La Presse Bisontine 85 - Février 2008

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 85 - Février 2008

2

Éditorial

CLIMAT

L’après protocole de Kyoto

Président du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, Christian de Boissieu a dirigé le groupe d’experts “Facteur 4” sur le réchauffement climatique. Il a remis en 2006 à la ministre de l’Environnement Nelly Olin un rapport précis proposant de rédui- re par quatre les émissions de gaz à effet de serre en France d’ici à 2050. Pour lui, c’est la pression des opinions publiques qui forcera les gouvernements à se préoccuper du climat mondial. “L’Europe doit avoir un rôle d’aiguillon dans la lutte contre le réchauffement”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Solène Davesne, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2008 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, Henri-Bertrand Audrerie, Casino Barrière, Citadelle, Conseil général, C.P.A.M., Ludivine Marchand-Aune, R.F.F., Sport à Dom’. Coulisses Le président de Région Raymond For- ni sʼen est allé élégamment après des années de digne souffrance. Le temps du deuil est aussi celui du concert de louanges qui accompagnent en géné- ral un défunt de ce rang. Naturellement, chacun respecte, et de quelque étiquette politique quʼil soit, le combat perdu de lʼhomme contre la maladie. Chacun mentionne aussi lʼascension de cet enfant du Piémont italien vers les som- mets de la République française. On a déjà tout dit sur cet exemple, repris par lʼactuel président de la République com- me une parfaite illustration de sa concep- tion de lʼintégration, ce parcours aty- pique qui a vu passer M. Forni en quelques décennies des chaînes de lʼusine Peugeot aux lambris de lʼhôtel de Lassay. Quand viendra lʼheure du bilan, on mettra certainement aussi en lumière dʼautres facettes du personna- ge. Dʼabord son goût des belles choses, argument que les laudateurs dʼaujourdʼhui avançaient pour dénoncer qui la réno- vation somptueuse de sa mairie de Del- le, qui les aménagements coûteux quʼil a ordonnés à lʼhôtel de Région de Besan- çon. Puis son aversion pour la médio- crité - il le disait lui-même - qui pouvait transparaître, aux yeux du citoyen lamb- da , comme le caractère hautain dʼun personnage arrivé en haut de lʼéchelle. Son indifférence à la critique qui le pla- çait au-dessus du flot ambiant des conver- sations de comptoir quʼil semblait abhor- rer. Sa famille politique salue aujourdʼhui unanimement la mémoire dʼun grand homme dʼÉtat. Était-il un grand homme de la Région ? Il paraît difficile de lʼaffirmer puisque son bilan ne pourra jamais être dressé complètement, subitement inter- rompu à mi-mandat. Le temps du deuil et du respect nʼest pas encore passé que déjà, en coulisses, sʼaffûtent les couteaux pour savoir lequel de ses col- lègues reprendra le flambeau de la Région. Sera-ce Joseph Parrenin, Loïc Niepceron, Marie-Marguerite Dufay ? Les discussions vont déjà bon train dans les arrière-boutiques. Pis : on pense déjà à 2010 dans le microcosme politique qui bruisse déjà dʼun duel haut-saônois entre Alain Joyandet et Yves Krattinger pour prendre les rênes de la Région dans deux ans. À peine le rideau noir de la mort commence-t-il à se dissiper que les affaires reprennent leurs droits. La politique ne connaît guère le deuil. Jean-François Hauser

L a Presse Bisontine : Que pensez-vous de l’accord issu de la Conférence de l’O.N.U. sur le climat de Bali (Indo- nésie), qui s’est achevé en décembre dernier ? Christian de Boissieu : Ça vaut mieux que rien et mieux en tout cas qu’un constat de désaccord et un clash. C’est une manière de gagner du temps, surtout vis- à-vis des États-Unis. Désormais, on a deux ans pour préparer l’après-2012 et George W. Bush ne sera plus là à ce moment-là. L’administration américai- ne ne s’est pas engagée très loin mais ils ont laissé la porte ouverte. Quel que soit le prochain prési- dent, il ne pourra de toute manière pas être plus fermé que George Bush sur les questions environ- nementales. Les candidats républicains comme démocrates ont des positions plus ouvertes. L.P.B. : L’absence d’objectifs chiffrés ne condamne-t-il pas cet accord à n’être qu’une déclaration de bonne intention ? C.d.B. : C’est un accord très vague et qui n’est abso- lument pas compromettant. Nous, Européens, nous n’avons pas réussi à faire adopter un objectif quan- titatif alors que l’Union européenne a adopté pour elle-même, la règle des trois “20” en mars 2007 : des

gains d’efficacité énergétique de 20 %, 20 % d’énergie renouvelable et une réduction de 20 % des émis- sions de gaz à effet de serre en 2020.

Christian de Boissieu est président du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre.

C’est un engagement fort. Bali, c’est une défaite de l’Europe d’une certaine manière.Tant qu’on n’a pas un objet global et qu’on ne l’a pas réparti entre zones géographiques, on n’a rien fait. C’est un accord a minima , c’est vrai. Mais cela permet de continuer à se parler, à négocier jusqu’au futur protocole de Copenhague, qui doit succéder à celui de Kyoto.

croissance harmonieuse, ce qui com- prend aussi une préoccupation envi- ronnementale. En interne, la Chi- ne s’en préoccupe mais à Bali elle fait mine de ne penser qu’à sa crois- sance. L.P.B. : La Conférence de Bali a-t-elle tout de même permis des avancées par rapport à Kyoto ? C.d.B. : L’état de la négociation inter- nationale est encore loin du Gre- nelle de l’Environnement - qui lui- même n’a pas toujours été très précis dans tous les secteurs. Désormais, les travaux du Giec (Groupe inter-

“Les pays en développement

L.P.B. : Le texte de Bali n’impose des réductions d’émissions de gaz à effet de serre qu’aux pays développés ? C.d.B. : Les pays en développe- ment ne veulent pas qu’on bri- de leur croissance. Mais ils res- tent ambigus. La Chine notamment. Lors du Congrès du Parti communiste chinois, le thè- me principal était celui de la

ne veulent pas qu’on les bride.”

gouvernemental sur le changement climatique) sont reconnus. Il y a une prise de conscience par tout le monde que le climat est important. Cet accord est largement en retard par rapport aux opinions publiques. Je suis persuadé que c’est par elles que viendront les changements. L’Europe impulse aus- si, elle a un rôle d’aiguillon.Mais elle pourra d’autant plus jouer ce rôle qu’elle aura respecté les objectifs qu’elle s’est fixés elle-même. La balle est donc aus- si dans son camp. En mars 2007, les engagements pris ont été relativement ambitieux. Il faut main- tenant prouver qu’on est capable d’y arriver. L’Union européenne a un poids fondamental et doit inciter les autres à la rejoindre et suivre son exemple. L.P.B. : D’où viendra le changement ? C.d.B. : Des opinions publiques, sans aucun doute. La prise de conscience est réelle. Même en Chine, on sent les populations inquiètes et concernées par le phénomène. L.P.B. : La Communauté internationale doit se retrouver à Copenhague en 2009 pour élaborer cette fois le protocole qui régira l’après-Kyoto. Est-ce que cela débouchera sur plus que ce qui est ressorti de Bali ? C.d.B. : Oui. Ce n’est pas difficile. Limiter les rejets des CO2 après 2012 Adopté en 1997, le protocole de Kyoto qui limite les émissions de CO2 des pays développés arrive à expiration en 2012. Pour remplacer cet outil et rédui- re les rejets polluants responsables du réchauffe- ment climatique mondial, la communauté interna- tionale sʼest mise dʼaccord lors de la conférence de Bali sur la feuille de route et le calendrier des négo- ciations permettant dʼaboutir à un nouveau proto- cole. Un accord a minima qui a failli capoté jusquʼau dernier jour. Lʼaprès-Kyoto devra être élaboré en 2009 au plus tard. Sous la pression des États-Unis, les pays nʼont pas réussi à sʼentendre pour mettre en place des objectifs chiffrés et contraignants pour les émissions de CO2 de chaque pays. Seul point positif : le réchauf- fement climatique devra être pris en compte au niveau “global”. Une avancée sensible : le protocole de Kyoto ne concernait pas les pays en développement et nʼa pas été ratifié par les États-Unis. Les États-Unis et la Chine sont pourtant les deux plus gros pollueurs du monde. Propos recueillis par J-F.H.

120 D LUXE BVA (cuir, clim auto) GRIS CLAIR / CUIR NOIR Juillet 2006

Prix : 29900 euros

AUTRES MARQUES BMW

320 D CONFORT (clim auto, jantes alu, rég. Vitesse) ANTHRACITE / TISSUNOIR Octobre 2006 Prix : 27500 euros

320 D BREAK BUSINESS BVA (gps, cuir, sièges élec.) BLEUFONCE / CUIR MARRON Juillet 2004 Prix : 16900 euros 530 D PREF. PACK (cuir, sièges élec., rég. Vitesse) GRIS CLAIR / CUIR NOIR Octobre 2002 Prix : 17500 euros

X3 2.0 D CONFORT (clim auto, jantes alu, rég. Vitesse) GRIS MOYEN / TISSUNOIR Octobre 2006 Prix : 32900 euros

ESPACE IV DCI 150 ch PRIVILEGE (xénon, clim auto, jantes alu) BLEUCIEL / ALCANTARA GRIS Février 2004 Prix : 17900 euros

X-TYPE 2.5 V6 CLASSIQUE (clim auto, sièges élec.) NOIR / CUIRBEIGE Juin 2002 Prix : 13900 euros

SMARTCOUPE ROADSTER BLEU/ TISSUNOIR Mars 2005 Prix : 13500 euros

SAAB 9.3 TID VECTOR SPORTBVA (pack aero., gps) NOIR / TISSU-CUIR BEIGE Novembre 2005 Prix : 22900 euros

ML 270 CDI LUXURY BVA (cuir, sièges élec., t.o) NOIR / CUIR BEIGE Mai 2003 Prix : 27900 euros

ZAC de le Justice - 90000 BELFORT Tél. 03.84.57.38.70 Patrick METZ s.a.

ZAC de Valentin - 25000 BESANCON Tél. 03.81.47.97.97

www.patrickmetz-sa.fr

Made with FlippingBook Annual report