La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°88 - Mai 2008

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SANTÉ

On les appelle les D.A.S.R.I. Coupants et piquants quelles solutions pour les déchets médicaux ? Les hôpitaux comme les médecins ou les podologues génèrent par leur acti- vité des déchets qui présentent des risques infectieux. Ils doivent être pris en charge par une filière de collecte et de traitement spécifique qui dans cer- tains cas n’est pas toujours très bien organisée.

Les piqûres font partie des D.A.S.R.I. qui doivent être traités par une filière d’élimination des déchets particulière.

O n les appelle les D.A.S.R.I. Ce sont les déchets d’activité de soins à risques infectieux. Les aiguilles utilisées pour les vac- cins, les prises de sang ou pour le trai- tement des personnes diabétiques, les spéculums nécessaires aux examens gynécologiques sont des exemples de D.A.S.R.I. Les objets coupants tels que les scalpels entrent aussi dans cette catégorie. Ces déchets qui il y a encore une tren-

taine d’années finissaient à la poubel- le ont aujourd’hui leur propre filière de traitement. Elle est différente de celle des orduresménagères afin d’éviter tout risque de contamination d’un tiers qui pourrait se piquer avec une aiguille ou se couper. “Les D.A.S.R.I. sont tra- çables. Ils doivent pouvoir être suivis du producteur jusqu’au moment où ils sont détruits” indique l’associationRudo- logia, pôle français de compétences déchets de Lons-le-Saunier. Cet orga-

nisme a été chargé de réaliser une étu- de diagnostic sur les D.A.S.R.I. en Franche-Comté en vue de la révision du plan régional d’élimination des déchets dangereux. Sans grande surprise, l’étude montre que le plus gros des producteurs régio- naux est le centre hospitalier de Besan- çon. Le C.H.U. génère 658 tonnes de D.A.S.R.I. chaque année, contre 521 tonnes pour l’hôpital de Belfort-Mont- béliard ou 82 tonnes pour celui de Pon-

la tonne. E.D.C. Franche-Comté basée à Rochefort-sur-Nenon dans le Jura est aujourd’hui le seul centre régional de traitement des D.A.S.R.I. L’analyse de la situation concernant les hôpitaux n’a pas posé de difficultés majeures à l’élaboration du diagnos- tic. Les centres de soins trient ces déchets, les stockent dans des contai- ners spécifiques avant qu’ils ne soient enlevés. La filière est rodée. Le bilan est plus complexe à dresser pour le secteur diffus. Il englobe les médecins généralistes, les spécialistes, les cabinets dentaires, les infirmiers qui exercent en libéral, les laboratoires mais aussi les podologues, les sages- femmes, les vétérinaires, les malades en auto-traitement à domicile, et même les tatoueurs. Tous génèrent des D.A.S.R.I. qui comme pour les hôpi- taux sont censés être traités par une filière qui leur est propre. Les personnes diabétiques par exemple disposent d’une borne spéciale auxTille- royes où elles déposent les déchets liés à leur traitement. Les médecins géné- ralistes comme les cabinets dentaires à partir d’une certaine quantité doi- vent être équipés d’un local spécial pour

stocker ces déchets préalablement triés. En Franche-Comté, pour les profes- sionnels de santé libéraux, la quanti- té de D.A.S.R.I. produite varie entre 175 et 540 tonnes par an. L’estimation faite pour les tatoueurs, taxidermistes, esthéticiennes et les thanatopracteurs est de 205 tonnes par an. Les personnes en auto-traitement produisent enfin entre 68 et 130 tonnes de déchets chaque année.Au total, le secteur diffus géné- rerait en moyenne 843 tonnes de D.A.S.R.I. L’amplitude de ces chiffres montre que le secteur diffus n’est pas encore tota- lement structuré pour collecter ces déchets infectieux. “Nous avons dumal à l’estimer” reconnaît Rudologia. “Les dentistes ou les laboratoires d’analyses sont déjà très bien organisés. La situa- tion s’arrange pour les médecins, mais c’est sur cette profession et sur celle des infirmiers libéraux qu’il faut mettre l’accent.” Un des objectifs du plan d’élimination de ces déchets qui sera discuté au Conseil régional est d’organiser la filiè- re de collecte de ces D.A.S.R.I. dans le secteur diffus. T.C.

tarlier. Dans le Doubs, les centres de soins pri- vés produisent 280 tonnes de D.A.S.R.I. par an dont 122 tonnes pour la seule clinique Saint-Vincent.Au total en Franche-Comté, la quantité de déchets liée aux établissements de santé dépasse les 2 000 tonnes annuelles ! Pour eux, le coût de collecte et de traitement de ces déchets varie, selon Rudologia, entre 496 et 682 euros hors taxe

Le C.H.U. de Besançon est le plus gros producteur de déchets médicaux avec plus de 600 tonnes par an.

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