La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

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TRANSPORT Finalisé le 22 novembre Garnache rejoint le groupe Berto Le groupe de transport bisontin qui compte trois sociétés (Batlogg, M.G.B. et Garnache) vient de passer sous le contrôle du groupe avignonnais Berto.

G arnache Transports entre dans le giron du groupe Berto. Jean Garnache, le fondateur de l’entreprise, vient de céder l’affaire au transporteur avignonnais présent sur l’ensemble du territoire national à travers 16 sites et qui emploie 1 400 salariés pour un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros. À 52 ans, le P.D.G. bisontin a fait le choix stratégique de s’adosser à ce groupe pour que son entreprise conti- nue à croître. “Je ne suis pas un grand

Jean Garnache : “Je ne suis pas un grand busi- nessman.”

nache Transports, Batlogg et M.G.B. Au total, une centaine de salariés col- laborent pour ces enseignes qui réa- lisent un chiffre d’affaires d’une dou- zaine de millions d’euros dont une partie résulte des échanges avec la Suisse. Cette année, le groupe Gar- nache a encore investi 1,2 million d’euros dans du matériel ! Ce pôle transport va sortir renforcé de ce transfert finalisé le 22 novembre. Il va devenir une plateforme majeu- re dans l’Est de la France. “Dans les cinq ans, Berto va créer 80 emplois supplémentaires en plus de l’externalisation de la flotte. Ce ser- vice consiste à mettre à disposition des entreprises qui le souhaitent des moyens humains et techniques pour leurs opérations de transport” pour- suit Jean Garnache qui va participer à ce projet en restant directeur du site. Enfin M.G.B. et Batlogg vont changer de nom pour devenir Berto Franche-Comté. Quant à Garnache Transports, elle garde sa dénomina- tion. C’est sur ces bases que le groupe bison- tin assure son avenir dans un sec- teur en mutation. Les entreprises doi- vent disposer d’une assise financière suffisante pour absorber les soubre-

sauts de la conjoncture comme la hausse des prix du carburant. “Une majoration de 10 centimes d’euros par litre correspond à une augmen- tation du poste carburant de 300 000 euros à la fin de l’année.” Bien que souvent décrié par l’opinion publique, le transport routier reste incontournable dans les échanges nationaux et internationaux. “87 % du transport se fait par la route.” Plus que le chemin de fer ou la navigation, l’économie est surtout irriguée par le réseau routier. Tout l’enjeu pour les entreprises du secteur est de parve- nir à changer cette image du “trans- porteur pollueur.” “Dans les quinze prochaines années, notre principal problème sera de se faire accepter par la population. On se doit d’avoir un comportement irréprochable et d’être innovant dans la recherche afin de trouver des solutions au rejet de gaz à effet de serre liés à notre activité.” L’entrepreneur mesure l’importance de s’engager dans cette voie de res- pect de l’environnement. Jean Gar- nache s’est attelé à la tâche. Depuis 2005, il a investi dans des camions qui figurent parmi les moins polluants du marché. “La moitié de la flotte est aux normes Euro 4 et Euro 5. Cette

ports grâce à sa pugnacité. Il préfè- re dire que la bouteille est à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide. C’est cette perception des choses qu’il trans- met aujourd’hui aux nouvelles géné- rations qui ont du mal à trouver leur place dans une France en déprime. T.C

dernière, qui ne sera applicable qu’en octobre 2009, garantit un niveau de pollution proche de zéro” dit-il. Pour cet entrepreneur, les mentali- tés peuvent évoluer. L’homme est de nature optimiste. Sans diplômes, par- ti de rien, il a construit petit à petit depuis 1978 le groupe GarnacheTrans-

businessman . J’ai créé une belle société. Mais pour continuer à pro- gresser, il me faut une structure de type grand groupe. Or je ne suis pas certain d’avoir les capa- cités pour gérer ce gen- re d’organisation. Alors je vends.” Jean Garnache fait preuve d’humilité dans sa démarche, convain- cu que sa société entre dans une nouvelle ère. Car Berto absorbe d’un coup les trois structures bisontines sœurs qu’il dirigeait et qui sont Gar-

“Vers un niveau de pollution proche de zéro.”

ORNANS Marathon L’Extrême sur Loue passe à la vitesse Coupe du Monde Pour son dixième anniversaire, l’édition 2008 monte d’un cran en accueillant la finale de la Coupe du Monde Mara- thon V.T.T. 35 délégations étrangères sont attendues sur cette épreuve très sélective en octobre prochain. A nnoncée par l’Union Cycliste Internationale, cette bonne nouvelle vient d’être officialisée. De quoi réjouir le vélo-club d’Ornans et les 550 bénévoles mobilisés chaque année autour de L’Extrême sur Loue. Un joli cadeau qui arrive à point nommé. 2008 marque en effet le 10 ème anniversaire de l’événement et les 80 ans du club. Par sécurité, les organisateurs avaient demandé d’accueillir le Championnat de France marathon qui reste toujours à l’ordre du jour. L’impact d’une coupe du monde de la discipline est toute autre. “Sur le plan budgétaire, on passe de 180 000 à 320 000 euros. Habi- tuellement, on fonctionne avec 1/3 d’aides publiques, 1/3 de sponsors et 1/3 de fonds propres. Vu l’ampleur et les retombées d’une Coupe du Monde, on espère une plus forte implication des collectivités” , note Mic- kaël Salvi, coordinateur de l’Extrême sur Loue. Simple randonnée V.T.T. à sa création en 1998, cette manifestation n’a cessé de se développer au fil des éditions.2003 correspondait à l’ouverture vers la compétition. L’année suivante, l’une des épreuves servait de manche finale à la Coupe du France de V.T.T. longue distance. Même le temps ne pourra infléchir la spirale du succès populaire.L’édition 2005 disputée sous des conditions météo calamiteuses bat des records de participation. Ils sont près de 2 500 à s’aligner au départ.Même topo

PÊCHE

Doubs Le blues des pêcheurs du Doubs En quelques années, le nombre de pêcheurs a fondu dans le département. À Saint-Vit, le nombre de cartes de pêche vendues a diminué de 800 à 400 ces deux dernières années. Notamment à cause de la véloroute !

À Saint-Vit, la véloroute aurait eu des effets négatifs sur la fréquen-

en 2007 avec 2 650 coureurs inscrits sur 10 épreuves. “En plus de la Coupe duMonde, on ajoute une course U.N.S.S. Elle devrait rassembler entre 1 000 et 1 500 scolaires. Au total, on attend près de 4 500 participants.” La Coupe du Monde 2008 comptera 11 manches dont 2 marathons. Celui d’Ornans est la seule épreuve organi- sée en France. Il se déroulera après les J.O. de Pékin. Ce qui laisse espérer dans la vallée de la Loue la venue des stars de la discipline dont un certain Julien Absalon, champion du monde de la discipline. Lemarathon d’Ornans offre un profil suffisamment sélec- tif aux meilleurs spécialistes du V.T.T. longue distance. En 2008, l’épreuve masculine mesurera 80 km avec 2 900mde dénivelé positif.Les filles auront droit à 60 km de circuit tout aussi musclé. 35 nations seront sur place, ce qui représente entre 200 et 300 vététistes. C’est donc une vallée tout entière qui vibrera au rythme du V.T.T. du 1 er au 5 octobre 2008.

“On attend près de 4 500 participants.”

tation des pêcheurs.

L a cohabitation n’est pas toujours des plus faciles. La mise en circu- lation de la véloroute le long du Doubs n’a pas fait que des heureux. Surtout du côté des pêcheurs à la ligne, peu habitués à titiller le gardon au milieu des vélos. “La véloroute appor- te du monde. Certains cyclistes ou pié- tons considèrent l’endroit comme leur terrain de jeu à eux seuls. Et certains pêcheurs ont parfois tendance à étaler leur matériel. Ce genre de soucis, ça a toujours existé” , relativise Éric Ron- dot, le responsable de l’amicale des pêcheurs de Saint-Vit. Mais le principal problème posé par la véloroute,c’est la diminution dunombre d’accès aux berges en voiture. Car si l’ancien chemin de halage était inter- dit aux véhicules, “il y avait une cer- taine tolérance” , reconnaît Éric Ron- dot. “Maintenant, les pêcheurs doivent laisser leur voiture sur les parkings

mètres de rives et les étangs de l’amicale saint-vitoise, sans acheter de nouvelle carte de pêche. L’évolution est similaire dans tout le département. En 2006, 14 060 cartes de pêche annuelles ont été vendues dans le Doubs. Contre 15 658 en 2003. “La baisse est régulière tous les ans. Cette année, on s’attend encore à voir les effectifs réduire” , reconnaît-on à la fédération. “On est moins nombreux qu’avant. Les jeunes pêchent diffé- remment, plus ponctuellement et les anciens désertent” , affirme un autre pêcheur. En même temps, le poisson se fait plus rare. La faute en partie à l’arrivée de pêcheurs professionnels, dont les filets augmentent les quan- tités de poisson prélevées. “Au fur à mesure des années, il y a de moins en moins de prises. Forcément, à force de revenir bredouilles, les gens se décou- ragent” , regrette Éric Rondot.

aménagés, plus éloignés.Certains trans- portent beaucoup de matériel, ce n’est pas toujours facile pour tous, surtout les plus âgés” , affirme-t-il.

La vie est dure pour les pêcheurs du Doubs. En l’espace de quelques années, leur nombre a fondu comme neige au soleil. À Saint-Vit, ils étaient 800 adhérents en 2005. Et deux fois moins, 400 pêcheurs deux ans plus tard. Une partie de cette diminu- tion s’explique par un changement du systè- me des cartes de pêche, qui autorise les adhé- rents d’autres associa- tions du département de s’exercer gratuite- ment sur les 12 kilo-

“On s’attend encore à voir les effectifs réduire.”

Le marathon de l’Extrême sur Loue sera la seule épreuve française du circuit Coupe du Monde 2008.

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