La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

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INTERVIEW

Le réalisateur du film Patrice Leconte : “Éviter d’arriver en terrain conquis quand on vient tourner un film”

L a Presse Bisontine : C’est la pre- mière fois que vous tournez en Franche-Comté. Quel accueil vous a-t-on réservé ? Patrice Leconte : Non seulement c’est la première fois que je tour- ne en Franche-Comté mais c’est la première fois que je viens en Franche-Comté. Je suis venu pour les repérages du film. La météo est catastrophique mais on se débrouille, mais elle est exceptionnellement catastro- phique paraît-il. L’accueil est vraiment très bien. En fait, chaque fois que l’on se compor- te de manière attentive, ouver- te, humaine avec les popula- tions locales, on est toujours bien accueilli. Ce que je reproche beaucoup à certaines équipes de cinéma c’est d’arriver en ter- rain conquis, comme des colons qui pensent qu’ils ont droit à tout ! C’est amusant un tour- nage dans un petit village, mais c’est également une perturba- tion pour les gens, donc il faut faire attention à respecter ceux chez qui on tourne, ceux qu’on

envahit pendant quelques semaines. L.P.B. :Pourquoi avoir choisi la Franche- Comté, plus précisément la vallée de la Loue et Vuillafans ? P.L. : Le choix a été fait d’une manière très simple : les deux producteurs du film qui tra- vaillent pour la société Gaumont connaissent bien la région. Quand on a lu le scénario, ils ont dit “En Franche-Comté, je crois que tu vas trouver ce qu’il faut !” On aurait pu évidemment

moyennement situé en altitu- de. Et puis, je trouvais que le lieu avait beaucoup de charme. Mais le plus marrant, c’est que j’ai envoyé du monde pour qua- driller la région pour les repé- rages et en fin de compte, on ne trouvait pas vraiment notre bon- heur…Et c’est mon décorateur, avec qui je travaille depuis très longtemps, qui à Ornans, dans une Maison de la Presse, a fait tourner le tourniquet de cartes postales et a vu celle de Vuilla- fans. Il a tout de suite pensé que c’était le village qu’il fallait. L.P.B. : Pourquoi avoir accepté de tour- ner “la Guerre des Miss” ?

P.L. : Le producteur m’a proposé un jour le scénario et il avait l’accord de Benoît Poelvoorde. Le fait d’avoir ce scénario qui était bien écrit, drôle et origi- nal, ce titre que j’aime beau- coup et surtout, surtout le fait que Benoît Poelvoorde était d’accord pour jouer, ça m’a déci- dé. J’adore cet acteur. La façon dont il joue, et l’homme égale- ment. Je rêvais de tourner avec lui depuis longtemps. Il y avait eu un premier projet ensemble qui ne s’était pas fait. Et depuis le début de notre collaboration sur la Guerre des Miss, je ne suis pas déçu ! Propos recueillis par L.F.

tourner ailleurs qu’ici. Il y a d’autres endroits en France de ce que j’appelle la moyenne mon- tagne. On voulait de la moyenne montagne, là où l’on puisse ima- giner deux vil- lages qui ne soient pas trop distants l’un de l’autre et dont un soit

“Je rêvais de tourner

Le tournage du film nécessite une équipe de 70 personnes.

avec Benoît Poelvoorde.”

Après neuf heures de tournage, on lit quelques signes de fatigue sur le visage de Benoît Poelvoorde.

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Silence sur le plateau : ça tourne !

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