La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°88 - Mai 2008

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FILIÈRE

Faire face aux scieries géantes La Franche-Comté face à une demande croissante en matière première La filière bois est aujourd’hui le 5 ème

en fonction du bois sur la sai- son 2006-2007. À cette tendance, vient s’ajouter la valorisation grandissante du bois comme source d’énergie. Face à la hausse du carburant, les consommateurs se tournent vers les énergies renouvelables. Si en matière de transports, le biocarburant reste marginal, le bois revient en force dans le domaine du chauffage. Les inci- tations fiscales dont le crédit d’impôt qui s’élève jusqu’en 2009 à 50 % du montant des équipe- ments favorisent grandement ces choix. La création en 2007 à Levier de la plus importante usine à gra- nulés de bois en région en est

la meilleure illustration. Les scieries avoisinantes dont Haut- Doubs Sciages (100 000 m 3 de grumes sciées par an) assure- ront l’approvisionnement néces- saire à la production de 70 000 tonnes de pellets par an. De plus, une des plus grosses chauffe- ries bois de France a démarré son activité fin 2006 dans le quartier de Planoise à Besan- çon. Elle requiert à l’année 13 000 tonnes de plaquettes forestières (résidus et bran- chages déchiquetés) que l’O.N.F. s’est engagé à fournir par une organisation de la filière bois. Actuellement, l’inquiétude de la filière bois repose en premier lieu sur l’influence des grandes

Les principales scieries du Doubs débitent 100 000 m 3 de grumes par an.

employeur de la région Franche-Comté. Mais l’équilibre de ce secteur semble aujourd’hui fragilisé. Le 12 avril, le syndicat des forestiers de Franche-Comté tenait son assemblée générale. Il était fortement ques- tion de cette concurrence étrangère.

L a récolte totale de bois en Franche-Comté pour 2007 hors affouage et bois de chauffage s’élève à près de 2,5 millions de m 3 de grumes. Avec 170 entreprises, le secteur de la scierie régionale a consom- mé environ 1 million de m 3 dont 80 % de résineux. Les scieries régionales sont des entreprises de taille moyenne avec des capa- cités techniques pointues. Les régions et pays limitrophes (Suisse et Allemagne) voient quant à eux se développer des scieries d’une tout autre taille. L’exemple de Siat-Braun basée à Molsheim en Alsace est révé- lateur de cette tendance.Aujour- d’hui leader national, cette entre- prise alsacienne de 330 salariés consomme un million de m 3 grumes annuel, soit l’équivalent de toutes les scieries de Franche-

Comté sur une même période. Ainsi, le massif forestier des Vosges ne répondant plus à ses besoins et face à la baisse des exportations de bois venu d’Allemagne, la Siat se tourne vers la Franche-Comté pour assurer son approvisionnement en matière première, soit

scieries sur la stabilité du mar- ché franc-comtois. De plus, la demande croissante en matiè- re de bois-énergie pourrait conduire, dans une logique de rentabilité, à puiser dans les “forêts d’avenir”. En touchant

à cette richesse, la Franche- Comtémettrait en péril la péren- nité de son patrimoine naturel et d’un pan entier de son éco- nomie. L.F.

l’équivalent de 132 grumiers de 57 tonnes par jour. L’offre en bois de la Franche-Comté, dont le prélève- ment est autorisé et contrôlé par l’O.N.F. (Office National des Forêts), étant plus limité que la demande, les prix ont augmenté entre 30 % à 40 %

TECHNOLOGIE

100 euros par mois de dépense

132 grumiers de 57 tonnes par jour.

Deux Doubistes sur trois ont un portable Le portable, comme l’ordinateur, se généralise quasiment partout. L’union départementale des associations familiales a enquêté sur les habitudes de consommation des habitants du Doubs.

L es habitudes de consommation évoluent presque aussi vite que la technologie. En 2005, 1 Fran- çais sur 2 était équipé d’un ordi-

nateur à la maison. Ils sont désormais 6 sur 10.Même constat pour Internet : ils étaient 1 sur 3 à être connectés il y a deux ans, ils sont aujourd’hui 2 sur 3. L’U.D.A.F. du Doubs (union départe- mentale des associations familiales) a voulu en savoir plus sur la façon dont les foyers du Doubs appréhendaient ces moyens de communication. 5 000 ménages ont été consultés par l’association basée rue de la Famille à Besançon, 461 foyers ont scrupuleu- sement répondu à l’enquête. 69 % des enquêtés disposent d’un télé- phone portable (soit un peumoins que les 74 % de la moyenne nationale). Un ménage sur deux déclare avoir aumoins deux mobiles et un sur cinq n’en avoir aucun, “par manque d’utilité.” Les abonnés au portable ne s’équipent pas pour communiquer avec leurs proches mais plus “pour être joints n’importe où et n’importe quand. Pour 81 % des interrogés, c’est le motif prin- cipal. Le mobile est avant tout vu com- me un instrument qui sécurise le lien parent-enfant” note Sandrine Eme, chargée de mission à l’observatoire de la famille. Les enfants sont équipés de plus en plus tôt : 13 % déjà des 7-12 ans ont un portable, 72 % des 13-17 ans et 94 % des 18-25 ans. “C’est sur- tout à l’entrée au collège que les parents équipent beaucoup les enfants main- tenant. Encore une fois, on ne répond pas là à un besoin de l’enfant mais au besoin de sécurité que ressentent les parents. Le portable des enfants est

devenu unmoyen de contrôle parental” poursuit Sandrine Eme. Les factures mensuelles de portable restent à peu près maîtrisées : 7 foyers du Doubs sur 10 payent moins de 50 euros parmois. Un tiers des familles demande aux enfants de participer au coût de l’abonnement. Internet a également bouleversé les rapports des foyers du Doubs avec la technologie. 7 ménages sur 10 sont désormais équipés d’un ordinateur. S’ils s’équipent aujourd’hui, “c’est avant tout pour accéder à Internet.” Mais les risques de dérive existent. Ils sont seu- lement 16%des parents à vérifier régu- lièrement l’usage que leurs enfants font d’Internet. “C’est une des leçons de cette étude qui nous conduira àmettre en place des actions de communication autour du contrôle parental” commente Bernard Gaulard, le président de l’U.D.A.F.Un seul aspect de l’utilisation des nouvelles technologies n’est pas encore entré dans lesmœurs des foyers du Doubs, c’est l’accomplissement de formalités administratives via le Net : ils ne sont que 36 % à avoir déjà utili- sé la toile pour effectuer des achats ou rempli des formalités. Globalement, les ménages consacrent désormais une centaine d’euros par mois aux dépenses liées au téléphone portable et à Internet. Un poste de dépense qui apparaît, mine de rien, de plus en plus souvent dans les dossiers desménages confrontés à des problèmes de surendettement. J.-F.H.

Sandrine Eme, de l’observatoire de la famille, a passé au peigne fin les habitudes des ménages du Doubs.

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