La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

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AGRICULTURE Inauguration le 14 décembre Séchage en grange solaire de fourrage en vrac : ça marche

Encore peu répandu dans la région, ce système permet d’optimiser au mieux la récolte four- ragère. Plus efficace et rapide qu’une ventilation traditionnelle, il se révèle aussi plus écono- mique. Exemple à Essavilly, vers Mignovillard où un G.A.E.C. inaugure ce dispositif novateur.

“A vec un tel équipe- ment, on peut sau- ver une récolte” , annonce sans fiori- ture Patrick Dodane, l’un des associés de ce G.A.E.C. où tra- vaillent son épouse Mathilde et un autre couple,Thierry etMarie- Claire Cote. Fusion de trois fermes, cette grosse exploitation de 595 000 litres de quotas lai- tiers occupe désormais un super- be bâtiment de 3 040m 2 en cours d’achèvement à la sortie d’Essavilly, situé sur la commu- ne de Mignovillard. “Au départ, on pensait seulement investir dans une ventilation tradition- nelle. Ce projet a évolué ensuite grâce aux conseils de Solacobois, l’entreprise qui a construit le nou- veau bâtiment et qui a assuré la maîtrise d’ouvrage de l’installation.” Les membres du G.A.E.C. ont sollicité les compétences deYann Charrier, ingénieur indépendant spécialisé dans le conseil sécha- ge en grange des fourrages. “La technique du foin vrac ventilé ne correspond plus aux attentes actuelles. Avec le regroupement des structures et les aléas cli- matiques, il faut rentrer rapide- ment des quantités de fourrages

re. La chaleur restituée réchauf- fe l’air pénétrant dans les entrées en pignon de toiture et qui rejoint la gaine de collecte située au centre de la stabulation. Toute la zone de captage est isolée par des plaques de polyuréthane clouées sous panne avec 22 cm d’espace de circulation entre pannes. Une profondeur portée à 70 cm dans la gaine de collec- te qui alimente le caisson où se trouvent les deux ventilateurs qui aspirent l’air réchauffé et l’expulsent dans les gaines de refoulement qui aboutissent sous les trois cellules réservées au stockage du fourrage en vrac, deux pour le foin, une pour les regains. L’efficacité du dispositif repose sur une très bonne étanchéité de l’installation en vue de limi- ter les fuites d’air chaud et les entrées d’air froid dans le cir- cuit. “L’installation est conçue de façon à ne pas être contraint d’y adjoindre un système de pré- chauffage, ce qui n’aurait guère de sens. L’un des objectifs étant de ne pas avoir recours aux éner- gies fossiles. Avec un tel équipe- ment, on peut rentrer le foin à 60 % de matière sèche et le finir tranquillement en grange.” Un

avantage exploité dès cet été où une partie de la récolte a été engrangée moins de 24 heures après avoir été fauchée. Dans ces circonstances particulières, il faut forcément ventiler un peu plus. Le séchage en grange réclame une vigilance quotidienne. Le principe de base étant de ne jamais arrêter brutalement. “Pen- dant la première semaine, l’installation a fonctionné 24 heures sur 24. Puis une par- tie de la journée et la nuit. Au bout de trois semaines, seulement les après-midi et finalement un jour de temps en temps quand il faisait beau. Le remplissage des cellules doit être progressif. On est d’abord monté à 2 mètres de hauteur puis 1mètre par jour en sachant qu’on peut aller jusqu’à 7 mètres.” Le contrôle du séchage s’effectue visuellement, au toucher et au nez. Au besoin, le foin est aéré ou déplacé à l’aide d’une griffe

de plus en plus importantes. Le système qui s’avère le plus éco- nomique et le plus intéressant, c’est le séchage solaire.LaFranche- Comté accuse un certain retard dans ce domaine. Les gens consi- dèrent que l’ensoleillement est insuffisant alors qu’il est tout aussi abondant que dans d’autres grandes régions herbagères fran- çaises où les taux d’humidité sont souvent plus élevés comme en Bretagne ou en Normandie” , explique Yann Charrier qui a passé une journée à Essavilly à étudier les caractéristiques de l’exploitation et du bâtiment. Une installation performante ne s’improvise pas. Sa conception prend en compte de multiples paramètres : volume de fourra- ge, surface de toiture nécessai- re au séchage solaire, nature des matériaux qui serviront d’isolant ou de capteurs énergétiques, dimensionnement des entrées d’air, du caisson qui abritera les ventilateurs… “On a suivi scru- puleusement tous les schémas fournis parYannCharrier ”,pour- suit Patrick Dodane. La toiture de la stabulation est composée de 1 430 m 2 de fibro- ciment de couleur rouge foncé qui capte le rayonnement solai-

Les tas de foin sont contrôlés de façon quotidienne. Au besoin, Patrick Dodane ou l’un des associés l’aère avec la griffe.

sur rail disposant d’un bras de 12mètres de portée. L’impact du séchage solaire se répercute aus- si sur la qualité du fourrage.Ren- tré plus précocement, il néces- site peu de pirouettage, se casse donc moins et conserve davan- tage ses valeurs nutritives. “L’objectif même de cette instal- lation, c’est de retrouver un four- rage de qualité qui nécessitera moins de concentré pour la pro- duction laitière.” L’investissement total en intégrant l’étude, les matériaux et la main-d’œuvre

s’élève à près de 40 000 euros hors taxes. Le projet a bénéficié des aides de l’A.D.E.M.E. et du Conseil régional. L’étude est rem- boursée à hauteur de 70 % et les travaux 40%.La facture ne prend pas en compte l’achat des deux ventilateurs qui se monte à 13 000 euros. “C’est assez impor- tant au départ. Mais ensuite il n’y a plus qu’à régler la consom- mation d’électricité des deux ven- tilateurs.” F.C.

NANCRAY

Du bénévolat

Consommer bio via Internet Le concept lancé par l’association Agro Bio Conso commence à faire des petits. D’où le projet de l’élargir à l’échelle nationale en refusant toute aide, ni salarié. Le bio en toute transparence sur le www.agrobioconso.org.

E n soi, l’idée n’a rien de révolutionnaire. “Fina- lement, ce n’est que la création sur Internet d’un dis- positif de vente par corres- pondance” explique Serge Grass, le président d’Agro Bio Conso. D’un côté, des consom- mateurs qui se regroupent pour passer commande à des producteurs bio chargés de les approvisionner régulièrement sur différents dépôts. Après trois ans d’existence dans Doubs, ce mode d’échanges réunit 280 familles livrées tous les 15 jours sur 24 points dis- séminés sur le département. “ Ç a représente sur une année un chiffre d’affaires de 312 896 euros pour 6 423 paniers” , préside Serge Grass. L’exemple du Doubs a fait des petits avec trois autres groupes en Haute-Saône et un autre dans le Haut Jura. Que peut- on trouver surAgro Bio Conso ? D’abord un large éventail des spécialités régionales culti-

vées en bio : viande, fruits et légumes, comté, fromage de chèvre, vins de Haute-Saône et du Jura. “On essaie évi- demment de miser sur des cir- cuits courts en privilégiant la saisonnalité. On ne refuse pas non plus une ouverture vers des produits extérieurs voire exotiques. Il faut vivre avec son temps. C’est à chaque groupe de définir un compromis.” La démultiplication du concept

Chaque groupe aura une tota- le autonomie dans son orga- nisation, le choix de ses pro- ducteurs et la mise en place de ses tarifs. Il n’aura comme seules obligations de refuser toute forme d’aides publiques et de ne procéder à aucune embauche. “Si l’activité justi- fie par exemple un emploi de livreur à temps plein ou par- tiel, l’association en question passera alors un contrat avec un prestataire” , poursuit Ser- ge Grass. L’efficacité de la méthode revêt aussi un caractère économique. Par souci de rationalité, les producteurs eux-mêmes devront s’organiser pour opti- miser les déplacements. D’un bout à l’autre de la chaîne, les acteurs devront retrouver un sens de l’autonomie en perte de vitesse dans une société qui prône plus souvent l’assistance. Une autremanière de remettre au goût du jour le célèbre “Aide- toi et le ciel t’aidera.”

conduit les diri- geants d’Agro Bio Conso à envisager un changement de statuts. “On s’oriente vers une fédération d’associations.” Une formule plus conforme au projet de décliner dans toute la Fran- ce l’exemple franc-comtois.

Un chiffre d’affaires de 312 896 euro s pour 6 423 paniers.

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SALAIRE TRÈS MOTIVANT

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