La Presse Bisontine 80 - Septembre 2007
BESANÇON
La Presse Bisontine n°80 - Septembre 2007
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POLÉMIQUE Les petites universités L’Université de Besançon survivra-t-elle à la réforme des universités ? Les syndicats enseignants n’acceptent pas la manière dont le gouvernement veut régler la question des Universités. Selon eux, Besançon y perdrait beaucoup dans la réforme.
Les représentants syndicaux de l’Université de Besançon sont montés au créneau dès le début de l’été.
L e président de la Répu- blique avait inscrit la réfor- me des universités parmi ses multiples priorités. À peine arrivé au pouvoir qu’il chargeait sa ministre de l’En- seignement Supérieur, Valérie Pécresse, de plancher sur le sujet et de préparer la mouture d’une réforme. Il n’en a pas fallu plus pour fai- re bondir les représentants syn- dicaux qui dénoncent une “volon- té de réformer à la hussarde” selon l’expression employée par Jean-Pierre Adami, professeur agrégé et représentant C.G.T. Que veulent au juste les syndi- cats ? Le statu quo, l’immobi- lisme ? “Nous sommes pour que les choses évoluent mais pour que le corps social puisse parti- ciper correctement à cette consul- tation.” Et selon eux, à voir la
rapidité avec laquelle est menée la réforme, ce n’est pas le cas. La première mouture du texte présenté par le gouvernement avait été rejetée avant l’été par le conseil national de l’ensei- gnement supérieur et de la recherche. Les syndicats dénon-
Parmi les autres volets auxquels les syndicats sont réfractaires, la gestion directe par les uni- versités des personnels non enseignants, sans passer par les concours nationaux. “Le prési- dent de l’Université aurait éga- lement le droit de créer des C.D.I. lui-même” s’inquiète M. Viprey. Encore plus grave encore selon les syndicats : la répartition des missions des enseignants entre
l’enseignement, le recherche et l’administration tombe entre les mains des présidents d’Univer- sité. Inacceptable selon les profs. “Pour Besançon qui n’aura pas les moyens d’échapper à cette logique, la recherche ne pourra plus être assurée.” En résumé, les syndicats réclament la dimi- nution des charges d’enseigne- ment des enseignants-chercheurs et l’augmentation des moyens
pédagogiques. Au fait, a-t-on parlé une seule fois des étudiants dans ces débats sur la réforme ? A-t-on évoqué les inadmissibles voies de gara- ge de certaines sections comme la psychologie ou l’histoire de l’art vers lesquelles on engouffre les étudiants sans vergogne ? À aucun moment.
peut demander à bénéficier de compétences élargies, ce qui revient à mettre les universités en concurrence entre elles. Elles pourront gérer elles-mêmes leurs ressources budgétaires et humaines” résume de son côté Jean-Marie Viprey, représen- tant de la F.S.U. Alors, ce que l’on pourrait prendre pour une avancée - l’au- tonomie, la décentralisation - est vu ici comme une grande menace. “Les universités seront invitées à aller rechercher des compléments de financement. Une Université comme celle de Besançon sera réduite à la por- tion congrue car elle n’aura pas le poids pour obtenir les budgets nécessaires. Nous risquons d’aboutir à une désertification des régions comme la nôtre” pour- suit le représentant syndical.
çaient, avec leur formule habituel- le, “une attaque frontale contre le service public de l’Université et de la recherche.” Pour les opposants à la réforme, l’Uni- versité de Besan- çon est tout bon- nement menacée. “Le noyau dur du projet de loi est l’ar- ticle 15 qui stipu- le que l’Université
“La recherche ne pourra plus être assurée.”
J.-F.H.
AMÉNAGEMENT Anticiper l’avenir La rue du docteur Mouras touchée par un droit de préemption Dans le cadre de l’extension future de Micropolis, le syndicat qui gère le parc des expositions vient d’obtenir un droit de préemption sur la partie située au Sud de l’enceinte.
L e parc des Expositions de Micropolis compte certainement parmi les seuls du genre, en France, à ne pas disposer de parking ! Aucune place dédiée, si ce n’est le petit millier de places situé dans l’enceinte même du parc, mais qui sont souvent occu- pées par les manifestations que le parc accueille. Résultat, lors des grands rendez- vous - et la Foire comtoise n’est pas le seul exemple -, l’anarchie est le maître-mot en matière de stationnement. Les automobi- listes se garent où ils peuvent, parfois au détriment des règles élémentaires du code de la route, mais ils n’ont pas d’autres choix. Les responsables deMicropolis ont décidé de réagir en adoptant des mesures préventives pour anticiper l’avenir. Un droit de préemp- tion urbain a été institué sur le périmètre du parc des expositions et ses abords. Notam- ment sur sa frange Sud, seule possibilité de développement de Micropolis. Et la franche Sud du parc, c’est la rue du docteur Mouras qui dans son extrémité, longe l’enceinte de Micropolis. Le syndicat mixte de Micropolis vient donc d’obtenir de la ville un droit de préemption sur toutes les parcelles qui pourront se libé- rer dans le périmètre de la rue Mouras. La quasi-totalité des propriétés se situant entre
la rue Mouras et le chemin de la Malcombe est concernée par ce droit de préemption. En clair, cela signifie que tout bien immobilier qui sera mis en vente par son propriétaire dans ce périmètre-là pourra être préempté par le syndicat mixte de Micropolis. L’idée est bien que le parc des expositions s’appro- prie chaque morceau de terrain qui seramis sur lemarché en vue de pouvoir créer du par- king. “À terme, Micropolis souhaite devenir progressivement propriétaire des espaces situés au Sud” confirme la direction du parc. Le dispositif concerne toutes les propriétés situées entre le 41 et le 63, rue du Docteur Mouras. Il faut dire que les responsables du parc ont souvent laissé passer des occasions de récu- pérer de l’espace pour pouvoir aménager des parkings. Qu’il s’agisse du parking Mouras, occupé désormais par le nouveau centre d’exa- men du permis de conduire, des terrains situés à l’Ouest pris par la ville pour y amé- nager ses parkings-relais ou encore des ter- rains situés aux abords du chemin de laMal- combe dédiés à l’aire d’accueil des gens du voyage. “On a épuisé les solutions les unes après les autres. Il était nécessaire de réagir” ajoute la direction du site.
J.-F.H.
Il n’est pas question pour l’instant d’étendre le périmètre du parc mais de trouver de l’espace pour aménager des parkings.
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