La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

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CES MAIRES DU GRAND BESANÇON QUI JETTENT L’ÉPONGE

À moins de trois mois des prochaines élections municipales, l’incertitude est encore grande dans les communes du Grand Besançon. Après sept années passées à la tête de leur commune - le mandat a duré un an de plus que d’habitude -, les maires se posent beaucoup de questions. Plus de responsabilités, plus d’exigences de la part de leurs administrés, moins de reconnaissance, le “métier” de maire est devenue une occupation difficile. Dans certains secteurs du Grand Besançon, la plupart des maires ne souhaitent pas solliciter un nouveau man- dat en mars 2008. À 80 jours du scrutin, La Presse Bisontine commence à tâter le terrain électoral. Un sondage 30 % des maires ne devraient pas rempiler L’heure est aux hésitations pour les maires de la périphérie bisontine. Plus la taille du village est modeste, moins les candidats se bousculent. Les charges deviennent de plus en plus difficiles à supporter pour les élus. MUNICIPALES 2008

Selon Christine Bouquin, présidente de l’association des maires du Doubs, il y a encore de nombreux maires indécis.

“S ur les 12 communes de la communauté de com- munes duVal de laDame Blanche, neuf ne se repré- sentent a priori pas” constate dépité un de ses douze élus qui fait partie du lot de ces découragés de la poli- tique locale. La communauté de com- munes en question, qui comprend les communes situées autour de Saint- Vit, n’est pas un cas isolé. De nom- breux maires et conseillers munici- paux “rament” pour terminer ce mandat exceptionnellement prolon- gé d’un an pour cause de cumul d’élections en 2007. À trois mois des municipales de mars, l’enthousiasme n’est pas de rigueur, notamment chez les élus ruraux. “Il y a encore beau- coup d’indécis. J’ai l’impression que tout va se décanter juste avant les élections commente Christine Bou- quin, la présidente de l’association des maires du Doubs. Àmon avis, au final, 30 % des maires sortants ne devraient pas briguer un nouveau mandat.” Un sondage réalisé le mois dernier auprès de 603 maires de France par l’association des maires de France, présidée par le maire jurassien

le détail, les maires de communes rurales ont tendance à se sentirmoins soutenus par leurs administrés : en effet, 19 % des maires de communes de moins de 2 000 habitants déplo- rent un soutien insuffisant de la part de leurs électeurs. Les jeunes maires se sentent en général moins soute- nus par leurs administrés. Les maires des communes ont aus- si leurs doléances. Ainsi, ils atten- dent avant tout une simplification des textes administratifs (58 %) et une assistance technique et juridique (46 %). 35 % pensent ensuite que la priorité devrait être accordée au ren- forcement du statut de l’élu. D’après l’A.M.F., à l’heure actuelle, 56 % seulement des maires ont l’intention de se représenter enmars prochain. Certainement pour 33 % d’entre eux ou probablement pour 23 %. En revanche, près d’un sur trois (30 %) n’envisage pas cette possibi- lité. Les maires des communes de plus de 10 000 habitants sont pro- portionnellement plus nombreux à penser briguer un autre mandat que les maires des communes de moins de 10 000 habitants. J.-F.H.

Jacques Pélissard, a permis de mesu- rer l’état d’esprit des maires à l’issue de leur mandat et leurs souhaits pour l’avenir.Apparemment, la quasi-tota- lité des maires interrogés, soit 95 % d’entre eux, ont le sentiment d’avoir atteint, en totalité (35 %) ou en par- tie (60 %), les objectifs qu’ils s’étaient assignés pour leur mandat. Premier bémol pourtant : les maires reconnaissent avoir reçu un soutien de la part de leurs administrés et des collectivités décentralisés mais sont plus mitigés à l’égard du soutien per-

C réée en 2001 sous l’impulsion de Michel Bourgeois fraî- chement élu maire de Devecey, la communauté de com- munes du Val de la Dame Blanche se prépare à vivre de grands changements. 9 des 12 maires de ce territoire ont en effet décidé de laisser leur fauteuil, à commencer par son fondateur et président. “C’est avec beaucoup d’émotion que je quitte la vie politique mais à 68 ans et après 20 ans de poli- tique (l’homme est conseiller général depuis 1988 et vice-pré- sident de l’instance départementale depuis 2004), j’arrête. Je l’ai annoncé il y a un an et demi” explique Michel Bourgeois, persuadé que “après la politique, il y a autre chose.” Il n’explique pas “cette envie d’arrêter” qui semble s’être propagée dans toutes les mairies du Val et se garde bien de la commenter. Au sein de la communauté de communes qui regroupe douze communes autour de Devecey, le moral n’est pas au beau fixe. La majorité des maires jette l’éponge. ZOOM Autour de Devecey Le blues de la

çu des services de l’État. 77 % des maires déclarent avoir eu, au cours de leur mandat, un sou- tien suffisant de la part de leurs admi- nistrés, 72 % de la part des conseillers généraux et régio- naux, 71%de la part de la structure inter- communale et seu- lement un peu plus d’un sur deux (57 %) de la part des ser- vices de l’État. Dans

Les jeunes maires se sentent en général moins soutenus.

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