La Presse Bisontine 87 - Avril 2008
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 87 - Avril 2008
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EMPLOI Statistiques A.N.P.E.
ROCHE-LEZ-BEAUPRÉ Travailler avec la météo Gazon maudit pour les habitants du secteur
L e 12 mars, lors d’une conférence organisée à La Chaux-de-Fonds qui avait pour thè- me l’emploi frontalier, l’A.N.P.E. a présen- té un ensemble de statistiques qui montrent l’ampleur de ce phénomène. Fin 2007, 20 000 travailleurs frontaliers ont été recensés dont 15 000 dans le Doubs. “Par rapport à 2002, cela correspond à une progression de 33 %” notent les services de l’agence nationale pour l’emploi. La majorité d’entre eux est basée à Pontarlier (32 %) et Morteau (34 %). Ensuite, le flux se disperse sur d’autres villes comme Montbéliard 10 %, Belfort 5 %, Saint-Claude 16 %, Cham- pagnole 1 % ou encore Besançon 2 %. “74 % des frontaliers ont entre 25 et 49 ans.” Lors de ce débat, un représentant de l’entreprise horlogère Ulysse Nardin a confirmé que les sociétés suisses embauchent actuellement “de très bons ingénieurs formés à Besançon. ” Les intervenants helvétiques ont affirmé qu’il n’y avait pas dans l’industrie de discrimination salariale. “Nous rémunérons de la même maniè- 2 % des frontaliers sont Bisontins
L’apport récent des déchets verts du Sybert sur la plateforme de compostage de l’entreprise Compo à Roche-lez-Beaupré semble indisposer les riverains. La société incriminée a déjà engagé des actions pour remédier à ces problèmes épisodiques.
D ans un courrier transmis début mars à la D.D.A.S.S., la mai- rie deThise affirme se faire le porte-parole “des 3 325 habitants de notrecitéquisubissent,depuisquelque temps,des désagréments importants dus à des odeurs nauséabondes en provenance de la plateforme de stoc- kage des engrais de la société Mon- not.” Dans ce courrier au contenu imprécis - la société ne s’appelle pas Monnot mais Compo et il ne s’agit pas d’engrais mais de terreau -, les élus deThise font part de cette situa- tion qui semble s’aggraver depuis quelques mois. D’épisodiques, les “odeurs de fumier” seraient deve- nues régulières. Tout en reconnaissant le problème, la société Compo nuance cependant les propos accusateurs et condam- ne la méthode : “La mairie de Thi- sealarmelaD.D.A.S.S.alorsqu’aucun élu n’a pris soin de nous contacter. Nous avons eu un appel de riverain, c’est tout” se défend Francis Hen- riot, le directeur des activités indus- trielles et logistiques de cette entre- prise commercialisant les marques Sem et Algoflash et qui emploie 63 salariés. Le sitedeRoche-lez-Beaupré fabrique du terreau,100 000m 3 par an.Com-
posé d’écorce compostée et de tour- be. 3,5 hectares sont dédiés à l’élaboration du compost. “Naturel- lement, cette activité génèredes odeurs mais qui ne sont généralement pas nauséabondes. Seulement de temps en temps, lorsque le temps est lourd ou le plafond est bas, le démarrage de la fermentation peut être plus vio- lent et générer des odeurs moins agréables. Mais c’est quelques jours dans l’année seulement” explique M. Henriot. Il semble néanmoins que les choses se soient aggravées depuis l’an der- nier quand la société Compo a récu- péré l’ensemble des déchets verts collectés par le Sybert sur le Grand Besançon. “Nous avons décroché le marché du traitement des déchets verts du Sybert. Cela nous permet d’apporter de la matière organique locale et désormais, notre compost est composé aux 2/3 d’écorces et 1/3 de déchets verts mais nous n’avons créé aucune plateforme nouvelle pour composter cesmatières,tout estmélan- gé” indique le responsable qui recon- naît que depuis l’adjonction de ces déchets verts dans le compost, “il y aplus de périodes où les odeurs appa- raissent.” Alors la société Compo annonce des
Sur la plateforme de la société Compo, 3,5 hectares sont dédiés à l’élaboration du compost qui, mélangé à de la tour- be, composera le terreau.
re nos collaborateurs frontaliers que nos collaborateurs suisses. Il n‘y a pas de préférence nationale, ni de concurrence salariale à la baisse en Suisse. Ce que l’on récom- pense par le salaire, c’est la pres- tation d’un collaborateur. Nous devons avoir une équité.” Des entrepreneurs helvétiques observent cependant que les Fran- çais en recherche d’un emploi en Suisse sont également plus pugnaces. “Ils acceptent de mettre un pied dans l’entreprise en occu- pant un job qui leur correspond moins, avant de gravir les échelons pour accéder à terme au poste qui leur correspond.”
pistes de travail pour remédier au problème. “Nous allons mettre en place un suivi précis par un systè- me de capteurs d’odeurs pour faire des analyses plus régulièrement. Ensuite,nousallonsprendre encomp- te les prévisions météo pour retour- ner nos andains uniquement quand le temps est favorable. Enfin, nous prévoyons d’aérer les tas plus sou- vent en périodes favorables et nous sommes en train de nous équiper de matériel nouveau pour optimiser le traitement” promet le directeur qui reconnaît aussi qu’à l’automne der- nier, une partie des déchets verts s’était décomposée avant de pouvoir
être traitée. Dans le périmètre de l’entreprise, les odeurs incriminées sont plus ou moins présentes selon la direction du vent. Et quand on est tran- quillement entraindeprendre l’apéro sur sa terrasse à Thise, à Roche, à Chalèze ou à Chalezeule, un vent défavorable peut vite gâcher ce moment de convivialité,même si ces odeurs ne sont pas vraiment assi- milables à celle du lisier. La société Compo en a pris conscience, elle s’attache désormais à calmer la tem- pête locale provoquée par ces vents mauvais. J.-F.H.
Ils avaient alors échappé à la mort.
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