe des noires

plus discrètes) ont été vues àMami- rolle, et dans la même période, on en a recensé 30 à Osse, 82 à Pont- de-Roide et 100 à Liesle. En levant les yeux, les habitants de la Boucle en ont peut-être aperçu, postés sur les toits bisontins, ou sur le haut des lampadaires comme dans la zone commerciale de Châteaufari- ne le samedi 23 août. Depuis le début de la migration

d’automne, 1 500 de ces échassiers ont été répertoriés par la Ligue de Protection des Oiseaux de Franche-Comté qui a pu iden- tifier leur origine. “Nous avons de la chance car environ un tiers des individus du groupe qui s’est arrê- té à Saint-Vit était bagué. Des orni- thologues ont pu les observer à la longue-vue. Il s’avère que ces cigognes venaient d’Allemagne et d’Alsace”

Le passage de la Méditerranée se fait à hauteur du détroit de Gibral- tar. Là encore, le choix du parcours a un sens. “Les cigognes ont des ailes larges qui leur permettent d’uti- liser les ascendants thermiques. Elles atteignent ainsi des altitudes importantes. Quand la chaleur retombe, les cigognes se laissent glis- ser dans l’air et sans battre des ailes elles peuvent parcourir des distances de 200 à 300 kilomètres. Ces oiseaux sont des grands planeurs qui voya- gent de jour. Le problème est qu’au- dessus de la mer, il n’y a pas de ther- miques, ils sont donc contraints de battre des ailes pour la traverser.” Pour économiser leurs efforts, les cigognes passent là où la mer est la plus étroite à savoir dans les détroits de Gibraltar et du Bos- phore. Les échassiers volent ensuite jusque dans la région du Sénégal. Leur voyage dure en moyenne une quin- zaine de jours. Leur retour enAlle- magne, en Alsace ou même en Franche-Comté, où chaque dépar-

tement a deux endroits où nichent les cigognes blanches s’effectue au mois de mars. Ces oiseaux meurent parfois acci- dentellement sur le trajet. Les lignes à haute tension leur sont fatales. À Saint-Vit d’ailleurs, deux indivi- dus sont morts de cette manière. La cigogne fait encore partie des espèces protégées même si en tren- te ans sa population s’est considé- rablement développée alors qu’el- le était menacée d’extinction dans les années soixante-dix. Cet échas- sier a manqué de disparaître à l’époque puisque 14 couples étaient recensés sur l’ensemble du terri- toire national. Aujourd’hui, on en compte 1 374.

150 individus ont été vus près de Mamirolle.

note Guillaume Petit- jean de la L.P.O. de Franche-Comté. Ces oiseaux ne sont pas de passage par hasard dans le ciel du Grand Besançon. La vallée du Doubs, et plus globalement le massif du Jura consti- tuent un couloir important de migra- tion de ces oiseaux, qui convergent ensui- te vers la vallée du Rhône avant de conti- nuer leur descente sur l’Afrique.

Les cigognes

ont trouvé de quoi se ravitailler dans le sol saint-vitois.

Les 4 et 5 octobre la L.P.O. organise des journées d’observation des oiseaux migrateurs Rens. au 03 81 50 43 10

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