La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°88 - Mai 2008

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ÉCOLE-VALENTIN

Microtechniques

Plus qu’une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits haute- ment technologiques destinés à la neurochirurgie, Alcis met ses savoir- faire au service de tous les acteurs du secteur médical, de la conception à la sous-traitance en passant par l’accompagnement réglementaire. Une particularité bisontine récompensée au niveau national. Alcis, une usine à projets

“A lcis, c’est une addi- tion de savoir-faire artisanaux, d’innovation et de valeur ajoutée.” C’est ainsi que Jean-François Delforge définit son entreprise créée en 1999. Alcis - en grec, mouvement de cœur au sens physiologique - compte 16 salariés dont 8 ingé- nieurs et occupe un double cré- neau : la conception et com- mercialisation de produits

neurochirurgicaux et le conseil aux porteurs de projets. Une exception dans le monde du bio- médical qui repose sur le choix de privilégier le partenariat fait dès le départ par son dirigeant. En 1998, l’entrée en vigueur du marquage C.E. s’est accompa- gnée d’une nouvelle législation, très pointue. “C’était une oppor- tunité. Le conseil en conception et en homologation était très demandé” se souvient Jean- François Delforge. “Fabricant de dispositifs pour le cœur et le cerveau, nous avons besoin d’être toujours au fait donc on a déve- loppé ce savoir-faire en interne et on a proposé à d’autres d’en profiter.” Et c’est ainsi qu’Alcis est devenu fabricant régle- mentaire, faisant l’interface entre le client et les autorités qui homologuent les innova- tions. “On intéresse à la fois les entreprises qui démarrent et les grands groupes qui veulent déve- lopper autre chose en marge de leur activité. On travaille beau- coup avec Statice Santé” pour- suit Jean-François Delforge, soutenu dès le départ par Ser- ge Piranda, dirigeant de cette autre entreprise bisontine spé- cialisée dans les implants bio- médicaux. “On a débuté l’activité neurochirurgie en 2001 et il a fallu 5 ans pour établir un cli- mat de confiance, démontrer nos compétences, notre solidité mais maintenant on a nos contacts dans les hôpitaux.” Ce qui a per- mis à Alcis de commercialiser un dispositif pour le diagnostic pré-chirurgical de l’épilepsie pharmaco-résistive “dont les fils sont plus fins que des cheveux.” “La particularité de l’entreprise, c’est l’esprit réseau. On est la

parfaite illustration de ce qu’est la force du partenariat.” Logi- quement, Jean-François Del- forge s’est fortement investi dans la création de Temis, pôle des microtechniques, “un évé- nement catalyseur qui a permis une prise de conscience.” Le regroupement de différents labos de recherche au sein de l’Institut Pierre Vernier il y a un an a renforcé la donne. Le dirigeant évoque aussi la formation de bio-ingénieurs de Besançon, véritable vivier de recrutement pour lui, même si “le médical, c’est une culture. Ç a s’apprend par expérience en entreprise.” Lui-même a travaillé dix ans dans le médical avant de se lan- cer. Aujourd’hui, il souhaite déve- lopper l’export (pour l’instant surtout concentré sur l’Europe). “Avec 16 salariés, on est encore une entreprise artisanale mais on est en pleine mutation. Alcis (environ 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires) grandit, évo- lue, se structure.” Et un des axes stratégiques de développement est “de s’associer à des projets de niches et innovants au poten- tiel mondial.” Lauréat national 2007 du prix de la stratégie globale d’innovation au concours Stars et métiers, Jean-François Del- forge était invité aux Assises nationales de l’action écono- mique le 9 avril dernier pour témoigner de son parcours. “Un parcours d’entrepreneur qui a eu la chance de démarrer avec le soutien de Serge Piranda et d’un réseau. On a su saisir les opportunités qui se présentaient à nous” analyse-t-il humble- ment. A.B.

Chez Alcis, le savoir-faire des uns est constamment enrichi par celui des autres, en interne comme en externe. Une mutualisation des connaissances pour aller plus loin.

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