La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

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COMMENTAIRE Fédération nationale des associations d’usagers de transports François Jeannin : “Notre arrivée au C.E.S.R. ne plaisait pas à tout le monde”

Le président de la F.N.A.U.T. Franche- Comté revient sur une double actualité pour son association qui a été écartée du conseil économique et social. Ensuite, elle prépare une action pour le mois de janvier autour de la gare Viotte.

nous sommes à mon sens la seu- le association représentative sur l’ensemble du territoire régio- nal. L.P.B. : Pourquoi était-ce si important pour vous de rejoindre le C.E.S.R. ? F.J. : Nous faisions campagne depuis longtemps pour entrer dans ce conseil, notamment depuis que la Région a compé- tence dans l’organisation du transport collectif. Notre moti- vation était double. La premiè- re était de permettre aux asso- ciations d’usagers d’être saisies des dossiers transports du Conseil régional et de porter un avis avant que les décisions ne soient prises. La seconde était d’assurer un minimum de res- sources à notre fédération régio- nale totalement impécunieuse par le biais des vacations. L.P.B. :Votre association d’usagers ne sera pas représentée au C.E.S.R. Cela ne suffira pas à la faire taire. En jan- vier, vous avez prévu une manifesta- tion autour de la gare Viotte qui va évoluer dans le cadre du projet T.G.V. ?

F.J. : Nous voulons en effet que la future gare Viotte soit de qualité. Cela coûtera plus cher. Mais ne perdons pas de vue qu’une gareT.G.V. est construi- te pour les cent prochaines années. Ce n’est pas le moment de mégoter sur 3 millions d’euros dans un projet global qui en coûte plus de deux mil- liards. Ànotre avis, R.F.F. essaie de faire un projet de bonne qualité pour la gare Viotte, mais a minima . Nous sommes convaincus qu’il va mal fonc- tionner.

L a Presse Bisontine : La F.N.A.U.T. a demandé à intégrer le conseil éco- nomique et social de Franche-Comté dans le cadre du renouvellement de ses membres. Le préfet a rejeté votre candidature. Savez-vous pourquoi ? François Jeannin : Rappelons tout d’abord que le C.E.S.R. est une instance consultative saisie par le président du Conseil régio- nal pour rendre un avis sur des dossiers précis. Nous attendions avec impatience la décision du préfet pour intégrer ce conseil. Il a refusé. Je crois que notre arrivée au C.E.S.R. ne plaisait pas à tout le monde. Des per- sonnes ne partagent pas nos positions sur des questions rela-

tives aux aménagements rou- tiers par exemple, ou sur le tra- cé du T.G.V. contre lequel nous nous sommes battus. L.P.B. : Pourtant dans d’autres régions, la fédération nationale des associa- tions d’usagers de transports a obte- nu l’autorisation de siéger au C.E.S.R. ? F.J. : En effet, 15 antennes régio- nales de la F.N.A.U.T. sur 22 ont demandé à être intégrées au C.E.S.R.Mais quatre seulement ont obtenu l’autorisation d’y par- ticiper dont Champagne-Arden- ne et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous regrettons que les choses se soient passées ainsi en Franche-Comté, alors que

François Jeannin : “R.F.F. veut faire un projet a minima.” (photo archive L.P.B.).

L.P.B. : Qu’entendez- vous par “une gare Viotte de qualité” ? F.J. : Demain, la majorité des T.G.V. arriveront àAuxon. Ce qu’on ne veut pas, ce sont des parkings immenses sur ce site et des axes routiers surchar- gés entre cette gare et Besançon.

“Que la gare Viotte soit de qualité.”

Bien sûr il existera des liaisons en train entre Viotte et Auxon. Mais elles ne recueilleront l’adhésion du public que si la gareViotte a une excellente qua- lité de voies et de quais. L’objectif pour nous est que les usagers qui arrivent par exemple deVal- dahon ou de Saint-Vit et qui vont prendre le train à Auxon n’utilisent pas leur voiture. Pour cela, l’idéal serait qu’ils pren- nent un T.E.R. de qualité qui ne

s’arrête que très peu de temps àViotte avant de filer surAuxon. Simple et rapide. Il faut mettre en place des moyens de trans- ports pertinents. En janvier, nous allons nous mobiliser pour montrer comment il est diffici- le de circuler dans la gare Viot- te aujourd’hui. De notre quali- té d’intervention dépend l’issue de cette affaire.

Propos recueillis par T.C.