La Presse Bisontine 89 - Juin 2008
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°89 - Juin 2008
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Il y a de l’eau dans le gaz entre Gaz de France et une partie de ses abonnés qui se plaignent de dérives dans la facturation. Les associations de consommateurs de Besançon recueillent les plaintes de ces clients mécontents qui s’étonnent de devoir s’acquitter d’une facture dont le montant est deux à trois fois supérieures de ce qu’ils avaient l’habitude de payer jusque- là. Leur surprise est d’autant plus grande qu’ils n’ont pas l’impression d’avoir modifié leur façon de vivre, ce qui le cas échéant aurait pu expli- quer une augmentation de leur consommation. Gaz de France a été interpellé sur ces problèmes récurrents. Le gazier apporte des réponses à ce qu’il compare à des couacs liés la plupart du temps à des transferts de données informa- tiques qui ont été effectués à l’été 2007 lors de la libéralisation du marché de l’énergie. Gaz de France Des usagers dénoncent une facturation douteuse À Besançon, plusieurs habitants se plaignent des méthodes de facturation du gazier qui leur demande de s’acquitter de factures exorbitantes qui ne correspondraient en rien à leur consommation. GAZ DE FRANCE INTERPELLÉ PAR SES ABONNÉS CONTESTATION
L orsque Jean a ouvert sa fac- ture Gaz de France, ça a été la douche froide. “On me demande 172 euros alors que jusqu’à présent, le plus que j’aie payé, c’est 89 euros ! Pour moi qui ai une pension mensuelle de 930 euros, ce n’est pas rien cette augmentation. Selon G.D.F., j’aurais consommé 335 m 3 ces deux derniers mois” remarque ce retraité bisontin. Non seulement la note est salée, mais en plus elle est injustifiée pour cet octogénaire qui déclare ne pas avoir modifié sa manière de vivre ce qui, dans le cas contraire, aurait peut- être pu expliquer cet écart. Jean n’est pas un cas isolé. Josette est confrontée à une situation iden- tique. Elle vit seule dans un appar- tement de 110 m 2 . Le gaz, elle l’utilise uniquement pour chauffer le bal- lon d’eau et cuisiner. Cette dame s’acquitte de sa facture tous les six mois. Comme Jean, elle a pris l’habitude de relever depuis plu- sieurs années l’évolution de sa consommation. Pour elle, il n’y a donc pas d’ambiguïté possible : les services de Gaz de France se sont trompés. “En moyenne, j’avais un relevé de 60 m 3 et là, d’un coup, il
mations, il faut écrire à Lannion (Côtes- d’Armor) qui “abrite un innocent pres- tataire chargé
passe à 260 m 3 . Ma facture a été multipliée par trois.” Chantal est elle aussi confrontée à un dérapage du gazier. Cela fait plu- sieurs années maintenant qu’un contentieux l’oppose à l’opérateur, suite à une facture de 1 400 euros pour deux mois qu’elle refuse de payer. “Cette facture correspond à celle d’une entreprise. Elle est trois
“Ils n’ont jamais voulu l’entendre ainsi. C’est vraiment dommageable d’avoir en face de soi un interlo- cuteur qui n’a de cesse de vous culpabiliser.” De ces trois consom- mateurs, aucun n’a pour l’instant obtenu le dernier mot. “G.D.F. est tout-puissant. Que voulez-vous qu’on fasse. Je trouve cela triste cette mauvaise foi” soupire Jean. Entre les factures qui triplent sans explications valables, des suresti- mations de consommations aléa- toires ou un service-client qui semble faire la sourde oreille aux récla- mations, les sources de méconten- tement des abonnés de Gaz de Fran- ce sont multiples et de plus en plus nombreuses. Les dossiers affluent sur le bureau des agences de défen- se des consommateurs de Besançon qui s’inquiètent de la situation. T.C.
quelqu’un s’était branché sur mon réseau” raconte Josette qui a envoyé trois recommandés qui sont restés lettres mortes. Or après avoir fait vérifier son installation, tout appa- raît normal. “Gaz de France m’a pro- posé de changer mon compteur en septembre dernier, je n’ai toujours vu personne” dit-elle. Cette consommation anormale peut être en effet liée à un problème tech- nique. C’est ce qui est arrivé à Chan- tal. “À l’origine du problème, il y a un changement de compteur. Le maté- riel a été expertisé, ce qui m’a coûté 200 euros. Des spécialistes ont conclu que tout était bien. J’ai demandé néanmoins à ce que cet équipement soit changé et comme par hasard, ma consommation est redevenue nor- male” raconte l’abonnée qui, conci- liante, était prête à régler une par- tie de sa facture exorbitante si G.D.F. acceptait de reconnaître son erreur.
de la saisie et de la répartition des courriers entre les différents centres G.D.F. répartis sur le territoire” écrit U.F.C.-Que Choisir qui a mené l’enquête. La procédure est longue pour les clients en recherche d’informations. De lettres recommandées restées sans réponse en rendez-vous infruc- tueux, c’est un parcours du com- battant auquel doivent se plier les abonnés mécontents. “Comme il n’y a plus personne à qui s’adresser sur Besançon, on passe notre temps au téléphone à se perdre de service en service pour rien. Par contre, la fac- ture du téléphone tourne” s’insurge Josette. Ceux qui parviennent à obtenir une réponse en sont rarement satisfaits. Le gazier ne serait pas enclin semble- t-il à reconnaître ses erreurs. “Dans mon cas, G.D.F. a estimé qu’il pou- vait y avoir une fuite ou alors que
fois plus élevée que ce que je paie habi- tuellement. À croire que j’ai chauffé mon logement en laissant les fenêtres ouvertes.” L’insatisfaction de ces abonnés ne tarit pas. Tous ont entre- pris des démarches auprès de Gaz de France afin d’obtenir des explications, en vain. “G.D.F. a pu se tromper. Ce que je reproche, c’est qu’il n’y ait pas un bureau d’accueil du public à Besançon pour recevoir nos doléances” regrette Jean. Pour les récla-
“C’est de la mauvaise foi.”
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