La Presse Bisontine 91 - Septembre 2008

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°91 - Septembre 2008

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Éditorial

SALON DU LIVRE

À nouveau présent aux Mots Doubs

L’auteur revient une nouvelle fois aux Mots Doubs à la ren- contre des lecteurs du département, du 12 au 14 septembre à Besançon, sur le site de la Gare d’Eau. Richard Bohringer : “Je ne me fixe aucun interdit”

Statu quo Un candidat aux prochaines sénatoriales dans le Doubs a certainement vu juste quand à la question de savoir pourquoi il postulait à un mandat au Palais du Luxembourg, il a pour première répon- se : “La responsabilité appelle la res- ponsabilité.” On est maire, on devient conseiller général ou régional, il paraît logique de postuler à un mandat natio- nal, quʼil soit de député ou, quand les places sont déjà prises, de sénateur. Une sorte de boulimie naturelle en quelque sorte mais cette drogue ne tou- cherait pas que le monde politique. Cʼest aussi vrai dans les affaires ou dans le syndicalisme. Pour la plupart des autres candidats, devenir sénateur, cʼest répondre à cette exigence de devenir le représentant des collectivités locales, le défenseur du monde rural à Paris. À croire quʼun maire ou quʼun conseiller général qui ne serait pas sénateur met- trait en péril lʼexistence même de son territoire, son département ou sa com- mune. Les candidats aux sénatoriales brandissent alors lʼargument imparable dʼune saine complémentarité entre un mandat national et un mandat local pour justifier le fait que dans leur cas, le cumul des mandats est justifié, voire néces- saire. Le maire de Besançon défend-il moins bien les intérêts de sa ville depuis quʼil nʼest plus parlementaire ? Non. Au contraire, serait-onmême tenté dʼaffirmer. Lʼélection sénatoriale suscite les plus grandes interrogations. Faut-il tout bon- nement, comme lʼavancent certains, supprimer cette chambre obscure où sont élus des hommes (et quelques femmes) dans un scrutin qui échappe totalement aux citoyens, sans aucun compte de campagne et presque sans comptes à rendre ? Sans tomber dans cet excès facile et un brin populiste (quoique…), il paraît néanmoins indis- pensable de refondre en profondeur le fonctionnement de cette chambre hau- te et la représentativité de ses locataires. Car à y regarder de plus près, on a bien du mal, malgré toute la bonne volonté du monde, à évaluer précisément en quoi un sénateur représente au quoti- dien - ou plutôt au cours des deux jours par semaine quʼil passe à Paris -, les collectivités locales desquelles ils tien- nent un premier mandat. Mais a priori le statu quo satisfait tout le monde : le Sénat est la seule institution qui a été totalement épargnée par la réforme constitutionnelle adoptée cet été. Jean-François Hauser

L a Presse Bisontine : Comment va Richard Bohringer ? Vous avez enchaîné festivals et lectures, tout l’été, et vous continuez avec entre autres Les Mots Doubs à Besançon. Pas trop fatigué ? Richard Bohringer : Pas du tout. Ce sont des choses qui me plaisent. Ce n’est pas fatigant de faire les choses qu’on aime. Je vais partout, ne me fixe aucun interdit car tout est intéressant. Besançon est un super-salon. La ville est magnifique, c’est la “mon- tagne”, ça change. Les lecteurs très nombreux. Besançon, c’est vraiment un endroit super et je suis ravi d’y retourner. (C’est sa troisième participa- tion). L.P.B. : Vous présentez votre dernier ouvrage, sorti en mai dernier, “Bouts Lambeaux”. Pourquoi ce livre ? R.B. : Pourquoi, pourquoi (il s’énerve)… parce que j’avais envie de l’écrire. Il n’y a pas de réponse au pourquoi pour un poète. “Bouts Lambeaux”, c’est un recueil de textes de nouvelles, de pièces que j’ai écrits entre 17 ans et 66 ans. Et si dedans il y a aussi des dessins, des photos, c’est parce que ça fait partie du même truc. Les dessins ont été faits en même temps. Tous les livres ne se ressemblent pas et heureusement. L.P.B. : Le livre contient aussi le D.V.D. de votre film “C’est beau une ville la nuit”, adaptation cinématographique de votre best-seller, sorti en 1988 et qui s’est vendu à 1,3 million d’exemplaires. Le film, sorti en 2006, a eu moins de succès. C’est pour le diffuser à plus grande échelle que vous avez souhaité le joindre au livre ?

R.B. : C’est quoi cette question ? Encore un pourquoi ! Je vais vous dire. “C’est beau une ville la nuit” est un film avec ma fille, c’est un bout lambeau de ma vie. Il était donc logique qu’il soit là. Et puis je suis un homme qui donne. L.P.B. : Et cette dédicace à Bernard Girau- deau ? R.B. : C’est mon ami. Quelqu’un qu’on estime, on a envie de le garder dans son cœur. C’est tout, et ce n’est pas plus compliqué que ça. J’ai fait la route et aujourd’hui, je trouve que tout se complique entre les humains alors forcément, il y a des disputes. Si on parle des vraies choses, des choses simples, il n’y a pas de pro- blème.

L.P.B. : Pourquoi fai- re tous ces salons ? (aïe, encore un pour- quoi qui redéclenche sa colère). Votre nom ne suffirait-il pas pour vendre vos livres ? R.B. : Je vais dans les salons parce que j’aime les gens et j’adore échan- ger avec eux. Ça me nourrit, tous les jours. J’attends qu’ils me disent si c’est avec plaisir ou déplaisir qu’ils ont lu mon livre. Quant à

“Je suis un homme qui donne.”

Richard Bohringer revient à

mon nom, non, il ne suffirait pas pour faire vendre. J’étais écrivain avant de faire l’acteur. Je suis un mec qui écrit depuis toujours. Ce bouquin, j’y tiens et je suis ravi d’aller le défendre à Besançon. Richard Bohringer sera présent sur le salon Les Mots Doubs les 13 et 14 septembre. Un conseil, évitez les pourquoi, parlez-lui de son style plu- tôt que de ses motivations qui l’ont conduit à signer ce 7 ème ouvrage. “Bouts Lambeaux”, ce sont des mor- ceaux de vie, des moments vécus par cet artiste qui reste malgré ses 66 ans, toujours aussi fougueux et écor- ché vif. Les idées s’enchaînent, les mots parfois se bousculent mais com- me il l’écrit dans les premières pages “la tête va plus vite que le style.” Propos recueillis par A.B

Besançon présenter son dernier ouvrage, “Bouts Lambeaux”.

L’auteur : Richard Bohringer est comédien, dramaturge, édi- teur, scénariste, producteur, musicien, chanteur. Il est lʼauteur de plusieurs best-sellers : “Cʼest beau une ville la nuit” (Denoël 1988), quʼil a adapté lui- même au cinéma (2006), “Le Bord intime des rivières” (Denoël 1994) et “LʼUltime Conviction du désir” (Flammarion 2005). “Carnet du Sénégal”, paru en 2007 aux éditions Arthaud, sʼest vendu à plus de 10 000 exemplaires.

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