La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

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La Presse Bisontine n° 88 - Mai 2008

REPORTAGE Dans les coulisses d’un film LA GUERRE DES MISS TOURNÉE EN TOUTE SIMPLICITÉ À VUILLAFANS Vendredi 11 avril, après trois semaines passées en Franche-Comté, le réalisa- teur des Bronzés et son équipe ont quitté la région pour rejoindre Paris. C’est à Vuillafans que Patrice Leconte avait installé son quartier général pour le tourna- ge de son nouveau long-métrage “La guerre des Miss”. Cette courte aventure cinématographique aura sans conteste marqué les esprits.

qu’il y ait une contrepartie éco- nomique et que la population et les lieux soient respectés. Une partie de l’équipe a logé et s’est restaurée sur place, et je peux aujourd’hui affirmer qu’ils ont pleinement respecté leurs enga- gements vis-à-vis de la popula- tion locale.” Effectivement, outre le prix de la location du pres- bytère et une facture d’électricité d’unmontant total de 600 euros, le directeur exécutif a remis 3 000 euros à la municipalité pour les quelques désagréments causés, notamment au niveau du terrain de camping. De plus, privilège d’une région qui accueille un tournage et le finance à hauteur de 150 000 euros,laGuerre desMiss sera projetée en avant-premiè- re dans plusieurs cinémas de la région dès le mois de décembre. En espérant que les travaux du Cinéma l’Eldorado d’Ornans ter- minent à temps pour accueillir à nouveau le célèbre duo Poel- voorde-Leconte ! L.F.

c’est bien pour ça qu’il faut que ce soit moi qui les aie !” réplique le réalisateur, aumilieu des rires de l’équipe. Une réponse qui reflète parfaitement l’ambiance du tournage. La fatigue d’une journée de dix heures de tra- vail, la concentration que cet exercice nécessite autant que les conditions climatiques pitoyables n’entament en rien le sens de l’humour et la cour- toisie du réalisateur. Une attitude grandement appré- ciée par Célestin Cattanéo, mai- re de Vuillafans, qui appréhen- dait l’arrivée d’une douzaine de camions et de soixante-dix per- sonnes dans le village : “Avant d’accepter, je tenais à m’assurer En 30 minutes, tout le matériel nécessaire au tournage de la scène est installé. Avec 30 longs-métrages à son actif, Patrice Leconte est un des grands réalisa- teurs de sa génération (photos Laurent Saillard).

L a Guerre des Miss raconte l’histoire de deux bourgades voisines qui se préparent pour le concours annuel des reines de beauté. Charmoussey, sinistre village et éternel per- dant, décide de prendre sa revanche sur sa concurrente, Super-Charmoussey. Pour mener à bien ce projet, elle fait appel à l’enfant du pays, Franck Che- vrel, monté à Paris pour deve- nir comédien.Affublé d’une char- mante veste abricot en velours, Benoît Poelvoorde se glisse natu- rellement dans la peau de ce

Don Quichotte des Miss. Choisie pour son charme, sa topologie et quelques-unes de ses maisons,Vuillafans a connu trois semaines durant une véri- table agitation. Mardi 8 avril, alors que les quatre dernières scènes extérieures restent à tourner, la place de l’ancienne école est une véritable fourmi- lière : tout le monde s’affaire à l’installation du plateau. Les techniciens déchargent le maté- riel, les électriciens commen- cent à placer les projecteurs pour l’éclairage de la scène tandis que le chef machiniste débute

ne, l’installation d’un plateau nécessite une heure. À Vuilla- fans, la moyenne est tombée à trente minutes. Sous la houlette de Patrice Leconte, personne ne semble avoir d’hésitation sur les tâches à accomplir. Tous s’accordent à dire que son professionnalisme rend le tournage rapide et effi- cace. “C’est un grand, un très grand” atteste le photographe du film. “Il sait exactement ce qu’il veut, ce qu’il attend de cha- cun. Rien n’est laissé au hasard.” Pas même le mouvement de tête de Poolvoerde qui s’amuse de cette précision : “Mais qui pour- rait avoir dans la tête autant de détails ?” “Mais personne d’autre,

Jean-Philippe Blim, directeur exécutif, veille scrupuleusement au respect du budget.

la construction des rails pour le tra- velling . Enmoyen-

Benoît Poelvoorde et Patrice Leconte enfin réunis sur un tournage.

L’assistante de réalisation repositionne

Repères : Budget du film : 12 millions dʼeuros 150 000 euros de subvention du Conseil régional 70 personnes dont 40 techniciens 500 figurants francs-comtois, dont 150 enfants 9 semaines de tournage, dont 3 en Franche-Comté Une moyenne de 16 plans réalisés par jour 2ʼ15 rajoutées au film par jour de tournage

le micro de Poelvoorde avant une nouvelle prise.

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