La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°88 - Mai 2008

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INDUSTRIE 3 millions d’euros de budget Un portail unique pour le transfert de technologies Entre l’idée d’un industriel et sa conception par un laboratoire, l’Institut Pierre Vernier qui regroupe désormais tous les centres de transferts de technologies de la région, est le chaînon souvent indis- pensable. Plusieurs projets sont en cours de réalisation.

Jean-Jacques Gagnepain, le président de l’Institut, est

R approcher les laboratoires et les entre- prises, c’est la mission de l’Institut Pier- re Vernier (I.P.V.), né l’an dernier de la fusion entre plusieurs centres de trans- fert répartis sur le territoire franc-comtois. “La création d’une telle structure se justifie complè- tement dans le sens où l’industrie n’est plus com- me avant mono-produits. Par exemple dans le domaine de l’automobile, avant, il fallait juste faire appel à un laboratoire de mécanique pour résoudre un problème. Aujourd’hui, il y a dans l’automobile de la mécanique, de l’automatique, de l’électronique, de l’optique. Quand un indus- triel est confronté à un problème, il ne peut pas faire le tour de tous les laboratoires. C’est l’I.P.V.

M. Fleury. Chez Alstom à Ornans, l’attente est semblable, même si le domaine d’application n’a strictement rien à voir. “Actuellement, nous avons un pro- gramme de découpe de tôle. Sur des énormes pièces, la tolérance des bavures ne doit pas excé- der 20 microns. On travaille sur ce projet avec le laboratoire bisontin Femto-St et l’I.P.V. est pour nous un adaptateur entre les deux milieux de l’Université et de l’industrie. Seuls, nous ne pour- rions pas le faire” observe pour sa part Domi- nique Jamet, responsable de la division trans- port chez Alstom. Autre domaine d’application des tavaux de l’I.P.V. : la santé. L’institut met en ce moment au point,

un ancien directeur de la

technologie au ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur.

qui doit jouer ce rôle” explique Jean-Jacques Gagnepain, le pré- sident de cet institut qui tenait sa première assemblée générale le 28 mars dernier. Une vingtaine de projets sont actuellement menés par l’Institut. Soumise à une concurrence tota- lement mondialisée, la société Ima- sonic, désormais basée à Voray- sur-l’Ognon, est sans cesse à la recherche de technologies inno- vantes pour conserver son avan- ce dans le domaine du diagnostic et de la surveillance médicale. “Nous avons besoin du support de chercheurs, très en amont. Récem- ment, nous avons émis le souhait d’acquérir une technologie com- plètement nouvelle dans le domai- ne des ultrasons, nous avons signé un accord avec l’I.P.V. qui se char- gera de faire le lien avec la scien- ce fondamentale” explique Gérard Fleury, le P.D.G. d’Imasonic. La société travaille sur un autre projet avec l’I.P.V. : la création d’un équipement d’assemblage micro- mécanique. “Localement, nous avons beaucoup d’entreprises qui font de l’usinage micro-mécanique mais quasiment pas d’assemblage (collage, soudure, marquage…). Ce projet de développement est coordonné par l’I.P.V.” se réjouit

en lien direct avec le C.H.U., un nouveau type de greffe pour les ulcères variqueux. Trois entre- prises locales, le labora- toire Femto et l’I.P.V. ont lancé ce projet de colla- boration baptisé “Méca- Skin” qui permet à cha- cun de rester dans sa spécialité tout en mutua- lisant les savoir-faire. “L’idée est de créer un bio- matériau nouveau desti- né à faciliter les greffes de peau” commente Lionel Pazart, membre de l’I.P.V. pour le compte du C.H.U. de Besançon. “La sécuri- sation de la transfusion sanguine est un autre pro- jet mené avec l’I.P.V. et l’établissement français du sang” ajouteM. Pazart. L’institut Pierre Vernier emploie aujourd’hui une trentaine de personnes. Il dispose d’un budget annuel de 3 millions d’euros, assuré à 60 % par des subventions publiques et à 40 % par les indus- triels concernés par les projets en cours. J.-F.H.

“La sécurisation de la transfusion sanguine.”

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