La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

BESANÇON

La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

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HISTOIRE LOCALE Les vingt ans de sa disparition L’abbé Chays, chantre de l’intégration

DÉCORATION De Besançon à l’international Quand Marquis rencontre François… L’association étudiante Abesi a participé cet été à la fabrication d’une salle des fêtes dans un petit village du Sud de l’Inde. Impressions.

U n “petit groupe d’amis” organisait le 24 novembre dernier àVercel, terre natale d’André Chays, un hom- mage à l’abbé disparu il y a tout juste vingt ans. André Chays est né le 9 juillet 1922 à Vercel. Dès l’âge de 12 ans, il exprime le désir de devenir prêtre. Le jeune abbé, ordonné à Besançon en 1946, est envoyé à Rome pour se spécialiser en droit canon. Pendant la deuxième guerre mondiale, en 1944, il s’engage dans la 9 ème D.I.C. (Division d’Infanterie Coloniale), au sein de la “1 ère armée françai- se” qui, sous le commandement du général de Lattre de Tassigny, compte 500 000 hommes, et parmi eux, 300 000 Africains et Maghrébins. Il découvre ces hommes, dont il partage l’amitié. Il en est d’autant plus affecté lorsqu’il les Le 24 novembre, un hommage était rendu à l’abbé André Chays qui restera pour nombre de ressortissants étran- gers arrivés à Besançon la personne qui a permis leur intégration. Un apôtre du dialogue entre les peuples. À méditer.

L’ un est peintre, l’autre est féru d’histoire de l’art. Thierry Marquis et Laurent François ont associé leurs savoir-faire en 2005 pour devenir ensembliers- décorateurs. Ils ont créé leur propre entreprise à Besançon. Leurs bureaux se trouvent rue Renan. C’est là, dans un appartement réno-

Besançon” remarque Laurent Fran- çois. Il s’agit d’un large escalier dans lequel est peint un trompe- l’œil signé Thierry Marquis “dont le résultat est entre le décor de théâtre et la décoration pure.” Les entre- preneurs offrent une prestation qui va du simple conseil au particulier à la conduite d’un projet dans son ensemble : du choix des couleurs à celui du mobilier. Marquis et François rayonne sur la région. Mais les deux hommes ont des ambitions internationales. Ils sont en passe de finaliser des opérations enVirginie (États-Unis). La Russie est aussi un territoire qui les intéresse. “Les Russes redé- couvrent beaucoup de choses actuel- lement, en particulier le goût pour les arts décoratifs. La France a lais- sé son empreinte là-bas. Ils ont un goût pour la décoration française” poursuit Laurent François. L’Italie, L’Espagne, et même le Japon font partie des pays dans lesquels cette entreprise est disposée à inter- venir.

particulier du bâtiment, à faire appel à de la main-d’œuvre immigrée. Mais il semble que rien n’ait été vraiment prévu pour l’accueillir. Ces hommes, venus générale- ment seuls, ne trouvent pour tout abri que les casemates des anciennes fortifications du quartier de Battant à Besançon, des wagons désaffectés à la gare de triage, ou même de vieux camions… Depuis, l’abbé vercellois n’aura eu de ces- se de défendre ces “Africains du Nord”, venus enmasse en France, souvent accueillis dans notre pays dans des conditions déplo- rables alors même que les Français les y avaient attirés. “Dans les années cinquan-

L’abbé Chays était féru de motos de course. Une autre facette du personnage.

vé à leur goût qui leur sert de show-room qu’ils accueillent une clientèle en quête d’un nouveau style pour leur intérieur. Contemporain ou clas- sique, l’entreprise Marquis et François et ouverte à tous les projets. Dès leur installation, les deux acolytes n’ont pas tardé à gagner leurs lettres de nobles- se dans un secteur en croissance. “Nous avons été finalistes du concours internatio- nal Design and Deco- ration Awards Lon- don pour un projet que nous avons réalisé à

“Les Russes ont

un goût pour la

voit tomber nombreux au combat pour la Fran- ce, mais surtout à la Libération, lorsqu’il prend conscience de l’absence de reconnaissance à leur égard. Il en éprouve un fort sentiment d’injustice et une sorte de dette à leur égard. En 1945, André Chays est scandalisé devant les massacres de Sétif, qui font suite aux com- mémorations du 8 mai, en Algérie. Quelques années plus tard, il s’indigne éga- lement devant les conditions d’hébergement et le dénuement des travailleurs maghré- bins qui commencent à arriver dans la région franc-comtoise. Au début des années cin- quante, en effet, l’industrie est en plein essor. La période de croissance rapide de la capi- tale comtoise conduit les entrepreneurs, en

décoration française.”

Il s’indigne devant les conditions d’héber- gement des immigrés.

te à Besançon, ils étaient trois à s’être mobilisés sur la cau- se de ces gens qui venaient s’installer : le protestant Jean Carbonare, l’adjoint au maire de Besançon Henri Huot et l’abbé Chays, rappelle Marie-France Carenzo-Brugvin, une des responsables de l’hommage du 24 novembre. Aujourd’hui, les paroles de l’abbé Chays restent d’une gran- de actualité. “C’est une grande figure qui a des choses à nous apprendre , reconnaît M me Carenzo-Brugvin. Sur le dialogue entre les religions certes mais aussi pour tous les athées et les agnostiques qui portent en eux des valeurs humanistes.”

Renseignements : www.marquis-et-francois.com

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NICOLAS CANTELOUP

PONTARLIER Mercredi 2 avril 2008 20h30 - Espace Pourny

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