La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

DOSSIER La Presse Bisontine n°84 - Janvier 2008

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RÉACTION

Agglomération La C.A.G.B. rémunère aussi ses élus

Deux mandats Marie-Guite Dufay, bien dans ses baskets d’élue

La communauté d’agglomération du Grand Besançon englobe 58 communes. Pour la bagatelle de 138 délégués et 83 sup- pléants. La structure rémunère son président et ses 27 vice-présidents. 2 705,93 euros pour le président Jean-Louis Fousseret et 569,76 euros pour chacun des 27 vice-présidents de la C.A.G.B. : voilà ce que débourse chaque mois la communauté d’agglomération du Grand Besançon pour rémunérer ses élus. Comme une commune, la C.A.G.B. fonctionne avec ses délégués (l’équivalent des conseillers municipaux à l’échelle inter- communale). Les 138 délégués ne touchent pas tous une indemnité de fonction : seuls les vice-présidents sont concernés. Ils sont donc 27. Une incohérence apparente qui découle de la loi, calquée sur le fonctionnement des communes. Le nombre maximum des vice-pré- sidents autorisé est de 30 % du nombre des élus de la collectivité en ques- tion, comme dans les conseils municipaux avec le nombre d’adjoints, alors que l’importance des conseils communautaires (138 élus pour l’agglo bison- tine) rend totalement inopportune cette équivalence qui a comme consé- quence, à la C.A.G.B., de dénombrer ces 27 vice-présidents.

Elle s’est mise en disponibilité de son travail pour se consacrer à temps plein à la chose publique. Beaucoup de temps passé pour une rémunération honorable, mais le plaisir est ailleurs.

sont pour la plupart employés de la fonc- tion publique ou alors des retraités. Au regard de son emploi du temps, la vice-présidente du Conseil régional ne pourrait pas faire autrement fait autre- ment que d’être totalement disponible pour sa fonction. La politique est pour elle un plaisir et elle estime être suffi- samment rémunérée pour cela,même si comparé au temps passé, le compte n’y est pas. “Si je comparema charge de tra- vail actuelle et le montant de la rému- nérationparrapportaupostequej’occupais avant, et bien oui, j’ai perdu en faisant le choixdem’engager pour lavie publique, de l’ordre de 300 euros. Je ne dirais pas que nous n’avons plus de vie, mais une autre vie. Mais c’est très intéressant.”

M arie-Marguerite Dufay refuse d’être qualifiée de “cumularde.” Vice-présidente de la Région, adjointe au maire de Besançon, elle est aussi en charge du C.C.A.S. L’élue per- çoit 4 100 euros bruts par mois pour ses deux mandats (2 500 euros à la Région et 1 600 euros à la ville). “En revanche, je ne bénéficie d’aucune indemnité pour mon travail au centre communal d’action social. C’est une délégation du maire. C’est complètement bénévole” précise-t- elle. Pas de cumul donc pour cette femme qui estime que les missions qu’elle assume dans les deux collectivités “sont complé- mentaires.” Son propos aurait été diffé- rent si elle avait été élue députée, une fonction “trop dévorante” pour laquelle elle aurait lâché ses deux autres man- dats comme elle l’avait indiqué pendant sa campagne électorale. Dansl’immédiat,lachosepubliquel’occupe à temps plein.Elle a fait le choixd’arrêter de travailler pour s’y consacrer. “J’ai pris cette décision parce que le secteur para- administratif qui m’employait me per- mettait de prendre une disponibilité. Ce

qui n’est pas le cas de toutes les profes- sions.” Ce commentaire pose une nouvelle fois la questiondu statut de l’éluqui est ban- cal. “C’est à mon sens un vrai problème defonctionnementdémocratique.Lamajo- rité des élus sont des gens qui commemoi ont pu se mettre en disponibilité. Il fau- drait que chacun puisse s’engager libre- ment avec la garantie de retrouver son emploi après avoir effectué sonmandat” remarque-t-elle.Car aujourd’hui,les élus

Deux vice-présidents néanmoins ne touchent rien : les 24 ème et 25 ème vice-présidents qui sont Jean-Pierre Martin (maire de Nancray) et Raymond Reylé. Le premier est pré- sident du Sybert (syndicat des déchets) et est donc rému- néré à ce titre par son syndicat. Le second préside une autre structure, le S.C.O.T. (schéma de cohérence territo- riale), qui le rémunère aussi. Par ailleurs, certains de ces vice-présidents de l’agglo sont déjà adjoints au maire de Besançon ou conseillers muni- cipaux délégués. Parmi eux, on trouve notamment Jean- Claude Roy, Patrick Bontemps, Françoise Presse, Éric Alauzet, Denis Baud, Paulette Guinchard ou encore Jean- Claude Chevailler. Les vice-présidents de l’agglo qui sont en même temps adjoints au maire, émargent donc chaque mois à plus de 2 100 euros pour remplir ces deux fonctions.

Marie- Marguerite

138 élus pour l’agglo bisontine.

Dufay : “Je ne dirais pas que nous n’avons plus de vie, mais une autre vie.”

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