La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

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Coulisses Humbert : les raisons d’une éviction

MUNICIPALES 2008

Jean-François Humbert dans la liste ?

Jean Rosselot revigoré par sa désignation Le candidat désormais officiel de l’U.M.P. pour les municipales de mars prochain se donne jusqu’à début janvier pour constituer sa liste qu’il annonce “étonnante”.

U n camouflet, c’est bien le mot que lâchent les militants. Un an et demi après avoir annon- cé son intention d’être candidat à la mairie de Besançon, Jean-Fran- çois Humbert a fini par passer sous les fourches caudines d’une com- mission nationale d’investiture qui, au fil du temps, a fini par s’apercevoir que Jean Rosselot était certainement le plus motivé de tous. Courant octobre, les deux candi- dats avaient été reçus individuel- lement par les pontes de l’U.M.P. à Paris pour une “audition”. Selon une source proche du dossier, le candidat Humbert n’aurait pas sup- porté les questions posées par les

raisse sur sa liste… mais au-delà de la 20 ème place. Finalement, son dernier allié qui était son collègue sénateur Jean-ClaudeGaudin,aurait fini par le lâcher, las devant son refus d’ouverture. Cette tragi-comédie de droite s’est achevée dimanche 2 décembre au soir à Miserey-Salines lors d’une réunionU.M.P. organisée pour adou- ber Jean Rosselot et mobiliser les troupes. Une explication de texte a eu lieu, en présence d’Alain Joyan- det, le très influent député-maire de Vesoul membre de la commis- sion nationale d’investiture. “Joyan- det s’est rendu compte peu à peu que quelque chose n’allait plus avecHum- bert. Il aura essayé de jouer les “Mes- sieurs bons offices” jusqu’au bout, en vain” rapporte un éluU.M.P.Mais rien n’y a fait. Jean-François Hum- bert n’a jamais donné suite auxmul- tiples messages et appels à l’union laissés sur son portable par Alain Joyandet. “ Ç a a été le déclencheur” commente ce militant. Le 2 décembre au soir, Jean-Fran- çois Humbert a affirmé qu’il vote- rait Jean Rosselot. Il est resté loyal et digne. Mais c’est l’épouse de M. Humbert qui s’est chargé de déverser la pression accumulée depuis des semaines en s’acharnant, avec colère, sur un Alain Joyandet qui aura pourtant tenu jusqu’au bout son rôle de coordinateur.

I l n’y avait peut-être plus qu’une personne à Besançon à croire enco- re aux chances de Jean Rosselot, c’est Jean Rosselot lui-même. L’opposant municipal bisontin sort donc grand vainqueur du feuilleton qui tenait en haleine la droite bison- tine depuis près d’un an et demi. Lasses des attitudes ambiguës de Jean-Fran- çois Humbert, pourtant auto-déclaré candidat dès l’été 2006, les instances nationales de l’U.M.P. ont donc fini par trancher et préféré l’enthousiasme d’un Jean Rosselot à la stratégie d’un Jean-François Humbert. Ce n’est donc pas une surprise totale pour le nouveau candidat officiel de l’U.M.P. à la mairie de Besançon. “Je ne sais pas qui avait instillé l’idée que Jean-François Humbert était officiel- lement investi se demande Jean Ros- selot. Il l’aurait été à la condition d’un rapprochement avec “l’incontournable” Rosselot, ce qui n’a pas été fait par M. Humbert. Le temps a fini par jouer en ma faveur” commente celui qui devra maintenant ferrailler avec son éternel adversaire, Jean-Louis Fous- seret. Jean Rosselot se donne maintenant jusqu’à début janvier pour rassembler ses troupes et constituer une liste de 55 noms, comme autant de conseillers municipaux à élire dans cette ville de

120 000 habitants. S’il n’a pas encore de grands noms à dévoiler, Jean Ros- selot annonce : “Je veux que ma liste étonne.” En clair, il jouera certaine- ment l’ouverture, aux autres mou- vances que la seule U.M.P., à la socié- té civile aussi. “Je veux que ma liste reflète la diversité de la société, avec des membres des conseils de quartier, du corps enseignant,médical, de toutes les couches de la société.” Sa collègue Françoise Branget, il la verrait bien “deuxième sur la liste.” Et Jean-Fran- çois Humbert ? “Il a toute sa place dans cette œuvre collective. Ce serait bien qu’il en fasse partie. L’idéal serait qu’il soit en troisième position” ouvre Jean Rosselot. Le candidat officiel de l’U.M.P. devra aussi composer avant le second tour avec les centristes du MoDem emmenés par Philippe Gonon. “Je pré- viendrai les dix premiers de ma liste que le cas échéant, il y aura une inclu- sion do MoDem pour le second tour” dit-il. À droite, une situation inédite se pré- sente : c’est la première fois que le mai- re socialiste sortant devra affronter le même candidat de la droite lors de

deux élections municipales succes- sives. Handicap ou chance réelle pour le candidat Rosselot ? “. On a souvent le tort de penser que quand on a été battu une fois on est fichu. François Rebsamen s’y est bien pris à trois reprises pour conquérir la mairie de Dijon” répond M. Rosselot revigoré par sa récente nomination. Il pense aussi qu’à Besançon, “jamais l’opposition n’avait vraiment creusé le sillon.” Cette fois- ci, Jean Rosselot assure qu’il a “eu le temps de mûrir les projets, de voir les faiblesses de la gestion actuelle et donc de repérer les fenêtres de tir” par les- quelles il attaquera le maire actuel. De son côté, Jean-Louis Fousseret assu- rait, alors que la nomination du can- didat de droite était quasiment acqui- se à Jean-François Humbert, qu’il aurait plus craint de se retrouver confronté à Jean Rosselot. Maintenant que c’est chose faite,les derniers conseils municipaux dumandat risquent d’être le théâtre de sacrées passes d’armes entre les deux élus qui se font face dans la salle du conseil depuis sept ans. J.-F.H.

membres de la com- mission et rejeté les questions qui lui étaient posées “avec une certaine arrogan- ce.” L’investiture de M. Humbert aurait été confirmée si ce der- nier avait accepté, en signe d’union, que Jean Rosselot figure en bonne place sur sa liste. M. Rosselot, coopérant, avait accep- té de figurer jusqu’à la 7 ème place. Pour tou- te réponse laconique, M. Humbert acceptait que M. Rosselot appa-

On ne trouve

trace nulle part d’une délibération.

Avec Jean Rosselot, c’est la pre- mière fois que la droite aligne le même candi- dat à deux

municipales successives. J ean Rosselot a déjà en tête les grandes lignes de son futur programme électoral. “Pour commencer, je me donne 18 mois par exemple pour améliorer les accès à Besançon et pour fluidifier la circulation” dit-il. Comment ? “Grâce aux carrefours de nouvelle génération qui permettent de fluidifier le trafic” (?). Le candidat fait une nouvelle fois de cette ques- tion un des leitmotivs de son discours. Parmi les autres priorités de M. Rosselot, il y a (toujours) celle de “redonner à cette ville sa véritable pla- ce de métropole régionale attractive dans le Grand Est et en Europe.” Pour illustrer son pro- pos, il évoque cette idée inédite de “transformer le jardin botanique en hôtel et avec l’enfouissement des avenues Montjoux et Montrapon, en faire un magnifique balcon sur la ville à quelques minutes de la gare. Pour renforcer l’attractivité de Besançon, il n’y a pas que l’Unesco” dit-il. Dans le même esprit de faire “rayonner la ville” , si Jean Rosselot est élu maire, il “démarche tous les pays de l’Union Européenne pour vendre Besançon. À Milan par exemple, il y a un poste d’expansion où travaillent trente personnes.” Avant de détailler son programme, le candidat U.M.P. en livre les principaux axes qui tiennent en six points. Premier axe : la fiscalité. “Je dis qu’il est possible de ne pas augmenter l’impôt pendant dix ans avec deux leviers : la moderni-

Les six axes de son programme

sation du pilotage de la dépense publique et la récupération des emprises militaires, S.N.C.F. et V.N.F. pour en faire du logement raisonné et ainsi augmenter la population et l’activité.” Deuxiè- me axe : lʼéconomie et lʼemploi. “Ce que ne sait pas faire Fousseret, c’est l’impulsion” répète M. Rosselot qui promet de sʼoccuper de chaque demandeur dʼemploi qui se sent oublié… Troi- sième point : la sécurité. “Je m’emparerai des pouvoirs de coordination que donne la loi aux maires pour assurer la sécurité. Il n’y a pas que les correspondants de nuit…” Quatrième prio- rité, il en fait un de ses chevaux de bataille favo- ris, cʼest donc la question de la circulation et du stationnement. Cinquième volet : lʼenvironnement et le logement. Jean Rosselot sʼinsurge notam- ment contre le vote du P.L.U. fait sans même tenir compte du tracé du futur transport en com- mun en site propre. “On a mis la charrue avant les bœufs !” Six enfin, le social avec une priori- té sur les personnes âgées et handicapées. Au volet social, Jean Rosselot pense notamment au C.C.A.S., épinglé récemment par la chambre régionale des comptes. “Au C.C.A.S., on peut faire beaucoup mieux pour moins cher.” Jean Rosselot a moins de trois mois pour convaincre. “Cela fait sept ans que je travaille mes idées. Trois mois me suffiront largement pour les vendre.”

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