La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

36 LE FEUILLETON TGV

La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

PONTS

La construction de la branche Est de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône est le chantier de la décennie pour la région Franche-Comté. Les grandes manœuvres sont engagées, l’avancée des travaux est spectaculaire. Les terrassiers modèlent le paysage et préparent la voie. Ce projet est aussi le chantier des ouvrages d’art. 13 viaducs sont prévus sur les 140 kilomètres de la ligne. Il y a aussi un tunnel, une tranchée ouverte et 160 petits ponts qui comprennent aussi bien les ouvrages hydrauliques, les ponts-rails et les ponts-routes, que les passages à faune. Le point en images sur ces travaux techniques (photos source R.F.F.). Ligne à grande vitesse : le chantier des ouvrages d’art

1 - Un viaduc pour enjamber la Saône L a ligne grande vitesse enjambe la Saône et l’Ognon à plusieurs endroits. Un des viaducs les plus importants du projet est celui qui se situe au nord d’Auxonne. Long de 380 m, il passe au-dessus de l’affluent du Rhône. La mise en chantier de cet ouvrage en cours de construction a nécessité des aménagements préalables dans cette zone humide. Le T.G.V. se déplacera à 320 km/h. La sécu- rité de la voie impose une sta- bilité parfaite des sols, a for- tiori dans ces secteurs inondables. Pour consolider le terrain, les entreprises de ter- rassement ont édifié des pré- chargements. Ce sont des larges pyramides pierreuses, consti- tuées de matériaux insensibles à l’eau, qui ont pour effet de compresser le sol comme une éponge pour évacuer les fluides. Chacun des six massifs de pré- chargement pèse environ 700 tonnes, soit une quantité de matière équivalente à 30 000m 3 . Ils mesurent entre 9 et 11 mètres. Les techniciens ont

attendu que le terrain se tas- se d’environ 30 cm avant d’engager les travaux de construction du viaduc. Un certain nombre de condi- tions sont respectées dans la conduite de ce projet en contact directe avec l’environnement et en particulier avec le bassin d’alimentation en eau de l’agglomération dijonnaise. Les techniques de construction res- pectent donc des règles strictes pour éviter que le chantier impacte d’unemanière ou d’une autre sur cette ressource natu- relle essentielle. 2 - Le tunnel de Chavan- ne, point névralgique du chantier 140 km de tracé, un seul tun- nel. L’ouvrage se situe sur la commune de Chavanne enHau- te-Saône. Sa longueur est de 1 970 m. “Compte tenu de sa longueur, son creusement est entrepris simultanément par ses deux extrémités” indiquent les services de Réseau Ferré de France. La nature du terrain, essentiellement calcaire à une

des extrémités, impose aux équipes techniques d’avoir recours aux explosifs. Par contre, côté Chavanne, “le terrain est plutôt constitué de marnes plus tendres et le creusement se fait avec des moyens mécaniques traditionnels (pelles équipées de fraises ou brise-roches hydrauliques).” Les travaux de creusement du tunnel ont com- mencé à la fin du mois de juin et devraient se terminer à la mi-2009. “L’ensemble des tra- vaux d’excavation, qui repré- sente un volume de déblais de 224 000 m 3 , se déroule conco- mitamment à la réalisation du revêtement définitif (radier et parois en béton).” Les maté- riaux extraits sont valorisés en fonction de leur niveau de qua- lité. Les plus nobles servent à la construction de la platefor- me ferroviaire. Les autres ser- vent de remblais. 3 - Le viaduc de la Linotte : le plus avancé de tous Le viaduc de la Linotte est construit suivant le même modèle que ceux de Quenoche

Les piliers du viaduc de Corcelles sont renforcés par davantage de ferrailles.

moment de sa construction. Le secteur de Corcelles est recon- nu comme étant une zone sis- mique à un degré plus élevé que dans d’autres endroits du tracé. Résultat, les équipes tech- niques chargées de sa construc- tion renforcent systématique- ment les piliers du viaduc en augmentant le ferraillage pré- sent dans le béton.R.F.F. indique qu’à partir “de ce viaduc et jus- qu’à l’extrémité est de la ligne tous les ouvrages sont construits pour faire face au risque élevé de tremblement de terre.”

actuellement le plus avancé de tous sur le tracé “puisque l’ensemble du tablier a été posé et la dalle en béton est en cours d’achèvement” indique R.F.F. Cet ouvrage sera équipé d’écrans acoustiques afin de limiter les nuisances sonores supportées par les riverains. Les viaducs de la Linotte, Que- noche et Corcelles seront ter- minés en 2009. 4 - Protéger les daims à Quenoche Réseau Ferré de France dans la conduite du chantier doit s’adapter parfois aux situations rencontrées sur le terrain. C’est le cas par exemple pour la construction du viaduc de Que- noche. L’ouvrage de 420 m de longueur enjambe la vallée de la Quenoche en s’appuyant sur des piles qui atteignent 20 m de hauteur. Mais au pied du viaduc se trouve un parc à daims. La zone de chantier est donc équipée “de clôtures des- tinées à empêcher l’intrusion

des animaux pendant la pério- de des travaux, et des sas spé- ciaux permettent de faciliter leur passage en dehors des heures de travail.” 5 - Corcelles exige des protections antisismiques Une fois en activité, la ligne à grande vitesse ne tolère pas les mouvements de terrain, d’où l’importance d’écarter aumaxi- mum tous les risques au

et de Corcelles. La voie ferrée repose sur de larges piliers en forme de trépied dont la construction implique un outil de coffra- ge innovant tant il estmodu- lable. Cet équi- pement permet d’optimiser le coût et les délais de réalisation. Ce viaduc est

Vue aérienne du viaduc de la Linotte (photo Cyrille Ala- bouvette).

Des barrières ont été installées autour du chantier pour que les daims ne pénètrentpas .

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