La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n°88 - Mai 2008

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SANTÉ

Un des grands spécialistes bisontins du cancer Jean-François Bosset : “Les chances de guérison sont plus grandes” Président du Comité Départemental de la Ligue contre le Cancer, le professeur Jean-François Bosset part à la rencontre de la population à travers des confé- rences pour expliquer à la fois les avancées de la recherche et sensibiliser les gens à l’importance de soutenir cette organisation par des dons.

Jean- François Bosset : “C’est pour nous l’occasion de changer le message sur le cancer.”

L a Presse Bisontine :Vous sillonner le dépar- tement pour rencontrer la population lors de conférences. Qu’est-ce qui vous pous- se à agir ainsi ? Jean-François Bosset : Nous avons décidé avec le comité d’avoir une action proche du terrain. Il y a deux façons de tra- vailler à la Ligue contre le Cancer. La première est d’agir à distance en envoyant par exemple des mailings . La seconde consiste à aller au contact de la population pour demander de l’aide. C’est la méthode que nous avons rete- nue. Nous intervenons en priorité dans les bourgs où nous n’avons pas ou peu de délégués.Ce sont des bénévoles accré- dités par la Ligue et qui se chargent de la collecte de fonds. Pour recruter des délégués qui vont relayer notre action sur le terrain,nous organisons des confé- rences dans les villages. L.P.B. :Vous êtes souvent en milieu rural. Vous avez parfois du mal à trouver des bénévoles ? J.-F.B. : Il est vrai que dans certains endroits, dans le Haut-Doubs notam- ment, nous n’avons presque pas de délé- gués. On sait également que les col- lectes de dons faites par nos bénévoles fonctionnent mal. C’est la raison pour

Le cancer colorectal est en constante évolution

laquelle nous avons changé notre façon de procéder sur ces secteurs en se gref- fant à des manifestations. Exemple : nous étions présents début avril à un salon artisanal organisé aux Fins où nous animions un stand. Nous atten- dons moins aujourd’hui de la collecte que des manifestations sur ces secteurs où nous recevons un accueil intéres- sant. L.P.B. : Que retenez-vous de ces rencontres avec le public durant lesquelles vous évoquez un sujet grave, encore souvent tabou ? J.-F.B. : Ce qui est très important juste- ment, c’est ce contact avec la popula- tion car c’est pour nous l’occasion de

domaine. La France est aujourd’hui dans le peloton de tête des pays euro- péens où les chances de guérison sont les plus grandes. L.P.B. : Vous travaillez à la construction de l’Institut fédératif du cancer à Besançon dont le but est d’organiser et contrôler la qualité des soins de cancérologie en Franche-Comté. Quels objectifs poursuivez-vous avec la Ligue dans le cadre de ce projet ? J.-F.B. : On poursuit quatre objectifs : organiser des soins de support dans le cadre de l’Institut, apporter une aide aux familles dans le besoin, soutenir les équipes de recherche franc-com- toises, et apporter des équipements de confort pour les malades dans les ser- vices. Mais le point sur lequel nous concentrons notre effort, c’est sur les soins de support. Parallèles aux trai- tements habituels, ces soins permet- tent au patient d’avoir par exemple de la kiné ou un accompagnement psy- chologique. Ils ne sont pas encore com- plètement organisés et manquent enco- re de financement.Voilà pourquoi nous avons décidé avec la Ligue d’investir sur ces soins de support. Propos recueillis par T.C.

Plus de cas, mais plus de guéri- sons : c’est une des caractéris- tiques du cancer colorectal qui est devenue une des principales causes de mortalité par cancer en France. Mais les progrès scienti- fiques permettent désormais de guérir plus d’un cancer sur deux. L e cancer colorectal est la plus fré- quente des tumeurs malignes dans la population française. Chaque année, près de 40 000 nouveaux cas sont dia- gnostiqués en France. Ce cancer vient désormais au troisième rang chez l’homme, derrière le cancer du pou- mon et le cancer de la prostate, et au deuxième rang chez la femme, der- rière le cancer du sein. Responsables de 16 000 décès chaque année, il repré- sente la deuxième cause de décès par cancer, après le cancer du poumon.“En trente ans, la fréquence des cancers est passée de 25 000 à près de 40 000, confirme le professeur Jean Faivre, membre du conseil scientifique de l’A.P.F.C. L’explication est double :

d’une part la population vieillit, d’autre part les facteurs d’environnement, sur- tout les habitudes alimentaires, ont sensiblement évolué. Il existe par exemple certains facteurs protecteurs comme manger beaucoup de légumes et au contraire, des facteurs de risques, comme la sédentarité ou une alimen- tation trop riche.” La France est avec les États-Unis ou encore l’Australie, un des pays les plus à risques. Les pays d’Asie, d’Amérique Latine et, sur- tout, d’Afrique, ont un risque jusqu’à trente fois plus faible. Mais parallèlement à cette augmen- tation régulière du nombre de cancers colorectaux, les progrès en matière de diagnostic et de thérapie ont permis une hausse tout aussi sensible des taux de survie à long terme. “Tous les trois ans, on prolonge 3 000 vies à 5 ans” résume le professeur Faivre. Une prise de conscience des patients alliée à une amélioration du diagnostic per- mettent de guérir aujourd’hui plus d’un cancer sur deux, contre à peine un sur trois il y a une trentaine d’années.

changer lemessage sur le cancer.Onpeut expli- quer que les résultats des soins sont positifs, que le nombre de can- cers augmente certes, mais que la mortalité due à cette maladie diminue depuis 2002 (2 % chez les hommes et 1%chez les femmes) du fait de l’avancée de la recherche dans ce

“Avec la Ligue,

nous misons sur les soins de support.”

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